JO 2012, présentation des joueurs japonais : Les défenseurs (2/4)

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Nippon Ganbare vous propose de découvrir les Espoirs qui disputeront le tournoi de football aux Jeux Olympiques cet été à Londres. Ce dossier se divisera en cinq parties. La première concerne les gardiens de but, suivront ensuite les défenseurs, les milieux de terrain, puis les attaquants et enfin les absents de cette liste. Nous répondrons à toutes vos questions en commentaires ou sur la page Facebook du site. Bonne lecture.

Note : nous nous attarderons moins sur les joueurs les plus en vue du groupe, l’objectif étant vraiment de vous faire découvrir les noms que vous pourriez ne pas connaître.

Daisuke Suzuki et Gotoku Sakai encadrent Hiroshi Ibusuki, l'un des grands absents de cette liste.

Deuxième partie : les défenseurs

La défense des Espoirs, après de bonnes performances en éliminatoires des Jeux Olympiques, a donné des sueurs froides à Takashi Sekizuka au tournoi de Toulon. Qu’à cela ne tienne, Maya Yoshida et Yuhei Tokunaga sont venus la renforcer et apporter une expérience des compétitions qui ne peut qu’être bénéfique. Des garçons comme Yutaka Yoshida, Mizuki Hamada ou encore Yusuke Higa font cependant les frais de ce remaniement.

Yuhei Tokunaga (FC Tokyo)

Si, drafté à la sortie de l’université par le FC Tokyo, Yuhei Tokunaga a véritablement commencé sa carrière professionnelle tardivement, il n’en fait pas moins figure de vétéran en J.League, cumulant plus de 160 matchs en championnat, tous avec le FC Tokyo, couronnés par 7 sélections en équipe nationale. Tokunaga est un latéral droit mais sa capacité à évoluer également en défense centrale a dû peser dans la décision de Sekizuka de l’emmener aux Jeux Olympiques. Cette décision reste très surprenante, personne n’ayant vraiment imaginé qu’il serait l’un des joueurs de plus de 23 ans sélectionnés pour les Jeux Olympiques. Cependant, Tokunaga reste un très bon joueur de J.League et aura à cÅ“ur de relever ce qui s’annonce comme l’un des plus grands défis de sa carrière… Après les Jeux Olympiques qu’il a disputés en 2004 en Grèce mais également une Coupe du Monde des moins de 20 ans en 2003.

Son année 2012

Tokunaga réalise, comme la majeure partie de son équipe, un bon début de saison. Si le FC Tokyo a réussi à être présent sur tous les tableaux (notamment l’ACL) et pointe aujourd’hui à une belle cinquième place, il le doit également à son infatigable capitaine. Après une saison en J2, Tokunaga montre qu’il n’a rien perdu de ses capacités et a certainement apporté de l’expérience à la troisième équipe la plus jeune de J.League.

Points forts / Points faibles

On ne parle pas vraiment ici d’un joueur qui fait se lever les foules. Tokunaga est un latéral appliqué et sérieux défensivement. Avec une capacité de centre correcte mais limitée, il reste un joueur d’impact physiquement impressionnant et rapide. Le titulariser à droite est l’assurance d’avoir un joueur qui, à défaut de faire gagner un match, ne le fera pas perdre. Endurant, que ce soit physiquement ou mentalement, il n’y a pas besoin d’insister pour qu’il assure le replacement défensif. On doit donc considérer Tokunaga comme ce qu’il est : un bon défenseur de J.League, parfaitement fiable, capable d’apporter de la solidité à une équipe.

Takashi Sekizuka n’a sans doute pas convoqué Tokunaga pour l’aligner d’entrée de jeu. Il a à sa disposition un joueur d’expérience, capable de pallier à toute défaillance sur le court terme, grâce à sa polyvalence, son sérieux et une grande expérience des compétitions internationales espoirs.

Maya Yoshida (VVV Venlo)

Nous ne nous attarderons pas vraiment sur Maya Yoshida. Titulaire en charnière centrale chez les A avec Yasuyuki Konno, il a été appelé pour remplacer un Mizuki Hamada qui, s’il avait semblé sécuriser sa place lors des derniers matchs de qualification des Espoirs, a trop inquiété face à de plus fortes oppositions lors du Festival International Espoirs de Toulon pour faire partie du voyage à Londres. Sa présence athlétique, son expérience et son mètre 89 ne seront pas de trop au vu du niveau général du tournoi.

