JO 2012, présentation des joueurs japonais (4/5) : Les attaquants

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Nippon Ganbare vous propose de découvrir les Espoirs qui disputeront le tournoi de football aux Jeux Olympiques cet été à Londres. Ce dossier se divise en cinq parties. La première concerne les gardiens de but, suivent ensuite les défenseurs, les milieux de terrain, puis les attaquants et enfin les absents de cette liste. Nous répondrons à toutes vos questions en commentaires ou sur la page Facebook du site.

Note : la présentation de Ryohei Yamazaki a été entièrement rédigée par Jôsuke.

C’est sans Ibusuki que l’attaque japonaise sera composée aux JO de Londres 2012

Quatrième partie : les attaquants

Le nom des attaquants sélectionnés pour les JO a été, pour le coup, un vrai suspense. Les quatre heureux élus sont Kensuke Nagai, Yuki Otsu, Manabu Saito et Kenyu Sugimoto. Les absences de Ryo Miyaichi, Yuya Osako, Hiroshi Ibusuki et Genki Haraguchi sont toutes, à leur échelle, une petite surprise. Nous y reviendrons dans notre dernière partie sur les absents de la liste de Takashi Sekizuka.

Si la présence de Kensuke Nagai ne faisait absolument aucun doute, celles de Yuki Otsu et de Manabu Saito étaient soumises à réflexion et celle de Kenyu Sugimoto peut être considérée comme complètement inattendue. Penchons-nous sur ces garçons qui devront remplir une tâche historiquement loin d’être facile pour les équipes japonaises : marquer des buts.

Kensuke Nagai (Nagoya Grampus)

Les équipes internationales espoirs, Kensuke Nagai les connaît, puisqu’il les fréquente depuis bientôt cinq ans. Avec 27 matchs et 16 buts (U20 et U22 confondus), il est la pièce offensive maîtresse de Takashi Sekizuka. Né à Fukuyama, il n’a connu sa première saison pleine en J.League que l’année dernière, à sa sortie de l’université de Fukuoka.

Designated Player for Development, il a découvert le monde professionnel lors de deux expériences à l’Avispa Fukuoka en J2 et au Vissel Kobe en 2010, avant d’être recruté par Nagoya. L’année 2011 l’a vu se roder aux joutes de J.League, sans être véritablement titulaire, tout en continuant à engranger du temps de jeu avec les Espoirs.

Figure incontournable, sa présence dans la liste ne faisait absolument aucun doute et, bien que Takashi Sekizuka ait persisté à l’aligner sur le côté gauche depuis quelques temps, il a su saisir la chance qui lui a été donnée d’évoluer en pointe lors du dernier match amical du Japon face au Mexique. Le voir mener la ligne offensive des Espoirs face à l’Espagne est tout à fait envisageable.

Son année 2012

Après les difficultés rencontrées en 2011, il a tenu à les faire oublier en 2012. Depuis le début du championnat, Kensuke Nagai est un cauchemar pour l’ensemble des défenses de J.League. Avec 8 buts à son compteur pour 17 apparitions, sa saison est d’ores et déjà une réussite.

Son absence au Tournoi de Toulon n’est pas liée à une quelconque baisse de forme. On peut supposer que Nagoya a fait pression pour ne pas laisser son arme offensive numéro 1 risquer de se blesser dans un tournoi amical.

La remontée du club de Dragan Stojkovic et sa participation à la lutte pour le titre sera étroitement liée à la forme de Kensuke Nagai lors de son retour de Londres.

Points forts/Points faibles

Dido Havenaar, adjoint de Dragan Stojkovic à Nagoya, est le mieux placé pour parler du joueur : « Kensuke Nagai est un joueur avec une pointe de vitesse exceptionnelle ; je le compare à Marc Overmaars lors de ses années à Arsenal, avec la manière qu’il a de transpercer les lignes défensives. C’est un joueur explosif, doté également d’un jeu de tête et d’une détente excellents. »

Nagai a un profil unique en équipe nationale. Sa vitesse lui permet d’exercer une pression considérable sur les défenseurs adverses, qui savent qu’il peut exploiter le moindre raté de leur part.

