Vu du stade : Japon 4 – 0 Irak

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Le coach Vahid. Son regard charmeur a hypnotisé les irakiens.

Ce jeudi 11 juin le Japon a remporté une victoire probante, 4-0, en match amical face à l’Irak. On pourrait avoir à redire sur l’intérêt d’un tel match et donc, pour le rédacteur, l’intérêt d’avoir à écrire un compte-rendu. Mais à Nippon Ganbare nous aimons tout particulièrement les obscurs amicaux et bourbiers qualificatifs de la zone Asie qui font l’essentiel des matchs du Japon. Enfin, le membre que je suis se trouvant au Japon au même moment, c’était l’occasion de prendre quelques photos vu du stade et de vous offrir un compte-rendu un peu différent de d’habitude. 

Japon 4-0 Irak. Buts de Honda (5min), Makino (9min), Okazaki (32min), Haraguchi (84min). Affluence : 63 877 personnes

L'arrivée au Nissan Stadium.

L’arrivée au Nissan Stadium.

L’avant-match

Vêtu d’un maillot de l’équipe nationale floqué « Endo » du plus bel effet, je rejoins sur Yokohama un ami qui, ayant moins de goût, a floqué le sien au nom de « Muto ». Nous arrivons vers 18h au Nissan Stadium, antre des Yokohama F-Marinos, au milieu de centaines de japonais et japonaises. Une heure avant le coup d’envoi, le stade est encore loin d’être plein. Cependant les principaux groupes ultras sont déjà en place, en grande partie, au sein du virage nord. Ce sont les irakiens qui pénètrent les premiers sur la pelouse pour l’échauffement. Ils sont chaleureusement applaudis par les supporters japonais. Classe. Ils sont suivis quelques minutes plus tard par les joueurs japonais qui prennent le temps de lancer quelques ballons aux supporters d’une des tribunes.

Les joueurs s'apprêtent à lancer les ballons dans l'une des tribunes latérales, avant l'échauffement.

Les joueurs s’apprêtent à lancer les ballons dans l’une des tribunes latérales, avant l’échauffement.

18h45, l’heure approche et les gradins continuent de se remplir jusqu’à atteindre près de 64 000 personnes. Le speaker annonce les compositions des deux équipes :

Irak : Hassan – Ismael – Solaka – Shakir – Saeed – Abdulameer – Salman – Yaseen – Hikmat – Tareq – Radhi

Japon : Kawashima – Nagatomo – Makino – Yoshida – H.Sakai – Hasebe (76e, Taniguchi) – Shibasaki (85e, Yamaguchi) – Usami (66e, Muto) – Kagawa (66e, Haraguchi) – Honda (66e, Nagai) – Okazaki (73e, Osako)

Une composition alléchante côté japonais, en 4-2-3-1, avec Kagawa en 10 et Okazaki en pointe. De son côté, l’équipe irakienne est très jeune et expérimentée, avec une moyenne d’âge de 24ans.

Une belle brochette à l'échauffement : Hasebe, Okazaki, Nagatomo, Makino, Honda.

Une belle brochette à l’échauffement : Hasebe, Okazaki, Nagatomo, Makino, Honda.

Les deux équipes finissent par rentrer à nouveau sur la pelouse et le virage nord expose ses tifos, composés d’un drapeau du Japon et d’un maillot de l’équipe nationale. L’hymne de l’Irak retenti le premier, dans le plus grand respect de la part des japonais. Au signal du Kimi ga yo le stade entier se lève et joint doucement sa voix à celle des joueurs. Enfin les joueurs se mettent en place et l’arbitre polonais donne le coup d’envoi, accompagné des premiers chants des supporters japonais.

L'entrée des joueurs japonais et irakiens.

L’entrée des joueurs japonais et irakiens.

Virage nord : tifos japonais.

Virage nord : tifos japonais.

Le coup d'envoi est proche ! Ganbare !

