Il vaut mieux fermer les yeux sur le niveau de jeu, en effet.
Ce jeudi 9 septembre le Japon a remporté son match face à la Syrie sur le score de 3 à 0 (buts de Honda, Okazaki et Usami). Les japonais prennent donc la tête du groupe E, un petit point devant leurs adversaires du jour, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2018.
Le Japon a assuré l’essentiel en remportant ce match pour la première place, face à son concurrent direct. Mais l’ampleur du score ne doit pas masquer le contenu du match. Celui-ci s’est déroulé à Oman, la situation en Syrie ne permettant pas la tenue d’un match, ce qui explique la faible affluence. Et le peu de supporters n’a fait qu’amplifier l’impression d’un match amical sans importance. Bien que la chaleur ait surement jouée sur le faible contenu du match, on ne peut pas passer sur le jeu décevant de l’équipe japonaise. De même que l’état du terrain qui apparaissait, par moment, proche du terrain vague entouré de blocs de béton.
Un match à l’heure de la sieste
La feuille de match : Nishikawa – Nagatomo – Yoshida – Makino – G.Sakai – Hasebe – Yamaguchi – Kagawa (Kiyotake, 79e) – Honda – Haraguchi (Usami, 66e) – Okazaki (Muto, 85e).
Il était certes 17h à Oman mais 15h chez nous. La bonne horaire pour rater son après-midi (et sa journée si comme moi, vous vous êtes levés à midi). Il est difficile de parler de la première période puisque, en dehors de quelques bâillements, il ne s’est pas passé grand chose. Oh, il y a bien eu quelques situations « intéressantes » ça et là , bien croquées par Okazaki ou gâchées par de mauvais choix. Il y a même eu une ou deux frayeurs – à ce jour encore inexplicables – dans la défense japonaise. Et sinon ? Des erreurs techniques avec de mauvaises passes, des contrôles ratés, des défenseurs fébriles, des mauvais centres, un manque d’engagement clair des deux côtés, etc… La seconde période ressemble à la première, les buts en plus. Les syriens n’avaient pas franchement envie de garder leur première place donc en plus de jouer extrêmement mal, ils offrent gracieusement un penalty aux japonais qui n’ont toujours pas desserré le frein à main. Un long ballon derrière la défense, Okazaki récupère dans la course et le défenseur syrien le percute ridiculement dans la surface : penalty. Honda le frappe parfaitement et débloque la situation, 1 – 0 pour le Japon (54e). Le deuxième but arrive à la 70e minute : Kagawa crochète sur le côté gauche, pénètre dans la surface et adresse un caviar à Okazaki. La rentrée d’Usami apporte un peu de folie et c’est lui qui marque le troisième but sur un joli service de Honda (87e). En fin de match Nishikawa intervient sur un très beau coup franc syrien.
Que retenir de ce match ?
Le score mis à part, il n’y a rien de positif à retirer du match. En face, la Syrie a réussi l’exploit d’être plus mauvaise, les joueurs syriens se faisant même battre sur l’impact physique. Je souhaite ici remercier le gardien de but syrien qui a égayé tant bien que mal mon après-midi en se roulant par terre au moindre contact et en se plaignant de crampes avant la demi-heure de jeu. Côté japonais, la chaleur et l’état du terrain ne peuvent pas expliquer à eux-seuls la torpeur des joueurs, leur manque d’intensité. Trop rarement les milieux offensifs ont offert des solutions de passe au porteur du ballon. Seul Kagawa a tenté d’orienter le jeu et de se tourner vers le but malgré un déchet inquiétant dans ses passes. Honda, malgré un but sur penalty et une belle passe décisive s’est montré dépassé physiquement, incapable de percuter sur son côté ou simplement de proposer des solutions de passe. Son cas devient de plus en plus problématique : doit-on garder un joueur qui n’apporte rien dans le jeu pendant 90min mais qui peut débloquer sur une passe ou une frappe la situation ? Okazaki a une nouvelle fois marqué mais après trois ou quatre occasions intéressantes et sur une offrande de Kagawa. Haraguchi a tenté d’apporter sur son côté droit mais son apport n’est pas aussi grand que celui d’un Usami. D’ailleurs, contre l’adversaire le plus relevé de la poule, qui plus est un adversaire qui laisse des espaces importants, pourquoi ne pas avoir titularisé un joueur aussi déroutant et percutant que le joueur du Gamba Osaka ? De même la titularisation de Yamaguchi, au profil assez défensif, pose question. Ce dernier a traversé le match comme un fantôme et l’équipe s’est privé d’un joueur qui aurait pu distribué le jeu en laissant l’essentiel du travail défensif à Hasebe. Le manque de vitesse des joueurs et le manque de solutions a clairement pénalisé le jeu offensif de l’équipe. Les défenseurs japonais, eux, ont réussi à se mettre en danger tout seuls à plusieurs reprises ou en paniquant inexplicablement à chaque fois qu’un syrien partait en dribble du milieu de terrain.
On espère que lors du prochain match – face à Singapour, le 12 novembre – l’équipe alliera un jeu intéressant à un score honnête car la performance du jour n’était pas digne d’une équipe souhaitant aller en Coupe du Monde.
Le classement du groupe E
                 Points     différence de buts
Japon            10              +12
Syrie              9              +10
Singapour         7              +4
Afghanistan       3              -12
Cambodge        0              -14