Bilan de fin de saison : Omiya Ardija (1/18)

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Nippon Ganbare vous propose via une série qui se poursuivra jusqu’à la reprise du championnat, de revenir en détail sur les saisons des clubs de cette édition de J.League. Bonne lecture.

Omiya Ardija, 13ème, 42 points.
10 victoires, 12 matchs nuls, 12 défaites. 38 buts marqués, 48 encaissés.

Une saison comme une autre ?

Avec 42 points, le club de Saitama présente un bilan similaire à celui de la saison 2010, qui avait vu le club terminer à la 12ème place. Deux saisons pourtant assez différentes, dans le sens où l’espoir d’une saison plus réussie avait germé dans le cÅ“ur des supporters après un recrutement ambitieux. Retournons au mois de Mars : avant le coup d’envoi de la J.League édition 2011, force est de constater que les écureuils ont changé de visage. Le départ de Mato NERETLJAK a amené le renfort d’un défenseur et c’est le jeune et prometteur KIM Young-Gwon qui a posé ses valises au club, en provenance du FC Tokyo. 10ème défense au terme de l’exercice, la nécessité d’une refonte défensive de l’équipe ne s’imposait alors pas forcément. L’effort en terme de transfert s’est concentré sur le milieu de terrain ou deux renforts de poids sont arrivés : le talentueux Keigo HIGASHI et le très bon Kota UEDA sont arrivés pour apporter un supplément de créativité et de maîtrise à une équipe qui en avait cruellement besoin. Quoi qu’il en soit, malgré un nombre d’arrivées réduites, cette équipe d’Omiya paraissait plus compétitive que la saison passée. Et le premier match (nul 3-3 à l’extérieur face à Kashima) a confirmé qu’on pouvait attendre quelque chose de l’équipe de Jun SUZUKI.

Et pourtant. Une dizaine de match plus avant, Omiya se trouve englué dans le milieu du classement, et sort d’une cinglante défaite 0-5 à domicile infligée par Kashima. Les choses ne s’amélioreront pas : incapable de gagner à domicile (2 victoires seulement cette saison !), en proie à une fébrilité défensive rare et à des difficultés de finition, Omiya fait rapidement figure de candidat crédible… à la relégation. La catastrophe sera évitée au terme d’une victoire 3 buts à 1 sur le terrain du futur champion, preuve d’un véritable gâchis pour une équipe qui aurait pu, voire du, mieux faire.

Comment expliquer cette saison moribonde ? Nous aborderons les défaillances (mais également les quelques réussites, heureusement) sur le plan individuel un peu plus bas. Collectivement, Omiya a souvent présenté le visage d’une équipe solide et appliquée au milieu de terrain, bien organisée tactiquement mais souffrant d’un manque de créativité éloquent dans la moitié de terrain adverse. Peu de combinaisons, des phases offensives stéréotypées, le système de Jun SUZUKI a souvent paru facile à contrer. L’entraîneur d’Omiya s’est souvent vu reprocher son manque d’audace, particulièrement criant lors de défaites face à des équipes présumées plus faibles. Si Omiya a parfois touché le fond, certaines performances ont également surpris par leur qualité. L’explication est simple : en l’absence d’un système tactique pouvant faire la différence, c’est aux joueurs qu’incombait la tâche de sublimer le niveau de l’équipe.

Entre confirmations et défaillances

Des satisfactions, il y en a eu quelques-unes. La plus évidente étant Keigo HIGASHI. L’ancien joueur d’Oita Trinita a été excellent cette saison et est rapidement apparu, dans un rôle de milieu droit, comme l’un des seuls véritables « détonateurs » de cette équipe, capable de percuter et d’accélérer le jeu. Bonne saison pour le brésilien RAFAEL également, auteur de 10 buts. Au sein d’une équipe classée 14ème attaque de J.League, la performance est d’autant plus appréciable. Kota UEDA et Takuya AOKI ont quant à eux constitué l’une des meilleures paires de milieux de terrain de J.League. Takuya AOKI s’affirme à 22 ans comme un milieu défensif de premier ordre alliant combativité et impressionnantes qualités de récupération. Kota UEDA a amené un supplément technique au milieu de terrain et ses qualités pour tirer les coups de pied arrêtés. Yuki FUKAYA n’a pas été aussi bon que l’année dernière mais a fait ce qu’on attendait de lui : de bonnes performances en charnière centrale : si problèmes défensifs il y a eu, il n’est pas le premier responsable. Takashi KITANO a réalisé une bonne saison et a offert une réelle régularité dans les buts. Enfin, Daisuke WATABE, par sa jeunesse et sa polyvalence, a montré qu’il était amené à devenir l’un des joueurs-clé pour les couloirs d’Omiya dans les saisons à venir.

