Nagoya Grampus : le chantier d’Akira Nishino

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Après plusieurs années de bons et loyaux services, Dragan Stojkovic laisse derrière lui une équipe qui n’est pas dénuée de qualité, mais où beaucoup de choses restent à reconstruire. Et vite : dans le cas contraire, la fin de cycle entrevue l’année dernière à Nagoya pourrait s’avérer beaucoup plus difficile à négocier qu’initialement prévu.

Une stabilité défensive à trouver

Nagoya a encaissé 48 buts au cours de la J.League 2013. Au premier abord, cela ne paraît pas être un chiffre excessivement élevé. Lorsque l’on s’intéresse à l’équipe de Dragan Stojkovic en 2013, les premiers problèmes qui sautent aux yeux ne semblent pas d’ordre défensif. Et pourtant, ceux-ci sont bien réels.

Le premier problème aura été relatif à un poste : celui du latéral gauche. Yuki Honda a été testé en début de saison. Mais le jeune espoir est défenseur central avant tout, et après avoir pris un bouillon phénoménal face au FC Tokyo en Avril, il a été sorti à la mi-temps et on ne l’a plus jamais revu. Coup de sang de Stojkovic ? L’avenir le dira, mais il est certain que le club ne peut se permettre de laisser aux oubliettes un espoir de ce calibre.

Le neuf ne marche pas ? Retour à l’ancien. Shohei Abe a donc fait son come-back, en lieu et place de Honda lors de cette déroute tokyoïte. Il a provoqué un penalty 2 minutes après son entrée en jeu. L’anecdote fait sourire, mais elle n’efface pas le constat devenu inévitable au fil des matchs. Shohei Abe n’a très probablement plus le niveau pour être titulaire indiscutable sur le côté gauche de la défense d’un club du calibre de Nagoya. Placement hasardeux, manque d’agressivité : Abe a vécu une saison très compliquée. Et dire cela n’enlève rien à ses qualités offensives vraiment intéressantes pour un latéral.

D’autant plus que Hayuma Tanaka (photo), sur le côté droit, aura été bien plus caricatural dans cette dimension. Souvent décisif offensivement, il a paru perdu défensivement tout au long de la saison. Un mot sur Seigo Narazaki : si le gardien légendaire de Nagoya a parfois encaissé des buts casquettes, il serait injuste de ne pas porter à son crédit de nombreux sauvetages décisifs. Avec une refonte défensive de l’équipe, Narazaki a certainement de quoi réaliser encore quelques belles saisons dans les cages de son club.

Le cas Tulio

Il serait possible d’écrire un dossier en quinze épisodes sur Tulio. La mode récente ? Appeler de ses vÅ“ux le retour du défenseur de Nagoya en équipe nationale. Et pourtant…

La charnière centrale Tulio/Masukawa fait, en temps normal, belle figure. Deux joueurs assez complémentaires, grands gabarits, solides dans les duels aériens. Mais deux joueurs qui vieillissent. Et qui n’ont sans doute plus les qualités physiques nécessaires à leur jeu. Takahiro Masukawa a eu une saison difficile. Marquage laxe, lenteur, incapacité à monter vite sur le porteur du ballon, à être tranchant dans ses interventions. Le poids des âges s’est cruellement fait sentir pour celui qui a été un excellent défenseur de J.League. Mais il serait injuste de ne pas mentionner le degré d’exposition auquel Masukawa a été confronté, par la faute de son coéquipier en défense centrale.

Tulio a été un grand défenseur. Le voir, tout au long de la saison, crier, monter sur les coups de pied arrêtés, se lancer dans de grandes chevauchées à travers les défenses adverses, arracherait un sourire au plus sévère d’entre nous. Mais Tulio a une mission sans doute plus importante : bien défendre. Et force est de constater qu’il ne l’a pas toujours fait au cours de cette année 2013. Avec un Masukawa sur le déclin, un Daniel qui laisse circonspect à chacune de ses sorties (des qualités, mais quel manque de rigueur !), on attendait de Tulio qu’il soit un leader défensif, pas le fer de lance de l’attaque. A trop se disperser, ses performances en ont pâti, et le bilan de sa saison est assez moyen.

Avec Shohei Abe, Daniel, Hayuma Tanaka, et Takahiro Masukawa qui s’en vont, c’est donc toute la défense de Nagoya qui va être remodelée. Un travail nécessaire tant l’instabilité de celle-ci aura pesé la saison dernière. Le premier chantier d’Akira Nishino est aussi le plus compliqué…

 

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