Masashi Nakayama : L’homme de tous les records

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Masashi NAKAYAMA
中山 雅史
Date de naissance : 23 septembre 1967 (45 ans)
Lieu de naissance : Okabe, préfecture de Shizuoka
Taille : 1m78
Poids : 72 kg
Poste : Attaquant
Pied fort : Droitier
Clubs : Yamaha Motor (1990-1993), Jubilo Iwata (1994-2009), Consadole Sapporo (2010-2012)
Numéro : 9
Nombre de matchs / buts en J.League (J1) : 355 matches / 157 buts
Premier match en J.League : 12 mars 1994, Kashima Antlers – Jubilo Iwata (à Kashima)
Premier but en J.League : 19 mars 1994, Verdy Kawasaki – Jubilo Iwata (à Tokyo)
Sélections avec le Japon : 53 matches / 21 buts
Première sélection : 31 juillet 1990, Japon – Corée du Nord, Dynasty Cup 1990 (à Pékin)
Premier but en sélection : 29 août 1992, Japon – Corée du Sud, Dynasty Cup 1992 (à Pékin)
Palmarès : Coupe d’Asie (1992), champion de J.League (1997, 1999, 2002), Coupe d’Asie des Clubs Champions (1999), Supercoupe d’Asie (1999)
Distinctions : Meilleur joueur de la J.League (1998), meilleur buteur de la J.League (1998, 2000), meilleur buteur de l’histoire de la J.League (157 buts), record du joueur le plus âgé en J.League (45 ans, 2 mois et un jour)

« Je suis tout seul à présent mais je veux respecter sa décision » a déclaré Kazuyoshi Miura, ancien coéquipier et fidèle ami de Masashi Nakayama, avec une émotion non dissimulée. Le vétéran du football nippon a été le premier à réagir à l’annonce de sa retraite le 4 décembre car il en avait eu la primeur par l’intéressé au téléphone la veille. « Il est l’un des joueurs les plus intelligents avec qui j’ai joué au cours de ma carrière » a-t-il poursuivi, en rendant un hommage flatteur à son cadet de sept mois.

Né le 23 septembre 1967 à Okabe, petite ville située dans la préfecture de Shizuoka, Masashi Nakayama connaît ses premières émotions de footballeur avec son équipe du lycée de Fujieda, avec laquelle il parvient à atteindre les demi-finales du très réputé tournoi annuel des lycées en 1984. Placé en attaque, il quitte la compétition avec deux buts en quatre matches à son actif. Deux ans plus tard, il intègre l’université de Tsukuba. La légende veut que ce soit à cette époque qu’il obtient son surnom « Gon », en référence à sa ressemblance (physique et de caractère) supposée avec Gonzo Onigawara, personnage comique joué par Takeshi Kitano dans les années 1980 à la télévision japonaise.

La photo de lycéen de Nakayama ! (archives JUF)

Alors qu’il songeait à changer de poste pour devenir défenseur, Kenta Hasegawa, un des joueurs les plus expérimentés de l’équipe, lui conseille de rester attaquant. Ses performances avec la sélection de Shizuoka lui valent d’être recruté par l’équipe de football amateur de Yamaha Motor, la grande entreprise automobile implantée dans la région. Modeste formation de la première division de la Japan Soccer League, l’équipe se prépare néanmoins à l’avènement du football professionnel. Là-bas, l’attaquant ne déçoit pas : en 69 rencontres, « Gon » inscrit 51 buts. Il termine meilleur buteur de la JFL en 1992. Souvent raillé pour son manque de technique, Nakayama a su compenser par un énorme sens du placement et surtout une finition exceptionnelle. Un an après le lancement de la J.League, en 1994, Yamaha devient Jubilo Iwata, 12ème club professionnel du pays, le 2ème de Shizuoka après Shimizu. Pour Nakayama, c’est le point de départ d’une formidable carrière au service du football japonais.

Gon, meilleur buteur de Yamaha au début des années 1990.

Parallèlement, Nakayama fait ses premiers pas en sélection dès 1990, avec la Dynasty Cup (futur championnat EAFF). En 1992, il marque son premier but contre la Corée du Sud (qui reste « son meilleur souvenir en équipe nationale » selon l’intéressé) et est convoqué en octobre pour la Coupe d’Asie à Hiroshima avec un statut de « joker ». Il ne décevra pas en marquant deux buts, dont un en demi-finale contre la Chine, avant de remporter la compétition avec le Japon. Mais c’est en 1993 qu’il s’affirmera avec l’équipe nationale, engagée dans les éliminatoires pour la Coupe du Monde aux États-Unis. Il sera notamment l’auteur du premier but dans le match contre l’Irak, connu par les supporters japonais comme la « tragédie de Doha ». Il assistera, impuissant depuis le banc de touche, à l’élimination de dernière minute du Japon.

Nakayama inconsolable après l’élimination du Japon (à droite, Hisashi Kurosaki).

En 1997, il participera à la campagne de qualification pour la Coupe du Monde 1998 à la tête du duo d’attaque avec Kazuyoshi Miura, dit le « King », l’autre joueur célèbre de Shizuoka. Mais, devant ses performances insuffisantes, celui-ci sera remanié au profit du tandem Wagner Lopes – Shoji Jo, Kazu étant écarté par le nouveau sélectionneur Takeshi Okada. Solidaire, Nakayama ne manquera pas de rendre hommage à son compère lors de la célébration de son but contre le Kazakhstan. Il sera également l’un des artisans de la qualification lors du match de barrage contre l’Iran à Singapour en étant l’auteur du premier but pour le Japon.