Au rang des déceptions, difficile de donner des noms. Pour qu’il y ait déception, il faudrait déjà qu’il y ait eu des attentes. Or, les défaillances étaient prévisibles chez certains des joueurs, ayant au mieux le niveau du  milieu de tableau en J.League. Ceux-ci n’ont pas su hisser leur niveau de performance pour soutenir les éléments-clé cités ci-dessus. L’absence de bons remplaçants en défense ou tout simplement d’un défenseur pour compléter la charnière centrale, pour commencer, a été problématique : Yosuke KATAOKA a une nouvelle fois démontré ses limites techniques et Arata SUGIYAMA a enchaîné les contre-performances dans l’axe de la défense comme sur le côté droit. La polyvalence de Daigo WATANABE, l’ancien de Kyoto, n’a pas suffit à masquer le fait qu’il ne s’agit que d’un joueur moyen de J.League. Kazuhiro MURAKAMI n’a plus les jambes pour être un latéral efficace : ses erreurs de placement conjuguées à son absence d’apport offensif ont démontré qu’il manquait au moins un latéral à Omiya. Dès lors, la non-utilisation de Norio SUZUKI, pourtant correct dans ce rôle la saison passée, est curieuse.

Chikara FUJIMOTO, à 34 ans, n’est pas un joueur d’avenir, et a de manière générale été très limité cette saison, tout comme Hayato HASHIMOTO et Shin KANAZAWA, qui n’ont pas pu concurrencer la paire UEDA-AOKI et ont été très moyens lors de leurs rares titularisations. Les statistiques avantageuses (6 buts) de LEE Chun-Soo ne doivent pas faire oublier son inconstance et une certaine nonchalance sur le terrain. Le cas de Naoki ISHIHARA est différent : peu utilisé, l’ancien meilleur buteur du club n’a pas eu de véritable chance et le style de jeu pratiqué par l’équipe de Jun SUZUKI ne lui a pas laissé l’occasion de se montrer sous son meilleur jour. Dommage pour un joueur dont les qualités techniques ne sont plus à démontrer. Rodrigo PIMPAO était arrivé du Cerezo Osaka en cours de saison pour apporter un plus dans la finition; il n’a marqué qu’un but et n’aura pas laissé un souvenir impérissable au Nack5.

L’équipe type

Par « équipe type », on entend la « meilleure équipe possible dans l’idée de Jun SUZUKI ». WATABE est censé apporter plus offensivement que MURAKAMI, tandis qu’UEDA dispose de plus de liberté sur le terrain que son coéquipier AOKI. HIGASHI et WATANABE sont amenés à permuter assez régulièrement, tandis que RAFAEL joue un rôle d’attaquant pivot mais dézone assez régulièrement et est à l’aise sur les côtés. La zone d’interception de la paire UEDA – AOKI est assez haute et les deux joueurs sollicitent immédiatement les joueurs de couloir. Le jeu d’Omiya n’est donc pas axial et ne repose pas vraiment sur le numéro 10, sauf lorsque ISHIHARA, joueur aimant prendre le ballon dans la profondeur, est titularisé en lieu et place de RAFAEL. HIGASHI joue dans un registre de percussion, tandis que le rôle de Daigo WATANABE est de temporiser et de centrer. Le 4-2-3-1 se transforme assez souvent en 4-4-2 en phase offensive.

Quelles attentes pour la saison prochaine ?

Il est clair que si Omiya veut jouer autre chose que le milieu de tableau la saison prochaine, des recrues sont nécessaires. Le premier chantier est évident : l’absence de joueurs-complément en défense a fait perdre beaucoup de points cette saison. Mais les rumeurs de départ de RAFAEL rendent vitale l’arrivée d’un attaquant au club. Avec des joueurs comme KANAKUBO, Daisuke WATABE ou, dans une moindre mesure, Shintaro SHIMIZU, Omiya dispose de jeunes intéressants. L’arrivée d’un latéral, d’un défenseur central et donc d’un attaquant peuvent permettre à l’équipe de franchir un palier. Il serait également bon que Jun SUZUKI soit moins frileux dans ses choix de composition. Il y a donc du travail mais, en cas de non compensation des possibles départs, une chose est certaine : le club se mettrait dans une situation compliquée en vue de la prochaine saison.

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