Citer son manque de finition comme point faible n’est plus vraiment pertinent tant il semble avoir progressé dans le domaine. Après avoir participé à un certain nombre de compétitions de jeunes, dont les Jeux Asiatiques, il semble parfaitement prêt à relever le défi de la plus prestigieuse d’entre elles.

Le joueur en vidéo

 

 

Yuki Otsu (Borussia Mönchengladbach)

A 22 ans, Yuki Otsu connaît de grandes difficultés dans sa carrière par rapport à certains de ses coéquipiers. Et pourtant, il aura laissé une trace indélébile à Kashiwa Reysol, le club qui l’a vu débuté en professionnel.

L’année 2009 est particulière pour Otsu : hautement satisfaisante d’un point de vue personnel (9 buts en 38 apparitions toutes compétitions confondues à seulement 19 ans), elle a été sa première expérience négative avec la relégation de son club en J2.

Indisponible pendant une grande partie de l’année 2010, qui a vu Kashiwa réussir la remontée en J1, Otsu a su réitérer en 2011 les performances qu’il avait effectuées deux ans plus tôt, contribuant activement à l’excellent début de saison de Kashiwa.

Yuki Otsu ne participera pas à la suite des événements qui verront Kashiwa être sacré champion de J.League. Il rejoint la Bundesliga et le Borussia Mönchengladbach pour la saison 2011-2012.

Son année 2012

On peut désormais parler de mauvais choix de carrière, ou en tout cas de très mauvais timing, pour Yuki Otsu. Après un premier essai effectué au Borussia Mönchengladbach, la question semble réglée : l’entraîneur suisse, Lucien Favre, déclare n’être pas intéressé par le joueur. Sa signature une dizaine de jours plus tard pour un club qui ne semblait pas le vouloir a donc quelque-chose de surprenant, voire d’inquiétant.

Les craintes se confirmeront tout le long d’une saison blanche pour Yuki Otsu, qui aura en tout et pour tout disputé une poignée de matchs avec l’équipe réserve du club allemand, cumulant seulement trois apparitions en Bundesliga. L’affaire semblait entendue pour les JO mais Takashi Sekizuka apprécie le joueur et lui maintient sa confiance lors des matchs internationaux.

Yuki Otsu saisit les chances que lui laisse son sélectionneur et réussit, pendant son chemin de croix avec un Borussia Mönchengladbach surprise de la saison en Bundesliga, de bons matchs avec les Espoirs. Cela lui vaut d’être appelé pour le Festival International Espoir de Toulon. Des places se sont gagnées, d’autres se sont perdues pendant ce tournoi : la deuxième option semblait valoir pour le cas Otsu.

Auteur de performances plutôt moyennes, il ne semblait pas à même de disputer sa place à un Yoshiaki Takagi, un Ryo Miyaichi, un Genki Haraguchi ou encore un Yuya Osako. Cela n’a pas empêché Takashi Sekizuka de le sélectionner à la surprise générale.

Points forts/Points faibles

La présence de Yuki Otsu dans les attaquants de cette liste est discutable, non pas pour ses qualités de joueur mais au regard de son placement habituel. En effet, qualifier Yuki Otsu d’attaquant n’est qu’à moitié vrai : le joueur est plutôt un milieu offensif, dans le meilleur des cas un neuf et demi.

Techniquement doué, bon dribbleur, Otsu dispose de qualités de finition appréciables pour un milieu offensif mais limitées pour un attaquant de pointe. Positionné en numéro 10, il fait preuve de lucidité dans ses choix et s’appuie sur un bagage technique très solide. Solide physiquement, Otsu est dépourvu de jeu de tête mais son mètre 80 lui permet de tenir la distance dans les duels.

Son principal défaut est son manque de constance dans la performance, qu’une année sans jouer n’a pas amélioré. Capable de forcer la décision sur un match, il peut parfaitement disparaître de la circulation pendant 90 minutes quelques jours plus tard. Joueur prometteur, retrouver une place de titulaire en compétition officielle, que ce soit en J.League ou ailleurs, est une nécessité absolue pour lui. Le joueur, attachant au regard son implication dans le groupe, reste sans doute capable d’apporter pendant ces JO.

