Bilan de fin de saison : Albirex Niigata (6/18)

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14ème du classement et à 6 points de la zone de relégation, l’Albirex a réalisé une saison médiocre malgré les promesses entrevues en début de championnat. Retour sur une saison morose.

Un début de championnat prometteur

L’Albirex se présente en Mars 2011 avec une équipe solide, qui semble pouvoir viser sans peine le milieu de tableau. Mais également une équipe qui pourrait, qui devrait, être meilleure. Les Mighty Swans restent sur deux saisons globalement réussies et leurs fans peuvent espérer que l’équipe franchisse un palier. L’Albierex Niigata va pourtant rater une nouvelle fois son intersaison. Le départ de Marcio Richardes pour Urawa n’est pas sans rappeler celui d’Edmilson quelques saisons plus tôt et montre l’absence de volonté des dirigeants du club dans le sens où l’Albirex Niigata est un club qui a les moyens, les infrastructures et le soutien suffisants pour retenir un joueur comme le Brésilien. Le transfert de Daigo Nishi pour Kashima a également constitué une lourde perte pour le club. Les arrivées de Bruno Lopes, Naoya Kikuchi et Seiya Fujita ont cependant permis de garder une équipe compétitive. Et force est de constater que la perte du principal atout offensif de l’équipe a par contre été accompagnée d’un renforcement de la ligne défensive de l’équipe. L’Albirex Niigata s’est donc présenté, à l’orée de cette J.League version 2011, avec une équipe malgré tout de bonne facture.

Et le début de championnat a semblé lever quelques doutes : après 3 victoires et 2 matchs nuls en 5 matchs, ainsi que 3 buts de Bruno Lopes, les recrues semblaient s’être intégrées et l’équipe avoir trouvé son jeu et ses automatismes assez rapidement. L’Albirex Niigata va pourtant se faire souvent très peur durant la saison.

La loi des séries

Ce début de saison convaincant va être suivi par une série de huit matchs sans victoire, ponctuée de 5 défaites. Tout aura été affaire de séries durant cette J.League pour l’Albirex Niigata. Un championnat très irrégulier durant lequel les Mighty Swans n’auront jamais véritablement trouvé un rythme. Tout s’est passé comme si l’Albirex Niigata n’avait pas voulu véritablement forcer cette saison, dans le sens où cette équipe a quand-même réussi à sortir de bonnes séries de performances au moment où c’était le plus nécessaire avant de baisser d’un cran lorsque la menace semblait passée. Une équipe capable de se faire violence quand il le faut, finalement.

Un onze de départ de haut niveau, peu de banc

Voici le meilleur onze possible de l’Albirex Niigata. Masaki Higashiguchi, le charismatique gardien du club, a été victime d’une rupture des ligaments croisés, laissant Hideaki Ozawa le remplacer dans les cages pendant toute la deuxième moitié de la saison. On peut déjà constater que la ligne défensive a fière allure : plusieurs bons défenseurs centraux dont le très prometteur Daisuke Suzuki, qui joue avec les U22 japonais, ainsi que l’international Naoya Kikuchi. Seiya Fujita est un latéral droit à l’aise techniquement, qui souffre d’un certain manque de régularité. Gotoku Sakai aura été moins impressionnant cette saison mais reste un excellent latéral capable de jouer aussi bien à gauche qu’à droite. Avec des joueurs de complément comme Kazuhiko Chiba (qui a tout de même disputé une grande partie des matchs et est plus un titulaire qu’autre chose) et Naoki Ishikawa débarqué du Consadole Sapporo à l’intersaison, autant dire que l’Albirex possède une ligne de défense de haut niveau, aussi bien en terme de quantité que de qualité. Le problème ne vient donc pas de là.

Le jeune Atomu Tanaka, un des atouts offensifs de l'Albirex Niigata

Avec Cho Young-Cheol sur le côté gauche et Atomu Astro Boy Tanaka sur le côté droit, Hisashi Kurosaki dispose de deux milieux offensifs de talent. Cho Young-Cheol est véritablement le joueur le plus important de l’équipe : il est celui qui est capable de créer, de faire la différence. Isao Homma et Yuta Mikado sont de solides et travailleurs milieux qui sont plus là pour le libérer des tâches défensives; on peut le dire, à l’Albirex, le danger vient des ailes. Atomu Tanaka, même si il n’aura pas trouvé une constance dans ses performances cette saison, a encore montré qu’il était capable de faire la différence sur certains matchs. Devant, Bruno Lopes montre tout simplement l’habileté des recruteurs de l’Albirex pour dénicher de bons Brésiliens : avec 13 buts cette saison, il aura fait plus que remplir son rôle. On ne peut pas en dire autant de son compatriote Michael, trop souvent moyen, qui aura combiné pertes de balle et frappes non cadrées toute la saison.

Ce onze de départ a un bon niveau, assurément. Mais enlevez-lui deux joueurs-clé et il passe tout de suite de bon à très moyen. Le problème est là : l’utilisation intensive des cadres de l’équipe. En ne mettant quasiment jamais au repos les Cho Young-Cheol et autres Bruno Lopes, Hisashi Kurosaki a favorisé malgré lui des blessures intervenues à des moments clés de la saison; d’autant plus que les internationaux U22 Daisuke Suzuki et Gotoku Sakai auront joué un nombre impressionnant de matchs cette année. Avait-il le choix ? Certes, l’Albirex Niigata n’a pas une véritable profondeur de banc mais de là à dire que le club ne disposait pas de remplaçants convenables, il n’y a qu’un pas que l’on ne franchira pas. Avec Fumiya Kogure et Kengo Kawamata, Kurosaki disposait de deux jeunes joueurs qui ne demandaient qu’à avoir du temps de jeu pour poursuivre leur apprentissage en J.League. Manque de repos pour les cadres, mental parfois défaillant, autant de maux qui ont pénalisé une équipe qui aurait pu viser plus haut que la 14ème place.

Le "Wonderkid" coréen Cho Young-Cheol, homme à tout faire de l'Albirex Niigata cette saison

J.League 2012, saison de tous les dangers ?

Renforcer l’équipe, au moins quantitativement, semblait être un impératif. Mais les dirigeants de l’Albirex Niigata sont retombés dans leurs travers. Le départ en prêt de Gotoku Sakai au VfB Stuttgart est un premier coup dur. Il faudra un jour véritablement encourager les clubs japonais à ne pas laisser leurs meilleurs espoirs partir pour une bouchée de pain : le départ du jeune latéral représente une perte brute pour le club, absolument pas compensée par l’arrivée de Taisuke Nakamura, joueur abonné au banc à Kyoto. Kengo Kawamata a été prêté au Fagiano Okayama, l’occasion pour lui de s’aguerrir et de débloquer son compteur but en J2. Pas forcément une mauvaise décision, d’autant plus que l’arrivée de Shoki Hirai donne de l’allure à la ligne offensive. Mais le départ de Cho Young-Cheol pour Omiya est absolument incompréhensible. Pourquoi laisser partir le seul véritable créateur de l’équipe, qui plus est pour renforcer un concurrent direct ? Omiya réalise un coup exceptionnel, l’Albirex perd un joueur extrêmement important. Le transfert de Kazuhiko Chiba confirme ce que l’on sait déjà : si ces départs ne sont pas compensés, le club se présentera en Mars avec une équipe affaiblie et sera en danger la saison prochaine. Enfin, le mercato est encore long, espérons que les dirigeants du club soient capables de répondre enfin à l’attente des supporters.

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