Bilan de fin de saison : Cerezo Osaka (7/18)

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Cerezo Osaka, 12ème, 43pts.

11 victoires, 10 matches nuls, 13 défaites, 67 buts marqués, 53 encaissés.

En 2010, directement après être revenu en J1, le Cerezo Osaka a atteint des sommets qu’il n’avait plus tutoyés depuis cinq années. Mais comme souvent pour ce genre d’équipes surprises, la saison de la confirmation est la plus difficile.

Il y a deux ans, la saison fantastique du Cerezo ne fut qu’une demi-surprise aux yeux des observateurs. Certes, c’était une formation promue mais la manière avec laquelle ils avaient dominé la deuxième division ne laissait planer aucun doute sur leur vraie valeur. Avec Kagawa et Inui, deux joueurs sélectionnés en équipe nationale, le talentueux mais inconstant Akihiro Ienaga et les deux recrues brésiliennes Amaral et Adriano, redoutable buteur, les rivaux du Gamba ont joué les trouble-fêtes tout au long de l’année, se payant même le luxe de déposer les Antlers de Kashima, champions en 2009, dans la course à la Ligue des Champions Asiatique.

Malheureusement, malgré les rentrées d’argent liées à ces bons résultats et la promesse de rencontrer les meilleures équipes du continent, le Cerezo s’est affaibli pendant l’intersaison. Kagawa s’étant envolé vers l’Allemagne dès juillet, Akihiro Ienaga l’avait toute fois remplacé avec brio. En janvier, il fait lui aussi ses valises pour l’Europe et Majorque en compagnie d’Amaral (à qui le Brésil manquait trop) et Adriano, qui part renforcer le Gamba. Avec ces départs, le club se voit forcé de remplacer son meilleur buteur, son meneur de jeu et la présence intimidante qui rassurait la défense. Le problème du fantasista est résolu avec le rappel de Kim Bo-Kyung, une des stars montantes du football coréen, signé à sa sortie de l’université et prêté une saison en deuxième division pour acquérir de l’expérience. Shu Kurata, en provenance du Gamba Osaka, jouera les électrons libres à ses côtés et Masaki Chugo prendra place devant la ligne arrière. Pour remplacer Adriano, le Cerezo a fait appel à un autre Brésilien nommé Rodrigo Pimpao, jeune attaquant du Vasco da Gama sans réelles références. La succession s’annonce difficile.

Dès le début, le Cerezo Osaka déçoit. Pendant qu’Adriano flambe au Gamba en marquant plus de buts que ce qu’il ne joue de matches (ce qui lui permettra d’obtenir un transfert lucratif vers le Qatar après quelques journées à peine), Rodrigo Pimpao reste muet. Sans point d’appui en attaque, le milieu de terrain renforcé du Cerezo construit un jeu séduisant mais vain et inefficace. Pis encore, la défense n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’ombre d’Amaral plane au dessus de l’équipe quand les équipes adverses percent le milieu de terrain et atteignent une défense lente et vulnérable. Les roses encaissent des buts sans pouvoir répliquer.

Pour ne rien arranger, les premiers matches de Ligue des Champions et les longs et fatigants déplacements qu’elle entraîne arrivent vite. Après une victoire inaugurale face aux Indonésiens d’Arema, le Cerezo Osaka doit se déplacer à Shandong quelques jours à peine après le tremblement de terre et c’est sans surprise qu’il s’y s’incline sans vraiment avoir lutté. Cependant, cette compétition constituera une véritable bouffée d’air frais pour Inui et ses coéquipiers, qui y produiront des prestations dignes de celles de la saison précédente. Après s’être qualifié en deuxième position du groupe, le Cerezo élimine l’ennemi intime, le Gamba Osaka, lors d’un huitième de finale superbe, qui égaiera un mois de mai jusque là moyen.