Son année 2012

La première saison complète de Maya Yoshida à Venlo ne lève pas tous les doutes concernant son niveau réel sur le plan international. Parfois vraiment bon, souvent en difficulté, il a joué dans une équipe de très faible niveau et était trop mal entouré et donc trop exposé pour qu’on puisse être vraiment sévère sur ses (nombreuses) erreurs. Le fait qu’il conserve du crédit dans le championnat néerlandais reste un indicateur et il est désormais vital pour lui de trouver un club qui prenne moins de trois buts par journée de championnat. Car, quoi que l’on en dise, cela affecte également ses performances en équipe nationale.

Points forts/ Points faibles

Maya Yoshida est un bon joueur et présente un profil atypique dans le football japonais. Pour ne pas s’éterniser sur un sujet battu et rebattu, nous vous renvoyons vers un article écrit par Jôsuke, qui donne un aperçu des défenseurs en concurrence pour une place en charnière centrale chez les A.

Son mètre quatre-vingt neuf et ses qualités techniques, rares pour un tel gabarit, en font une espèce d’ovni dans le football japonais et son inclusion dans l’équipe était espérée afin d’endosser le rôle du défenseur dominant dans les airs.

Vous l’aurez compris, inclure un défenseur central possédant une certaine expérience et un gabarit important était une nécessité pour cette équipe Espoir. La présence de Maya Yoshida est donc logique dans cette liste et il n’y a aucun doute sur sa capacité à apporter un plus à un garçon comme Daisuke Suzuki. Ses performances aux Jeux Olympiques pourraient également compter concernant un hypothétique transfert vers un club plus huppé.

Kazuya Yamamura (Kashima Antlers)

Il y a beaucoup de choses à dire sur Kazuya Yamamura. Le joueur, discret et sympathique, a du caractère. Habitué des équipes de jeunes, il a souvent été considéré comme l’un des très grands espoirs du football japonais : il suffit de voir la belle bagarre que se sont livrés une demi-douzaine de clubs japonais pour le recruter lorsqu’il a quitté l’université. Il a finalement jeté son dévolu sur les Kashima Antlers avec une motivation : côtoyer au quotidien les Masashi Motoyama, Mitsuo Ogasawara et autre Toru Araiba. Un caractère, donc, et il l’a démontré lors de la médaille d’or remportée par les espoirs aux Jeux Asiatiques en étant l’un des seuls joueurs à ne pas évoluer en J.League tout en s’offrant le brassard de capitaine. Et on peut dire sans trop s’avancer qu’à ce moment-là, Kazuya Yamamura semblait déjà avoir gagné sa place pour les Jeux Olympiques. Mais la confirmation du poncif « en football, tout va très vite » ne s’est pas faite attendre. Une mauvaise blessure en 2011 l’a tenu écarté des terrains de longs mois et la terrible paire du milieu de terrain Ogihara – Yamaguchi s’est imposée dans l’entre-jeu des Espoirs. Au coup d’envoi de la J.League version 2012, Yamamura allait devoir s’efforcer de valider sa place, chose impensable quelques mois plus tôt.

Son année 2012

Milieu défensif de formation, Kazuya Yamamura a très rapidement été aligné en défense centrale à Kashima. Une occasion pour lui : le milieu de terrain des espoirs paraissait désormais bouché et terriblement concurrentiel (Kosuke Yamamoto, Taisuke Muramatsu, la paire Ogihara – Yamaguchi). Mais on peut le dire, jusqu’à récemment, la saison ne s’est pas vraiment bien passée. Le grand gabarit de Yamamura, ses qualités de relance, auraient du lui permettre d’enchaîner les bonnes performances assez rapidement avec Kashima. Mais les difficultés du club l’ont desservi et les critiques se sont rapidement portées sur ce joueur qui ne confirmait pas assez vite. Des performances moyennes, un temps de jeu chez les Espoirs réduit de manière drastique : l’année 2012 n’aura pas été particulièrement bonne pour le natif de Nagasaki.