Le coup d’envoi est proche ! Ganbare !

Un début de match de folie

Il valait mieux ne pas arriver en retard pour ce match. Dès le coup d’envoi le Japon met le pied sur le ballon, impose son jeu et met la pression sur le but irakien. La première occasion arrive dès la deuxième minute : à la suite d’une belle combinaison Honda frappe mollement à l’entrée de la surface. Dommage, il lui suffisait de décaler sur sa gauche Usami, parfaitement placé et libre de tout marquage. Le Japon obtient un corner. Honda le botte et H.Sakai, lancé, place sa tête. Ça passe tout près du poteau. La pression est palpable dans les tribunes autant que dans le camp irakien. Les joueurs irakiens tentent de reprendre leur souffle en même temps que la possession de balle. Malheureusement pour eux les japonais sont bien en place. A la suite d’une touche dans son camp, Shibasaki a le bon coup d’oeil pour apercevoir l’appel de Honda et envoie une belle passe longue. Keisuke résiste au retour du défenseur et trompe le gardien d’une frappe croisée. Je n’en reviens pas de voir un but si vite. Le stade explose, 1-0 pour le Japon. Les japonais ne s’arrêtent pas là. Ils continuent d’asphyxier les irakiens par leur pressing haut, leurs combinaisons et en jouant vite vers l’avant. Usami fait parler ses qualités dans la percussion et tente sa chance de loin à deux reprises (7e, 12e). Entre les deux le Japon marque un nouveau but par Makino, seul au second poteau, sur un corner de Kagawa (9e). Le stade explose une nouvelle fois.  Les japonais reculent la ligne de leur pressing jusqu’à la ligne médiane ce qui leur permet de profiter des espaces dans la défense irakienne à la récupération du ballon. Shibasaki, une nouvelle fois, dose parfaitement sa passe en profondeur (15e). Honda remise dans la course pour Okazaki qui perd son duel face au gardien. Magnifique occasion pour le Japon. Une minute plus tard Honda et Okazaki se trouvent encore avec un centre du premier pour la tentative acrobatique du second. C’est raté mais décidément les joueurs japonais veulent assurer le spectacle. Shibasaki, omniprésent s’essaye à son tour à la frappe lointaine, sans réussite.

Usami affole la défense irakienne.

Usami affole la défense irakienne.

Le Japon gère son match

On a passé les vingt premières minutes et le Japon desserre l’étau. Les irakiens tiennent plus le ballon mais sans se montrer dangereux. L’organisation japonaise est solide et cette équipe d’Irak manque de qualité technique pour déstabiliser le Japon. De plus les joueurs japonais s’imposent dans tous les duels (!) tout en forçant les irakiens à commettre des fautes. Le pressing est fait intelligemment, les japonais coupent les solutions de passe vers l’avant et il y a toujours deux ou trois joueurs sur le porteur de balle. Le match perd de son intensité. Il faut attendre la demi-heure de jeu pour voir une incursion irakienne dangereuse : Ismaël pénètre balle au pied dans la surface et s’écroule. L’arbitre, à raison, ne siffle rien. Cela à le mérite de secouer l’équipe nippone et la punition est presque immédiate. Usami perce plein centre la défense irakienne, décale Okazaki qui croise victorieusement sa frappe (32e). 3-0, l’Irak est assommé. Il ne se passe plus grand chose avant la mi-temps à part une combinaison amusante sur coup-franc où Yoshida frappe à 35m. Shibasaki fait étalage de sa classe avec une nouvelle ouverture magique à destination d’Okazaki, malheureusement hors-jeu (40e). Seul l’arbitre vient pimenté la fin de première période : Hiroki Sakai effectue un superbe tacle devant sa surface et l’arbitre siffle inexplicablement coup-franc. Hikmat fait frissonner le stade avec son coup-franc qui passe près du poteau de Kawashima.

