[Nylon Ganbare] Saison 2 РNum̩ro 1

What is this I don’t even…

Après vingt-quatre épisodes effrénés, Nylon Ganbare, la rubrique et de broc, vous avait laissés méditer sur les nombreuses évidences historicodesignotextiles qu’elle avait révélées et qui vous échappaient probablement jusque là. Non parce que si rien n’avait de secret pour vous, il fallait me le dire, on aurait tous pu rattraper du temps de sommeil.

Après vingt-quatre épisodes donc, parce que j’aime bien le nombre vingt-quatre, tout le monde s’est dit que la rédaction était partie à la plage. Alors que bon, c’est faux (on était au ski). Toujours est-il qu’il est difficile de résister à l’envie de donner son avis sur… devinez quoi ? Les nouveaux uniformes ! Et oui, le championnat reprend dans un mois, et c’est bien naturellement la période à laquelle les clubs sont fiers de faire peau neuve. Mais la mue est-elle réussie ? Voyons cela.

CONSADOLE SAPPORO :

Vous connaissez l’histoire du design Kappa, resté quasiment inchangé depuis plus de dix ans. Et bien ce n’est pas encore pour cette année que ça va changer. L’élasticité du matériau est aujourd’hui revenue à la « normale », mais les coutures habituelles sont présentes. Pour le reste, on ne se foule pas beaucoup non plus : par rapport à 2013, les rayures sont les mêmes, et le motif des flancs s’est depuis étalé sur les manches. Le maillot blanc reprend ce motif sous forme de rayures horizontales, couleur grise. Voilà.

L’avis de la rédac’ : Le résultat est à la fois traditionnel et emprunt d’une identité territoriale. Pourtant, l’effort en lui-même ne casse pas trois pattes à une brique.

VEGALTA SENDAI :

Veuillez vous référer à l’analyse de l’année dernière. Ils gardent les mêmes uniformes. Pourtant, à leur place, je les aurais changés, pour que le continent ne puisse pas reconnaître l’équipe. Ou au moins le pays, vu que le reste du continent ne risque pas de les croiser en 2014.

MONTEDIO YAMAGATA :

Le club portera à nouveau des rayures blanches et bleues cette saison. Au pluriel et pleines, les rayures. Ces quatre dernières années, il n’y en avait qu’une, puis plusieurs mais fondues. C’est une sorte de rétablissement de la tradition, surtout que le maillot extérieur est toujours aussi jaune, comme ça a toujours été le cas. Les rayures sont plus larges que d’habitude, mais ce n’est pas dit que ça gêne beaucoup.

L’avis de la rédac’ : On peut reprocher au maillot domicile de ne pas incorporer de jaune, troisième couleur historique du club, mais à part ça, c’est un set tout à fait correct. Le sponsor rouge devient lourdingue, quand même.

KASHIMA ANTLERS :

Les rennes d’Ibaraki vont porter des maillots à damiers, cette année. Rien de bien criard, au contraire ! Les damiers consistent ici à décliner la teinte principale du maillot en plus foncé. L’effet produit est une richesse visuelle accrue par un procédé somme toute extrêmement simple : on évite l’ennuyant rouge uni, qui risquait de faire redondant par rapport à 2012. Et à plein d’autres années auparavant. Le maillot est rouge, un peu rosé; le rouge propre aux Antlers. Le short est bleu nuit, comme 90% du temps. Pas de rupture identitaire. Le maillot extérieur reprend les damiers en blanc et gris. Le détail qui compte est la présence du rouge sur le col et les manches, ce qui n’en fait pas un maillot impersonnel, comme ça peut être le cas du Cerezo, par exemple.

L’avis de la rédac’ : Ça fera parfaitement l’affaire pour une saison. Les couleurs sont là et le motif est nouveau dans l’histoire du club.

MITO HOLLYHOCK :

Le maillot du Hollyhock a l’habitude de ressembler à celui du Gamba Osaka, à savoir être bleu à rayures noires. Mais c’est à  croire qu’ils le font particulièrement exprès, cette saison : le Gamba a décidé d’intégrer du rouge par petites touches dans leur design. Et Mito aussi, sur le col ! Autant à Osaka, cela fait référence au logo du club, qui incorpore un point rouge sur le « G » de « Gamba » (le point G en somme, bravo les gars), autant à Mito, cela ne fait pas référence à grand chose, sinon… au sponsor. Beurk. Et à l’équipementier. Rebeurk. Bon, il y a un poil de rouge dans le logo du club, mais il y a aussi du bleu clair et du jaune. Où sont-ils sur le maillot ? A part ça, les rayures sont de même taille, sauf pour celle qui passe à travers le blason, plus large. Histoire de le mettre en valeur, sûrement. Et le maillot extérieur est actuellement inconnu, mais il y a des chances pour qu’il soit blanc à rayures noires.

L’avis de la rédac’ : Pour les vingt ans du club, l’identité suggérée par celui-ci n’a jamais été aussi négligée. En plus on dirait le Gamba.

