Les Samouraïs coulent les Vikings !

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Le Japon s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la coupe du monde après sa victoire face au Danemark (1-3) lors du troisième et dernier match du groupe E. Malgré un début de match difficile, les Japonais ont réussi à pratiquer un football offensif de toute beauté et se sont montrés très réalistes sur coups de pieds arrêtés.

Une première mi-temps à deux visages

Avant la rencontre, un nul suffisait au Japon pour accéder aux huitièmes de finale. Pourtant, il n’était pas question pour son sélectionneur de se contenter du 0-0. Néanmoins c’est un Japon très fébrile et défendant très bas qui commençait alors la partie. La paire défensive NAKAZAWA – TULIO se contentant de repousser les longs ballons aériens à destination de Bendtner, l’attaquant vedette d’Arsenal.  Il aura fallu une belle occasion de Daisuke MATSUI pour mettre les Nippons sur la voie. Bien servi par Yoshito OKUBO dans la surface de réparation, le milieu de terrain du GF38 était à deux doigts de tromper Thomas SORENSEN d’une astucieuse aile de pigeon. Quelques minutes plus tard, Makoto HASEBE était tout proche d’ouvrir le score sur une puissante frappe qui frôlait la lucarne gauche des buts danois. Ses derniers, piqué au vif par la ténacité des samouraïs profitaient des erreurs défensives japonaises mais n’arrivaient pas à trouver le cadre par deux fois (TOMASSON et ROMMEDAHL). Il faudra attendre la 17ème minute pour voir la rencontre se débloquer. La puissante frappe de Keisuke HONDA prenait à défaut le portier danois (0-1, 17′) . C’était évidemment selon les « spécialistes », la faute à un ballon de plage…Bien.

Le Japon avait un orteil en huitième de finale. Un orteil car à chaque fois que l’équipe japonaise a marqué en première mi-temps face à une équipe européenne, celle-ci s’est toujours effondrée lors des vingt dernières minutes ( la dernière expérience remontant au match perdu face à l’Angleterre 1-2 ) . La prudence était de mise et il fallait attendre la 30 ème minute pour voir le deuxième but japonais, plein de sang froid du meneur de jeu du Gamba Osaka, Yasuhito ENDO (0-2, 30′). Très critiqué en sélection ses derniers temps pour son manque d’efficacité, le numéro 7 de la sélection nippone assommait les Danois. Un évènement surnaturel se produisait même, juste avant la mi-temps, quand Yuichi KOMANO était tout prêt de tripler la mise sur une belle frappe détournée in-extremis en corner par le gardien adverse. Et dire qu’Atsuto UCHIDA, la nouvelle recrue de Schalke 04 restait calmement sur le banc pendant ce temps là…

Une deuxième mi-temps difficile

Partagés entre l’envie d’attaquer et celle de défendre, les Japonais mirent du temps à revenir sur terre dès l’entame de la seconde période. Littéralement euphoriques, les Nippons commençaient à tomber dans la facilité et faillirent le payer à deux reprises par TOMASSON qui manquait complètement sa frappe à bout portant et par BENDTNER qui trouvait la barre transversale après un enchaînement de toute beauté.  Le Danemark sera tout de même récompensé de son engagement lorsque l’arbitre de la rencontre accordera un penalty très généreux après une faute du capitaine Makoto HASEBE dans la surface de réparation (1-2, 82′). Tout le monde croit alors au scénario de 2006 contre l’Australie. Le Japon avait à l’époque encaissé trois buts en cinq minutes au même moment du match et perdait  face à l’Australie (1-3).

Mais c’était sans compter sur la fougue du milieu de terrain du CSKA Moscou, Keisuke HONDA qui se baladait dans la défense danoise avant de servir sur un plateau Shinji OKAZAKI pour le troisième but nippon. Un but qui envoyait définitivement le Japon en huitième de finale (1-3, 87). Le score en restera là et le Japon réussit à accéder pour la deuxième fois de son histoire aux huitièmes de finale de la coupe du monde.

Les déclarations


Takeshi OKADA, sélectionneur du Japon


Notre équipe possède une force que les autres n’ont pas : elle est vraiment unie. Nous voulons démontrer que le football est un sport d’équipe. C’était notre premier objectif (atteindre le deuxième tour) donc je suis un homme soulagé. Les joueurs ont continué à jouer à fond jusqu’à la fin sans perdre leur concentration. Je suis fier de pouvoir diriger une bande de joueurs aussi formidable.

Keisuke HONDA, milieu de terrain du Japon et Homme du Match Budweiser


C’est une grande victoire pour le Japon.  Je suis heureux que nous ayons gagné mais je ne suis pas satisfait. Le prochain match est plus important.  Je veux montrer aux Japonais que rien n’est impossible.  Avant le match, l’entraîneur nous a dit de ne pas nous focaliser sur la défense, d’attaquer.  C’est ce qu’il nous dit pour nous stimuler.  Ça s’est avéré très efficace et ça nous a permis d’obtenir ce résultat magnifique.

Morten OLSEN, sélectionneur du Danemark


Le match a basculé sur les deux coups francs qui leur ont permis de marquer deux buts.  Nous savions quels joueurs allaient les tirer.  Nous nous étions préparés, mais ça n’y a rien fait.  Ils ont mis leurs occasions, contrairement à nous, puis c’est devenu très dur pour nous de remonter le courant.

Thomas KAHLENBERG, milieu de terrain du Danemark


Nous nous sommes procuré des occasions mais n’avons pas su les concrétiser.  Ils nous ont mis deux superbes coups francs. N ous savions que nous avions absolument besoin d’une victoire. C’est devenu difficile quand on a été menés de deux buts.

Paraguay-Japon en huitième de finale

Le Japon réalise là l’un de ses plus beaux match de coupe du monde en battant une équipe européenne pourtant réputée solide et qui était sorti d’une poule des éliminatoires qui comprenait le Portugal et la Suède. Malgré un certain temps de latence de Takeshi OKADA pour effectuer des changements cruciaux en seconde période où l’on a pu voir des joueurs comme Daisuke MATSUI et Yoshito OKUBO – littéralement cuits par leur travail défensif – lever le pied, le sélectionneur japonais prend à contrepied tous les journalistes de la planète. Le Japon s’invite en huitième de finale et tient un match référence avant son choc face au Paraguay, vainqueur du groupe D.  Les deux representants asiatiques encore en course dans la compétition montrent aussi par la même occasion que leur bonne prestation de 2002 ne relevait pas seulement du fait du soutien à domicile de leurs  supporters et de la faiblesse des équipes lors de la phase de poule. Délivrées dans des poules extrêmement complexe (Argentine, Grèce et Nigeria pour la Corée du Sud, Pays-Bas, Danemark et Cameroun pour le Japon), les équipes asiatiques ont déjà pu donner une leçon de football au monde entier : il ne suffit pas d’avoir des stars mondialement reconnues pour survivre en phase de poule. On peut très bien s’appuyer sur l’esprit collectif, la solidarité et un travail tactique rigoureux afin de représenter du mieux possible son pays. Et ça, c’est ce qui s’appelle, un pas en avant, ou plutôt un pied dans la figure…A bon entendeur.

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