 La seconde période débute comme la fin de la première. Le Japon contrôle et tente prudemment de mettre un nouveau but (48e, 52e, 56e). Kagawa, assez transparent en première période, ne se met en avant que par des contrôles, passes et déviations manquées. Shibasaki réalise un match incroyable à la récupération mais encore plus à la distribution du jeu. C’est lui qui mène le jeu de derrière, soulagé par moment par Hasebe. De plus Honda repique souvent au coeur du jeu, dans la zone de Kagawa. Un match clairement à oublier pour ce dernier qui paraissait bien inutile. Les irakiens se font presque menaçants à l’heure de jeu. Sur un long ballon irakien, Kawashima fait une sortie kamikaze hors de sa surface et manque de provoquer une faute. Quelques instants plus tard il se montre à nouveau peu rassurant en boxant maladroitement un ballon à la suite d’un corner, ballon dégagé en catastrophe par sa défense. Les supporters japonais continuent de chanter dans les tribunes mais il faut attendre la 65e minute et une frappe soudaine de Honda pour véritablement se réveiller. C’est le moment que choisi Vahid pour effectuer ses premiers changements. Honda, Kagawa et Usami sortent pour Muto, Nagai et Haraguchi. Muto est particulièrement applaudi, quelques maillots du FC Tokyo à son nom se trouvent dans les tribunes. Okazaki sort quelques minutes plus tard pour Osako. Ces changements apportent un peu de fraîcheur et d’envie aux avants-postes avec quelques frappes et situations non-dangereuses jusqu’au but d’Haraguchi (84e) . Il récupère le ballon dans la moitié de terrain irakienne, slalome dans la défense et achève l’Irak, 4-0. Rien ne se passera d’ici la fin du match, mais il n’y aura pas de déception quant au match. Les joueurs se serrent la main et les japonais font au tour d’honneur alors que le stade se vide lentement.

Les joueurs se saluent, avant le tour d'honneur japonais.

Les joueurs se saluent, avant le tour d’honneur japonais.

Après-match et courte analyse

Il est difficile de tirer quoi que ce soit d’un match amical, surtout à la fin de saison des « européens ». Mais ces derniers ont répondu présents, avec de l’envie, nous gratifiant d’un superbe début de match. Cependant l’adversaire était très faible, inexpérimenté et a paru vite dépassé. On attend de plus grosses affiches pour mettre à l’épreuve cette « Team Vahid ». La fébrilité de Kawashima est inquiétante et est sûrement due à son statut de remplaçant dans son club. On espère pour la sélection que cette situation changera dès l’automne. On a aperçu le fantôme de Kagawa à quelques reprises et c’était rarement positif. On a eu l’impression qu’il n’a jamais su s’intégrer au jeu de l’équipe, perturbé par le positionnement de Honda et la mainmise de Shibasaki sur le jeu. Ce dernier est clairement l’homme du match par son travail défensif, sa maturité dans le jeu et ses ouvertures millimétrés. Il porte admirablement le numéro 7 d’Endo. On espère le revoir contre une plus grosse équipe et très vite. Usami, Hasebe, Honda et H.Sakai ont été particulièrement en vue (et positivement). Les remplaçants ont eu peu de temps pour se mettre en évidence mais Muto et surtout Haraguchi ont fait une excellente rentrée. Ce dernier, à l’inverse de Kagawa, n’a pas hésité à s’imposer dans le jeu.

Il était plus qu’agréable (je pèse mes mots) de voir un tel match au Japon. Il ne restait plus qu’à prendre un nouveau bain de foule, admirant notamment un beau maillot de l’équipe nationale datant de la Coupe du Monde 1998 ou en prenant un petit selfie avec un japonais, surpris de voir deux étrangers portant le maillot japonais.

Plein de gentillesse, je vous offre un résumé du match :

 

PS: Un grand merci à Maxime.C pour avoir pris les photos et m’avoir accompagné au match. C’était un très bon moment.

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