Dominé par un Mexique en état de grâce, le Japon n’a pas pu se qualifier pour la finale du tournoi Olympique. Les hommes de Takashi Sekizuka essayeront désormais d’arracher une médaille de bronze face au grand rival coréen.Â
Le match
Trop fort. Le Mexique était tout simplement sur une autre planète hier face à un Japon émoussé physiquement et qui n’aura pas su récupérer de son quart de finale face à l’Egypte. Malgré l’ouverture du score exceptionnelle de Yuki Otsu (12′) et une certaine maîtrise technique de la part des nippons durant les vingt premières minutes de jeu, les mexicains auront prit finalement l’ascendant grâce à leur fraîcheur physique et à leur jeu collectif impressionnant. Si l’égalisation de la tête de Marco Fabian (31′) paraît assez chanceuse, le second but sublime d’Oribe Peralta (65′) ne prête à aucune discussion possible. Et ce, même si Yamaguchi puis Nagai avaient quelques minutes auparavant une superbe opportunité de reprendre l’avantage dans la partie. En toute fin de rencontre, Javier Cortes (93′) est venu logiquement anéantir tous les espoirs nippons en venant tromper tranquillement Suichi Gonda.
Les efforts physiques importants déployés lors des matchs de poules et du quarts de finale face aux égyptiens auront donc rattrapé le groupe de Sekizuka. Les limites d’un banc de touche déjà évoquées face au Honduras se seront hélas confirmées. On ne peut prétendre aller jusqu’en finale d’un tournoi olympique en préférant faire jouer un Kensuke Nagai fortement diminué plutôt qu’un Kenyu Sugimoto à priori en pleine possession de ses moyens. Là où le Brésil peut se permettre d’avoir Pato et Hulk en remplaçants pour une demi-finale, le Japon doit se contenter de repousser les limites du corps humain pour tenter l’impossible. Un pallier aura certes été franchi par le Japon durant cette compétition, mais cela reste malheureusement encore insuffisant. Son effectif n’étant en réalité composé que de 11 voir 13 joueurs vraiment à la hauteur de l’évènement. Ces jeunes talents seraient sans aucun doute (au vue de leur niveau de jeu affiché) au minimum sur la seconde marche du podium olympique si le tournoi n’imposait pas une telle cadence au niveau des matchs.
On ne peut pas se permettre de courir autant après un ballon sans en payer les conséquences. Aujourd’hui, le Japon aura manqué de fraîcheur pour se qualifier en finale. Il ne doit pas progresser sur ce point, les préparateurs physiques du staff ayant réalisé un travail exceptionnel. Non, le Japon n’avait tout simplement pas l’effectif nécessaire pour prétendre à l’or olympique sur six matchs. Il n’y a donc aucun regret à avoir de s’être incliné face à un adversaire supérieur physiquement, techniquement et disposant il faut le dire, d’un effectif global de meilleur qualité. Mais l’heure n’est pas encore au bilan car il faudra désormais réussir à décrocher cette troisième place si importante pour le football japonais. Un baroud d’honneur au combien difficile face au grand rival sud-coréen pour ramener ce que ce groupe mérite amplement : une médaille.
Japon Corée du Sud, c’est vendredi 10 août à 20h45 et en direct sur Nippon Ganbare !
Les joueurs
Dans les cages, difficile de blâmer un Suichi Gonda qui ne peut rien faire sur les buts qu’il concède même si sa relance dans les pieds d’Ogihara sur le second but est tout sauf un cadeau. A vrai dire, difficile de blâmer qui que ce soit durant cette rencontre tant les japonais auront réalisé un parcours exceptionnel dans ce tournoi. Certes Daisuke Suzuki se sera montré à plusieurs reprises fébriles et une nouvelle fois en dessous de Maya Yoshida (surtout sur le troisième but de Javier Cortes). Sur les côtés Hiroki Sakai n’aura pas réalisé son meilleur match tout comme Yuhei Tokunaga. Au milieu, Takahiro Ogihara donne la possibilité à Oribe Peralta d’inscrire ce second but alors qu’il réalisait jusque là un excellent match. Son partenaire en club Hotaru Yamaguchi est également difficilement critiquable.
Devant Hiroshi Kiyotake a été en dessous de ses coéquipiers en étant trop imprécis dans ses transmissions de balle et Keigo Higashi ainsi que Yuki Otsu se seront éteints au fur et à mesure du match. Enfin nous ne passerons même pas en revue la performance d’un Kensuke Nagai sur une jambe.
Il n’y avait au final plus d’essence et surtout aucun carburant de remplacement pour réparer la machine en cours de route. La sélection de Takashi Usami fut par exemple clairement une erreur lorsque l’on regarde le comportement de celui-ci sur le terrain. Son bon tournoi à Toulon n’aura été au final qu’un feu de paille qui aura camouflé avec brio sa saison blanche avec le Bayern de Munich. Il est temps pour lui de retrouver tout simplement du plaisir en jouant au football à Hoffenheim. Mais là aussi, difficile de blâmer à la fois le joueur ainsi que son sélectionneur car en face, les mexicains auront réalisé sans aucun doute leur meilleur match dans la compétition jusqu’ici avec un pressing de tous les instants et une maîtrise technique collective et individuelle de très haut niveau. Il est compliqué d’espérer dans ces conditions une meilleure performance de la part des joueurs de Sekizuka. C’était tout simplement mission impossible.
Le résumé vidéo
Les déclarations
Suichi Gonda (Gardien)
Les mexicains marquaient de près Ogihara depuis la première mi-temps. J’ai pris une mauvaise décision en relançant ce ballon sur lui. Et devoir être responsable de cette défaite, c’est juste affreux.
Maya Yoshida (capitaine du Japon)
Nous devons nous remotiver de suite. Nous avons encore un match à jouer. Je veux rentrer au Japon avec une médaille.Â
Takashi Sekizuka (Entraîneur du Japon)
Nous n’avons pas bien récupérer de ce quart de finale face à l’Egypte. Le Mexique nous pressait très haut et nous a considérablement gêné. Cependant, il est regrettable d’avoir concédé le second but de la sorte. Nous avions tout fait pour préparer ce match mais mes joueurs ne pouvaient même plus bouger leurs pieds. Ils n’ont pas pu imposer leur rythme habituel.Â
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