En sélectionnant Yuki Otsu, Takashi Sekizuka a fait abstraction des critères de forme et de temps de jeu pour sélectionner un joueur uniquement sur ce qu’il a montré sur une poignée de rendez-vous avec les Espoirs face à des équipes de seconde zone. Un pari risqué : si Otsu a été très bon contre la Nouvelle-Zélande, il a montré des limites quelques jours plus tard face à la Biélorussie.

L’irrégularité a-t-elle sa place dans un tournoi où les trois premiers matchs sont les plus importants ? Un milieu offensif peut-il être utilisé comme attaquant de pointe lorsqu’il ne s’appelle pas Keisuke Honda ? Le problème reste entier et seul Takashi Sekizuka a les réponses. Les siennes, en tout cas.

Le joueur en vidéo

 

 

Manabu Saito (Yokohama F.Marinos)

L’arrivée de Manabu Saito dans le groupe de Sekizuka est relativement tardive, le joueur n’ayant jusque-là connu que les U17 à l’échelon national. Pur produit des Yokohama F.Marinos, Saito ne semblait pas prêt de briguer une place de titulaire dans son club il y a encore deux ans. La J2 s’est chargée de lui offrir une réputation.

Prêté à la modeste équipe d’Ehime, Manabu Saito a marqué 14 buts mais a surtout impressionné par des performances remarquables, qui l’ont vu donner le tournis à la quasi-totalité des défenses de J.League. Pour pouvoir prétendre entrer dans les petits papiers de Sekizuka, il fallait cependant transformer l’essai en s’imposant à l’échelon supérieur.

Son année 2012

Si ses stats ne sont pas particulièrement impressionnantes (seulement 3 réalisations en 15 matchs), Manabu Saito a cependant proposé de très bons matchs dans une équipe morose en début de saison. Avec son coéquipier Yuji Ono, il a souvent semblé être l’un des seuls à pouvoir influer sur le déroulement des matchs de Yokohama. Yasuhiro Higuchi lui a tout de suite donné sa confiance, encouragé par son excellente année en J2, et Saito n’a pas déçu.

Mais ce n’est pas sur ses performances en J.League que Manabu Saito a fait la différence avec ses concurrents directs. L’ailier de poche a tout de suite saisi la chance que Sekizuka lui a donné lors de ses premiers pas en équipe Espoir dans le cadre des qualifications pour les JO, avant de s’imposer dans l’esprit du sélectionneur au Tournoi de Toulon.

On ne peut pas garantir que sans ses bonnes performances dans le sud de la France, Saito aurait été du voyage à Londres. Il a su mettre en valeur ses qualités au bon moment et faire valoir sa capacité à dynamiter des défenses fatiguées pendant que d’autres, comme Kota Mizunuma, perdaient du terrain avec des performances moyennes.

Points forts/Points faibles

Manabu Saito donne souvent l’impression d’être l’un des seuls joueurs de l’équipe nationale à conjuguer force de pénétration, conduite de balle et technique balle au pied : ses longues courses à travers la défense adverse lors de ses entrées en fin de match sont restées dans la mémoire de Sekizuka, qui ne voit pas en lui plus qu’un joker, du moins pour le moment.

Actuellement à un bon niveau de forme, Saito n’a pas déçu une seule fois lors de ses apparitions avec les Espoirs. S’il doit corriger quelques manques dans la finition, il reste un atout important pour cette équipe qui manque de joueurs de son profil.

Vous pouvez retrouver une présentation détaillée du joueur en vidéo ci-dessous

 

Kenyu Sugimoto (Tokyo Verdy)

La surprise de cette liste est donc l’attaquant du Cerezo Osaka prêté au Tokyo Verdy, Kenyu Sugimoto. Une surprise car beaucoup d’observateurs attendaient Hiroshi Ibusuki à sa place mais aussi car l’attaquant n’est âgé que de 19 ans.