Malgré des résultats encourageants en Ligue des Champions, le Cerezo piétine toujours en championnat avant un déclic en Juillet qui marque non pas le début d’une longue remontée vers les sommets mais plutôt la mise en route d’une attaque jusque-là inefficace. Les roses débutent le mois en humiliant le Kashiwa Reysol, leader du championnat, sur le score de 5-0. Ils enchaînent avec une victoire 3-1 à Hiroshima mais perdent trois des quatre rencontres suivantes non sans inscrire 9 buts. Inui fait ses adieux au Nagai Stadium lors d’une frustrante défaite face à Kashima et laisse les clés à Kiyotake, la star montante du football japonais.

La montée en puissance de Kiyotake ne suffit pas et les résultats du Cerezo restent très décevants.  Culpi décide alors de remuer son effectif. Rodrigo Pimpao est renvoyé à Vasco et Masaki Chugo prend de plus en plus souvent place sur le banc. Le Brésilien Martinez commençait clairement à faiblir par manque d’intérêt mais une blessure ne lui laissera pas l’opportunité d’être écarté pour raison sportive. Pour remplacer ces éléments défaillants, l’entraîneur fait appel à son centre de formation et sa génération bardée de sélections nationales. Takahiro Ogihara et Hotaru Yamaguchi, membres de l’équipe olympique, prennent place devant la défense tandis que Kenyu Sugimoto et Ryo Nagai, buteurs réguliers en U19, tournent à la pointe de l’attaque. Derrière eux, le vétéran Ryuji Bando fait des miracles et inscrit deux triplés en sortie du banc. Culpi a également obtenu le prêt de Fabio Lopes, le Brésilien de service, et Yokei Otake mais leur apport s’avère négligeable.

Après cette redistribution des cartes, les résultats s’améliorent nettement mais une lourde défaite 6-1 contre Jeonbuk en quarts de finale de la Ligue des Champions vient rappeler que cette équipe est encore jeune, défaillante et irrégulière. Il en sera ainsi jusqu’à la fin de l’exercice 2011. Le Cerezo marque beaucoup de buts, en prend presque autant et termine le championnat en roue libre à la douzième place. Certes, c’est une chute massive par rapport à la saison précédente (9 places de perdues et 20 points de moins) mais le Cerezo Osaka a simplement affronté les réalités d’un club dont les moyens ne lui permettent pas de garder ses meilleurs éléments. En moins d’un an, ils ont perdu Kagawa, Inui, Ienaga, Amaral et Adriano; autant de joueurs confirmés à remplacer pour faire face à un calendrier enrichi par la Ligue des Champions. La tâche s’est avérée trop ardue et Levir Culpi a décidé à mi-saison de faire confiance à sa jeunesse pour préparer le futur. Et sans vouloir trop nous avancer, il y a de grandes chances que le pari soit gagnant.p>

Shinji Kagawa et Takeshi Inui, plus de soixante dix buts à eux deux, ne sont pas les joueurs les plus faciles à remplacer, plutôt le contraire à vrai dire. Mais Hiroshi Kiyotake s’est acquitté de cette tâche avec un tel brio qu’on en parle aujourd’hui comme du chef de file de la génération à venir. Kagawa parti, il commençait déjà à s’affirmer mais ce n’est qu’une fois Inui envolé pour l’Allemagne que les clés de l’équipe lui ont été confiées et il a su se montrer digne de ces responsabilités. En Ligue des Champions, il a brillé, signant deux chefs d’Å“uvre face à Shangai et Arema pour propulser le Cerezo en 8èmes de finale. En quarts, il est le héros de la victoire 4-3 face aux Jeonbuk Motors en inscrivant un doublé dont le but de la victoire. Lors du match retour, il est handicapé par une blessure à la cheville et n’empêche pas la déroute de son équipe.

En championnat, c’est la même histoire et ses performances lui permettent d’être appelé pour la première fois en équipe nationale. Lors de son baptême du feu contre la Corée du Sud, il marque déjà son territoire en délivrant deux passes décisives. Ce sera toutefois l’équipe U23 qui occupera son calendrier en 2012 avec une qualification pour les JO à obtenir. Nul doute que l’exposition que confère cette compétition lui permettra de se faire un nom auprès des plus grands clubs européens.

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