[Nylon Ganbare] Numéro 21

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Nylon Ganbare

Au Japon plus qu’ailleurs, il y a un élément qui fait partie intégrante de l’uniforme du joueur de football, outre le maillot, le short, les chaussettes et les chaussures : il s’agit des gants. Ils ne sont certes portés que lors des basses températures (encore que les joueurs étrangers aiment les porter plus souvent, sans doute peu habitués au climat local), mais on constate qu’un effort réel est fait pour les intégrer au reste de l’équipement classique. Nylon Ganbare, la rubrique assortie à vos chaussures, vous montre tout ça.

Notez que les modèles 2 et 4 sont identiques.

Il faut, d’emblée, distinguer deux types de gants : les gants du commerce, généralement conçus par les clubs eux-mêmes et non pas par les équipementiers, et les gants destinés à être utilisés lors des matchs, qui ne sont pas faits pour une simple question de mode, mais bien pour tenir chaud au footballeur pendant quatre vingt-dix minutes, voire plus.

Les premiers sont déclinés en de nombreux motifs, parfois communs à plusieurs équipes, car fabriqués par une même enseigne : Flag Town, sous l’égide de la ligue et de ses clubs. Ils sont régulièrement renouvelés, et n’affichent en général que le nom de l’équipe à laquelle ils se rattachent.

La tendance qui se dégage le plus souvent est celle des rayures horizontales et contrastées. Ainsi, ce sont des rayures orange, noires et blanches, de largeurs variables, qui viendront habiller les divers gants proposés par le club de Shimizu S-Pulse. Pour les Yokohama F.Marinos, ces rayures seront bleues, blanches et rouges. Pour Urawa, elles seront rouges, noires et blanches. Et ainsi de suite pour chaque club japonais.

A côté, ceci est d’un banal…

En plus de cet attachement aux couleurs vives, les gants japonais présentent des « grips » sur la face intérieure, permettant une meilleure adhérence aux objets tenus, et permettant de créer un motif supplémentaire, le plus souvent en forme d’hexagones (inspirés des filets du but ou des panneaux qui composent un ballon) ou plus directement en forme de ballon. Ces « grips » sont quasiment systématiques au Japon, ce qui n’est pas franchement le cas par chez nous.

Enfin, sachez que ce n’est pas pour rien que le Japon est réputé pour être en avance sur le reste du monde pour ce qui est de la technologie électronique : là-bas, les gants sont étudiés pour pouvoir être utilisés sur les écrans tactiles. Voilà un accessoire en phase avec son époque ! J’ai essayé avec mes moufles made in China, ça ne marche pas. Qu’ils sont forts ces nippons.

Toi aussi, applaudis tes partenaires depuis le banc comme Hirayama !

Le deuxième type de gants, celui qui est utilisé par les joueurs, est étudié pour répondre à une certaine cohérence vis-à-vis de la tenue que portent ces mêmes joueurs. Cela est assez facile puisqu’ils sont conçus et fabriqués par le même équipementier que pour le reste de l’uniforme. Ainsi les gants portés par les joueurs des Kashima Antlers sont faits par Nike, idem pour les joueurs des Red Diamonds. Les gants portés par les F.Marinos ou par le F.C. Tokyo sont fabriqués par Adidas, etc.

Alors certes, ils sont en laine, ils ont des grips, tout pareil. Mais ils sont généralement plus larges et plus longs, car ils englobent une plus grande partie du poignet. Et ils n’affichent pas le nom du club, seulement le logo de l’équipementier. De plus, ils suivent les tendances, mêmes ponctuelles, des schémas chromatiques des équipes : depuis quelques années, les gants portés par les joueurs du Gamba Osaka sont bleus et noirs, mais présentent aussi quelques touches de jaune fluo, comme les maillots !

Et cela dure depuis très longtemps. Pour les plus vieux d’entre vous, vous visualisez certainement encore Hidetoshi Nakata réalisant des prouesses avec la sélection japonaise, gants bleus, rouges et blancs sur les mains. Pour ma part, c’est Masaaki Sawanobori que je revois jouer avec de magnifiques gants orange, bleus et jaunes. Aujourd’hui, Shimizu a abandonné le bleu et le jaune pour du noir. Et les gants ont suivi le changement, ils sont orange et noirs.

D’ailleurs, c’est même quelque chose qui définit les coloris dans lesquels sont déclinés les gants dans le commerce. Regardez la série de gants vendus par Puma sur l’image de droite. On peut sans problème identifier ceux qui sont destinés à Oita Trinita (01), à Shimizu S-Pulse (06), au Jubilo Iwata (05), et au Roasso Kumamoto (03). Les gants noirs et gris sont, quant à eux, destinés à remplir le rôle de coloris « générique » grand public.

Si l’on regarde les gants de chez Umbro fabriqués au Japon, c’est le même cas de figure. Sur l’image, si les premiers gants noirs sont basiques, la seconde paire est évidemment inspirée du Gamba Osaka (avec cette fameuse touche jaune fluo), et les deux suivantes, affichant du bleu ciel et du rose, sont inspirées du Sagan Tosu (qui était encore sous contrat avec Umbro quand ces gants ont été faits). C’est magique. C’est d’ailleurs probablement pour ça que ces gants sont toujours vendus au Japon sous le nom de « Magic Gloves« . Véridique.

Des gants bleu nuit. Et c’est tout.

En France, on ne retrouve pas souvent cette cohérence de couleurs entre les gants et le maillot. les joueurs portent bien des gants fournis par l’équipementier de l’équipe pour laquelle ils jouent, mais ce sont des modèles basiques, ils ne sont pas personnalisés pour le club même. Ça, c’est quelque chose qui fait partie de la culture footballistique du Japon. Et c’est toujours sympathique.

Le mot du jour : LASER

Le docteur Denfer vous le dirait avec des guillemets, le laser est utilisé dans le textile sportif pour découper de façon très précise les différents panneaux qui composent les vêtements des athlètes. Pour les supporters, pas trop. C’est clairement considéré comme un luxe et un argument de vente en faveur des modèles professionnels.

Cette méthode de découpe est parfois aussi utilisé pour les flocages. Dernièrement, cette technique a été mise en avant par Nike grâce aux multiples trous présents sur les flancs des maillots authentiques, qui servent d’aérations. Il est vrai que l’on voit la différence entre une découpe au laser et une découpe… non faite au laser. Mais de là à utiliser cet argument sur les publicités, pour monter le prix…

Emploi du terme dans la vie de tous les jours : « Ah, c’est le nouveau maillot, ça ? J’ai cru que c’était la serpillère.« 

A bientôt les enfants !

Nylon Ganbare

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