Habitué des U17 (11 matchs, 9 buts), avec lesquels il a disputé une Coupe du Monde en 2009, Sugimoto est un espoir du football japonais, qui semblait déjà prêt à apporter beaucoup au Cerezo Osaka en 2011, tant ses rentrées en jeu étaient prometteuses. Les JO arrivent cependant très tôt pour lui qui n’a connu une place de titulaire qu’en J2, et seulement depuis cette année.

Son année 2012

Barré par le Brésilien Kempès et, dans une moindre mesure, Ryuji Bando, Kenyu Sugimoto est allé chercher du temps de jeu à Tokyo Verdy. S’il ne s’est pas illustré par son nombre de buts marqués (5 en 18 matchs), il a offert des prestations intéressantes dans leur contenu, avec les qualités de déviation qu’on lui connaît.

Il n’a que peu joué avec les Espoirs, n’étant pas non plus appelé pour le Festival International de Toulon, barré par un Hiroshi Ibusuki à qui la place semblait assurée.

Points forts/Points faibles

Kenyu Sugimoto possède toutes les qualités de l’attaquant capable de jouer en déviation : bon jeu de tête, bonne détente. Techniquement à l’aise, il est capable de peser sur les défenses et apporte un registre supplémentaire à l’attaque de Takashi Sekizuka.

Il doit encore améliorer ses qualités de finition, même si ce domaine lui a bien réussi lors des matchs de préparation des Espoirs. Mais concrètement, nous serions bien en peine de citer un domaine dans lequel il est actuellement supérieur à Hiroshi Ibusuki, qui lui prend 10 centimètres du haut de son mètre 97 et a déjà une certaine expérience du football européen.

Kenyu Sugimoto est, il ne faut pas s’y tromper, un joueur doté d’un potentiel certain. Son apport dans les matchs de préparation a rassuré mais le choix de Takashi Sekizuka ne manquera pas d’être critiqué si sa contribution aux JO est trop limitée.

Réserviste : Ryohei Yamazaki (Jubilo Iwata)

Blessé lors du deuxième match des qualifications contre Bahreïn, Ryohei Yamazaki revient au meilleur moment pour prendre sa revanche sur le destin et accrocher cette place de réserviste qui, si elle ne lui permettra pas de jouer, lui offrira la chance de connaître des Jeux Olympiques qu’il aurait pu disputer il y a quatre ans si une hyperthyroïdie ne lui avait pas été diagnostiquée avant l’annonce de la liste.

Cette maladie, conjuguée avec de nombreuses autres blessures, a malheureusement limité cette ancienne star lycéenne à dix rencontres lors de ses quatre premières saisons pro mais durant le peu de temps où il a été laissé en paix, même affaibli, il a montré suffisamment de talent pour charmer les sélectionneurs des diverses équipes nationales de jeunes.

Il fut l’un des piliers de cette inexpérimentée équipe nippone qui remporta les Jeux Asiatiques à la surprise générale en 2010. Cette même année, il réalise une fin de saison fracassante avec, comme point culminant, la finale de la Nabisco Cup qu’il assure au Jubilo Iwata en inscrivant un but.

Ces signes encourageants l’accompagnèrent en 2011 lorsqu’il il inscrivit ses premiers buts en J1 avant que, malheureusement, d’autres blessures dont une fracture du coude mettent fin à sa saison et à ses espoirs de JO.

Du moins, c’est ce qu’il croyait car Sekizuka lui prouva qu’il avait de la mémoire en l’invitant à célébrer la qualification avec le reste du groupe et en lui octroyant cette place tant convoitée de réserviste.Yamazaki n’aura peut-être pas l’opportunité d’exposer sa technique, son coup de rein et son flair à Londres mais il sera à n’en pas douter un important coéquipier.

Le joueur en vidéo

Vous connaissez désormais tous les joueurs de la liste de Sekizuka et n’avez plus aucune excuse pour ne pas les regarder de très près à Londres dès jeudi. Rendez-vous d’ici peu pour la dernière partie de ce dossier, consacrée aux absents de la sélection.

Et vous, quel est votre attaquant préféré ?

 

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