EAFF 2015 : Cor̩e du Nord 2 Р1 Japon

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Le gardien nord-coréen Ri Myong-guk, qui a su garder son équipe à flot

Le gardien nord-coréen Ri Myong-guk, qui a su garder son équipe à flot (photo AsiaPac)

Deux ans après le premier succès du Japon dans la nouvelle formule de la Coupe de l’Asie de l’Est, les Samouraïs remettaient en jeu leur titre estival ce samedi à Wuhan (Chine). L’occasion pour Vahid Halilhodžić de remettre les compteurs à zéro suite au piteux match nul concédé face à Singapour (0-0) en match d’ouverture des qualifications pour le Mondial 2018 le 16 juin dernier. Seule différence de taille : l’absence des « Européens » de la sélection, en pleine préparation de pré-saison, qui laissent la place comme prévu aux « J.Leaguers », la compétition n’étant pas inscrite au calendrier international et servant de « vitrine » aux championnats locaux…Enfin lorsqu’ils ne sont pas blessés, bien entendu.

Car en conférence de presse d’avant-départ en Chine, coach Vahid en a profité pour pousser un petit « coup de gueule » (devenu habituel) à destination des autorités du football japonais, se plaignant d’une préparation « amputée » en raison du calendrier national surchargé et de joueurs hors de forme. Résultat : des forfaits (Gonda et Kashiwagi) et des joueurs à moitié blessés (comme Shibasaki) à cause de l’accumulation du nombre de matches. Un souci qui n’allait pas tarder à rejaillir sur la performance de son groupe…

Une prometteuse entrée en matière

Dans la fournaise du Wuhan Sports Center (34°C), Vahid Halilhodžić a aligné une équipe « expérimentale », constituée notamment des nouveaux venus Wataru Endo (Shonan) et Yuki Muto (Urawa), en cohérence avec l’esprit de la compétition, afin de donner le maximum de visibilité aux espoirs du championnat nippon. Et le pari fonctionne : le Japon ouvre le score après seulement trois minutes de jeu, justement sur une combinaison entre les deux joueurs étrennant leur première sélection, Muto se chargeant de conclure le centre de son coéquipier de Shonan dans la surface (1-0, 3′).

Les Nippons dominent la partie et mettent à rude épreuve leurs adversaires. Kengo Kawamata, titularisé à la pointe de l’attaque, manque une occasion en or pour avoir tergiversé face au gardien, tandis que Kensuke Nagai ne parvient pas non plus à ajuster sa frappe, contrée, dans un angle complètement ouvert face à la cage. Takashi Usami inquiète régulièrement la défense adverse. A la mi-temps, on se dit que le Japon aurait dû breaker plus tôt…Et c’est bien là que réside le problème.

Comme un air de déjà-vu ?

En effet, dans une partition bien connue des observateurs du football japonais, le manque de réalisme des coéquipiers de Masato Morishige pour « tuer » le match va alors se retourner contre eux. Prise par la torpeur et le faux rythme imprimé par les Nord-Coréens, l’équipe va progressivement baisser le pied jusqu’à laisser ses adversaires s’approcher de plus en près de sa cage. Conscient du naufrage progressif du collectif, le staff nippon va tenter de lui redonner de l’élan en faisant entrer de nouvelles armes offensives (Shibasaki, Koroki) et en changeant de système de jeu (4-3-3).

Mais l’impulsion sera insuffisante : après une série d’assauts dans la surface de Shusaku Nishikawa, l’équipe nord-coréenne parvient finalement à égaliser par l’intermédiaire d’une demi-volée de Ri Hyok-chol, idéalement servi au second poteau par la détente du géant Pak Hyon-il (1-1, 78′). Or, ce dernier, entré en cours de partie, va également inscrire le but de la victoire d’une tête puissante dans la surface sur un centre plongeant de Kang Kuk-chol, après avoir pris le meilleur sur Tomoaki Makino (2-1, 88′). A deux minutes du terme, la situation est complètement renversée et le Japon définitivement KO…

Passablement énervé, Vahid Halilhodžić pointe le manque de fraîcheur de ses joueurs (on l’a vu demander à plusieurs reprises des « pauses boisson ») et coupe court à l’interview post-match en accusant à demi-mots la JFA et la J.League sur le mode « je vous l’avais bien dit ». La volonté de mettre de la vitesse dans le jeu, illustrée par la titularisation de Nagai et Usami, ainsi que l’entrée en jeu d’Asano (autre nouveau venu en sélection), a finalement été mise en échec par le duel physique – comme attendu – un domaine où a souffert le duo Morishige-Makino en défense. La Corée du Sud, prochain adversaire des Japonais mercredi, doit déjà s’en frotter les mains d’avance, elle qui dispose aussi dans son effectif d’un attaquant de grande taille, un certain Kim Shin-wook…Dans l’intervalle, « coach Vahid » devrait logiquement faire tourner son équipe.

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