Points forts/ Points faibles

Polyvalent, le joueur de Kashima peut donc aussi bien évoluer au milieu de terrain qu’en défense centrale, axe gauche ou axe droit. Techniquement très correct, il possède une bonne présence physique et son caractère lui a permis, comme nous l’avons dit, de devenir capitaine des Espoirs. Son principal point faible réside dans sa saison très moyenne, qui a sans doute entamé son capital confiance. Kazuya Yamamura reste un joueur aux qualités évidentes et qui a certainement les ressources pour rebondir durant cette compétition. C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Il était impensable que Takashi Sekizuka se passe de son capitaine. La chute aura quoi qu’il en soit été dure pour Yamamura, passé de titulaire indiscutable à joueur de complément chez les Espoirs. Sa place dans la liste n’en est pas pour autant usurpée.

Daisuke Suzuki (Albirex Niigata)

Vice-capitaine d’Albirex Niigata à seulement 22 ans, Daisuke Suzuki est un incontournable des Espoirs depuis l’arrivée de Takashi Sekizuka. Constant dans la performance, il a toujours rassuré dans cette équipe : jamais pris à défaut lors des matchs de qualification, il est le joueur indéboulonnable de la charnière centrale, tant et si bien que même avec l’arrivée de Yuhei Tokunaga et de Maya Yoshida dans le groupe, il devrait débuter la compétition comme titulaire. Nous avions déjà parlé du joueur dans le numéro 3 du JTJ, que vous pouvez écouter ici.

Son année 2012

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, malgré la situation périlleuse du club (qui a déjà fait l’objet d’un article sur Nippon Ganbare), Daisuke Suzuki fait une bonne saison. Sa place de relégable, l’Albirex Niigata ne la doit pas à une défense défaillante : ses 21 buts encaissés auraient même pu basculer à 15, sans une lourde défaite concédée dans des conditions particulières tenant plus de l’exceptionnel qu’autre chose face au Jubilo Iwata ; ce qui en aurait alors fait l’une des trois meilleures défenses de J.League. Daisuke Suzuki forme en club une charnière centrale tout à fait correcte avec Naoki Ishikawa et pourrait prendre une autre dimension dans une plus grosse écurie de J.League.

Points forts/ Points faibles

Solide défenseur, le style de jeu de Daisuke Suzuki est éloigné de celui du fantasque Makino, pour ne citer que lui. Doté d’un bon jeu aérien, d’une condition physique optimale, son seul point faible est une relance parfois quelque peu imprécise. Ses interventions tranchantes et son sens du timing dans ses jaillissements seront très importants à Londres. Mais Daisuke Suzuki dispose également d’une autre qualité : un solide mental. A Toulon, nous avons été surpris par son calme et son sang froid à toute épreuve. Donnant l’impression d’être respecté dans le groupe, prenant ses responsabilités, il aurait sans doute fait un bon capitaine.

Là où Mizuki Hamada a sans doute perdu définitivement sa place à Toulon, Daisuke Suzuki a rappelé que malgré les difficultés de son club, il était prêt pour les Jeux Olympiques. Son mental et sa rigueur défensive en font un incontournable de l’équipe, et peut-être même une solution pour l’avenir chez les A.

Gotoku Sakai (VFB Stuttgart)

Gotoku Sakai est l’un des jeunes européens de cette liste et assurément l’un de ceux qui est sur la meilleure dynamique. Il y a encore six mois, le joueur de Stuttgart sortait d’une saison compliquée avec l’Albirex Niigata et avait perdu sa place chez les Espoirs au profit de Yusuke Higa. Le garçon a pourtant de l’expérience : il s’est rapidement imposé sur le côté gauche de la défense de l’Albirex, a fréquenté les équipes nationales de jeunes à tous les niveaux et a accompagné le groupe lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud.

Son année 2012

Le transfert de Gotoku Sakai à Stuttgart a surpris beaucoup d’observateurs. La vitesse de son adaptation en a surpris encore plus. Comme souvent dans ces cas-là, Gotoku Sakai a bénéficié d’un concours de circonstances : initialement recruté pour l’avenir, il a eu sa chance lorsque Molinaro a été suspendu pour trois matchs quelques jours après son arrivée. Et il l’a saisie : quelques mois plus tard, il avait déjà 14 matchs en Bundesliga dans les jambes, dont certains de très bonne facture, et 5 passes décisives à son actif.