Contre l’Iran, en match de barrage (à droite, Kazu).

En J.League, Gon s’affirme à la tête de l’attaque de Jubilo, passant régulièrement la barre des dix buts par saison. Fin 1997, il réussit son objectif de devenir champion en battant Kashima en finale du championnat après avoir marqué deux buts au match aller et l’unique but du match retour.

Mais c’est l’année 1998 qui marque véritablement l’apogée de sa carrière : Gon enchaîne les buts comme les perles et devient le premier joueur professionnel à inscrire trois buts lors de quatre matches consécutifs. Il remporte la Coupe Nabisco ainsi que le championnat et termine la saison à 40 buts en 30 matches, son record personnel.

En pleine gloire à Iwata (après avoir complété son record de 1998).

Cerise sur le gâteau, il est convoqué pour la Coupe du Monde en 1998 en France : là-bas, en dépit de la mauvaise prestation de l’équipe, qui sera éliminée dès la phase de groupe, il sera le premier joueur japonais à marquer en phase finale de Coupe du Monde, en l’occurence contre la Jamaïque à Gerland (Lyon). En fin d’année, Gon est couronné meilleur buteur et surtout meilleur joueur du championnat japonais.

Le premier des buts en Coupe du Monde (sur un service de Wagner Lopes, 75ème minute)

En 1999, après la conservation du titre en championnat contre les rivaux de S-Pulse (encore deux buts en finale !), Iwata s’octroie le trophée de champion d’Asie lors de la finale la plus hostile qu’ait jamais jouée un club japonais : accueilli à coups de blocs de glaces et de pétards par les 120 000 supporters iraniens, Nakayama signe le deuxième but de la victoire. La distinction de meilleur canonnier lui reviendra de nouveau en 2000, année encore marquée par un record : celui du coup du chapeau le plus rapide de l’histoire en équipe nationale (contre Brunei en éliminatoires de la Coupe d’Asie 2000). Il le tient toujours aujourd’hui.

Deux ans plus tard, il dispute la deuxième Coupe du Monde du Japon à domicile, étant sélectionné par Philippe Troussier comme « mascotte » expérimentée de l’équipe japonaise. Connu pour sa bonne humeur et sa pugnacité sur le terrain, il est l’homme prompt à mettre l’ambiance dans le vestiaire, comme en témoigne le fameux documentaire dans les coulisses de la sélection.

Nakayama participera à la victoire contre la Russie lors de la Coupe du monde 2002.

Après avoir formé un formidable duo d’attaque à Jubilo avec Naohiro Takahara en 2002, qui sera couronné de succès par un nouveau titre de champion, la suite de sa carrière sera plus contrastée. Petit à petit, le joueur est relégué sur le banc de touche, faisant face à l’émergence de nouvelles stars au sein de l’équipe comme Ryoichi Maeda, Rodrigo Gral ou Robert Cullen. En dépit de records battus régulièrement en J.League (joueur le plus ancien, nombre de buts, etc.), son temps de jeu et ses buts se font plus rares.

En 2009, après dix-neuf années de bons et loyaux services, il quitte finalement Iwata, son équipe de toujours, pour se donner un nouveau challenge : devenir champion de J2 avec Consadole Sapporo. Mission accomplie en 2011, même si là encore Nakayama joue davantage les mascottes qu’autre chose. En 2012, il fait partie de la sélection de joueurs pour le match de charité au profit des victimes du tsunami de la région de Sendai mais ne jouera qu’une seule minute de jeu en championnat avec Sapporo contre Yokohama, à l’avant-dernière journée. Cela sera finalement la dernière : le 4 décembre, il convoque la presse pour annoncer qu’il met un terme à sa carrière, à l’âge de 45 ans, laissant le titre de joueur le plus âgé en activité à Kazu Miura. Après avoir subi plusieurs opérations aux deux genoux, il explique que son corps ne pouvait plus endurer le rythme de vie d’un joueur professionnel.

La dernière apparition de Nakayama en tant que joueur professionnel (24 novembre 2012, 33ème journée de J1 ; photo J’s Goal).

Joueur affable et jovial, ne se prenant pas au sérieux, Nakayama était l’un des chouchous des médias nippons, son image étant souvent réutilisée à des fins promotionnelles (Konami pour Winning Eleven 6, apparitions dans les anime Captain Tsubasa et Hungry Heart Wild Striker, clips musicaux, pubs en tous genres, sponsporing Puma, etc.). Il figurait régulièrement en tête des sondages sur les joueurs les plus populaires auprès du public, comme peuvent en témoigner ses nombreuses participations aux matchs de gala (All Stars, charité, etc.). Son prochain défi ? Devenir reporter pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Il ne devrait pas avoir de mal à se faire une place au sein de la grande famille des consultants, lui qui a déjà occupé le poste à plusieurs reprises… Kazu a demandé qu’il le rappelle au cas où il changerait d’avis.

Sources : Wikipedia, Jiji Press, Soccer King.

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