TOCHIGI SC :

Tochigi a l’excuse d’afficher les couleurs du Brésil depuis longtemps. Non parce que sinon, c’est l’uniforme du Brésil, chaussettes mises à part. Et comme c’est visiblement l’année du Brésil, on aurait pu y voir le fameux complexe d’infériorité et d’admiration vis-à-vis de ce pays, qui fait des ravages depuis un sacré moment au Japon… On a ici le modèle « polo » que Mizuno donne à tous ses clubs cette année. Vous vous souvenez ? Mizuno donne la même chose à tout le monde. Si on aime le style minimaliste et élégant d’un polo, alors c’est un très bon maillot, finalement. Le modèle extérieur est anthracite cette fois, ce qui est nouveau, mais cruellement impersonnel. Comme quoi, il n’y a pas que le Cerezo qui a ce problème. Eh mais attendez, les deux clubs sont équipés par Mizuno. Hum.

L’avis de la rédac’ : Il y a peu à reprocher à l’uniforme jaune et bleu. Mais du point de vue du supporter, le reste ne vaut pas le coup d’être retenu. Mizuno, comment je TKC !

THESPA KUSATSU GUNMA :

Après une année passée à porter le costume d’Elvis, les petits gars du Thespa (prononcez « Cetzpah ») se sont calmés, et porteront cette fois des tenues très sobres, voire même assez élégantes dans leur genre : à domicile, un maillot à col polo majoritairement bleu nuit, nuancé en rayures horizontales, avec pour seule présence de couleur secondaire le logo de la marque. A l’extérieur, un maillot blanc à col en V, qui affiche une croix excentrée bleu nuit, dont les contours sont de couleur jaune. Ce maillot extérieur a le double avantage de contenir toutes les couleurs historiques du club d’une façon nouvelle pour ce-dernier, et de ressembler à celui de Parme, ce qui est une chouette référence, mine de rien.

L’avis de la rédac’ : C’est super, on ressortira ceux de 2013 au prochain carnaval, promis.

URAWA RED DIAMONDS :

Avant même d’avoir vent des nouvelles tenues, on savait que la tendance de cette année était au « camo », ce motif militaire habituellement kaki, que l’on a déjà observé à Naples, à Bastia, et surtout dans les sports US avec tout un tas d’hommages à l’armée américaine. Nike a décidé d’en tirer profit et de tester cette micro-mode au Japon. L’heureux cobaye est Urawa, qui va porter deux uniformes « camo » en 2014, dont le rouge. L’autre est le troisième maillot, noir. le maillot extérieur est blanc à manches noires, à la manière d’Arsenal. Le « camo » a le même avantage que les damiers : ça apporte de la variété par rapport au rouge uni habituel. Mais le défaut principal est que ce n’est pas un motif identitaire, ce n’est pas l’image d’Urawa, ce ne sont pas des diamants, par exemple. C’est juste… une mode passagère. Et en tant que tel, cet uniforme ne peut d’emblée pas être conservé plus d’un an ou deux, contrairement à d’autres plus classiques. Dans l’intention, on peut éventuellement le condamner.

L’avis de la rédac’ : Soyons clair, si le Japon n’est pas encore trop victime du football business, Urawa vient d’être frappé par le fashion business. Si vous aimez l’éphémère, sautez dans le wagon, il n’y a pas de souci. Mais sinon, ressortez votre vieux paletot Mitsubishi Motors, ça fera l’affaire le temps que l’équipe en fasse autant.

OMIYA ARDIJA :

Il est surprenant de ne pas voir les joueurs en scaphandre, tant l’équipe a coulé en six mois. A la place, le staff compte sur la nostalgie pour remotiver les supporters : les maillots feront référence au premier uniforme du club dans son ère professionnelle (qui ressemblait énormément à celui porté par la Croatie en 1998, comme quoi il n’y a pas que la Slovénie qui inspire les écureuils). Le drapeau à damier revient, placardé comme au premier jour, mais cette fois-ci, il n’est pas bleu, il est orange sur fond orange. juste plus foncé. Pareil à l’extérieur, mais en blanc. Par contre niveau coupe, c’est loin d’être nostalgique, car le maillot est moulant comme c’est pas permis. Et puis il ne brille pas sous la lumière. Mais peu importe : là où on a laissé l’équipe fin 2013, il fait désespérément sombre.

L’avis de la rédac’ : Le clin d’œil est toujours sympathique, et heureusement que le club a été fondé il y a cinquante ans pour justifier ça, parce que sinon, on pourrait se demander… pourquoi maintenant ?

JEF UNITED CHIBA :

JEF conserve le schéma chromatique sous lequel on le connaît le mieux : jaune, vert, rouge. Mais cette année, Kappa s’est dit que ce serait marrant de tester ces couleurs avec l’idée du maillot « sorbet » du Barça (vous savez, celui qui a remporté le concours du cacamiseta). Ainsi, le jaune du maillot dérive progressivement vers le vert du short. Même chose à l’envers pour le maillot extérieur, du vert vers le jaune, sauf que le short est toujours vert, du coup ça fait maladroit. De plus, c’était déjà globalement peu apprécié quand le Barça jouait avec ce « design », et c’était il y a presque deux ans.

L’avis de la rédac’ : C’est toujours rassurant de voir que Chiba n’a pas à nouveau renié ses couleurs, mais là on dirait qu’un tournesol a été piétiné sur le maillot.

Et une dizaine d’uniformes supplémentaires lors du prochain épisode !

A bientôt les enfants !

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