Points forts/ Points faibles

Gotoku Sakai est un véritable atout pour le groupe de Takashi Sekizuka. Pouvant évoluer à droite comme à gauche, le latéral a vraiment progressé depuis son arrivée à Stuttgart. Doté de grandes qualités offensives, que ce soit en termes de percussion et de vitesse ou simplement concernant son excellente capacité de centre, il paraissait parfois assez juste sur le plan défensif à l’Albirex Niigata. En Bundesliga, Gotoku Sakai a appris à gérer son activité, sachant bien défendre quand cela est nécessaire ou monter et apporter le danger quand l’équipe doit attaquer.

La progression fulgurante de Gotoku Sakai sera donc très bénéfique pour les Espoirs japonais, qui se présentent aux Jeux Olympiques avec des latéraux de très bon niveau.

Hiroki Sakai (Hanovre 96)

Hiroki Sakai n’est plus vraiment à présenter pour les habitués de Nippon Ganbare. Autre valeur sûre du groupe de Takashi Sekizuka, sa convocation ne faisait absolument aucun doute. Le nouveau joueur de Hanovre est très attendu aux Jeux Olympiques, où il devra confirmer sa réputation de latéral japonais le plus prometteur.

Son année 2012

L’année 2012 de Hiroki Sakai est similaire à cette année 2011 qui l’a vu crever l’écran en J.League, l’effet de surprise en moins. Les performances de Sakai ont quelque peu pâti des difficultés rencontrées par le Kashiwa Reysol en début de saison et on peut considérer que le nouveau challenge que constitue son arrivée en Bundesliga est arrivé à temps : après seulement une saison pleine en J.League, on pouvait commencer à percevoir que Hiroki Sakai s’y sentait quelque peu à l’étroit. Excellent lors de ses matchs avec les Espoirs, il a également connu ses premiers pas en équipe nationale. Si Atsuto Uchida reste le titulaire indiscutable du poste, il devra bientôt faire attention à son concurrent direct, si toutefois Hiroki Sakai réussit à reproduire à Hanovre ce qu’il a réalisé avec Kashiwa.

Points forts/ Points faibles

Les matchs que Hiroki Sakai a disputés en Coupe du Monde des clubs sont une vraie vitrine de ses qualités. Il est sans doute celui qui aura le plus marqué les esprits lors du bon parcours de Kashiwa. Très différent dans son style de jeu d’un Atsuto Uchida, il amène impact physique, vitesse et puissance sur le côté droit. Moins bon centreur que le joueur de Schalke, il reste un latéral capable d’amener de la percussion sur les phases offensives et dispose d’une bonne technique. Solide défensivement, on l’a parfois vu un peu en retard sur son placement défensif lorsqu’il jouait haut pendant les rencontres, ce qui constitue actuellement son défaut le plus visible.

Hiroki Sakai devrait logiquement débuter les JO en titulaire indiscutable sur le côté droit. Révélation de l’année 2011 en J.League, il va participer à sa première grande compétition avec les Espoirs. Une motivation supplémentaire.

Réserviste : Kazuki Oiwa (JEF United Ishihara Chiba)

Défenseur polyvalent, Kazuki Oiwa est un nouveau venu chez les Espoirs. Lui qui connaît sa première saison pleine en J2, récupéré à l’université de Chuo par le JEF, a réalisé une bonne première moitié de championnat sur son couloir gauche (2 buts, 4 passes décisives). Polyvalent, il a beaucoup été utilisé pendant le tournoi de Toulon, suite à la blessure de Gotoku Sakai dans le premier match notamment. Impliqué dans deux des buts encaissés par les Japonais durant le tournoi et auteur d’un CSC à peine cinq minutes après son entrée en jeu face à la Turquie, sa présence comme réserviste est plutôt surprenante : il supplante un Yusuke Higa qui avait jusque-là eu les faveurs de Takashi Sekizuka mais a sans doute payé son manque de temps de jeu en club et une performance désastreuse face aux Pays-Bas à Toulon. Kazuki Oiwa reste un défenseur correct, qui centre bien et, de manière générale, défend bien dans son couloir. Il reste d’un niveau cependant relativement limité par rapport aux autres joueurs de cette liste.

Rendez-vous très prochainement pour la troisième partie de ce dossier, consacrée aux milieux de terrain appelés par Takashi Sekizuka.

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