Rencontre avec les membres : Tichmall, l’artiste fondateur (2/2)

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Deuxième partie de l’entretien avec Tichmall, réalisée juste avant l’ouverture de la Coupe du monde, dont il sera largement question ici. 


Le mondial approche. Tu l’attendais impatiemment depuis 4 ans ? 

En général, j’attends la Coupe du monde une fois que l’Euro est fini, donc pendant deux ans. Mais le parcours qualificatif, les matchs internationaux, la Coupe du monde féminine et la Coupe d’Asie arrivent pleinement à me faire patienter. Je ne m’énerve jamais en regardant dans combien de temps la prochaine aura lieu, surtout que je commence à me poser la question précisément environ six mois avant, seulement. Et plus on attend un événement, plus il est savoureux !

Mais on peut dire que je deviens assez impatient en ce moment, quand les matchs de préparation se jouent. Parce que je n’aime pas trop que des équipes rencontrent des adversaires qu’elles pourraient affronter pendant le tournoi juste avant que celui-ci ne commence. Je trouve ça un peu nul. Heureusement, les partenaires de préparation sont majoritairement des équipes qui ne prennent pas part au tournoi.

 

Tu n’évoques pas la Ligue des champions. Ce n’est pas comparable ? 

Non, il n’y a pas photo. J’aime beaucoup la ligue des champions, mais l’ambiance générale qui s’en dégage est pour moi loin derrière celle de la Coupe du monde. Les matchs se jouent le soir, il fait nuit donc on ressent moins la dimension festive due au caractère estival de la Coupe du monde. Les supporters et les coachs font trop parler d’eux, sa durée fait que certaines équipes prennent certains matchs par-dessus la jambe. Et puis beaucoup d’équipes jouant la C1 ne m’intéressent pas du tout alors que je suis excité devant tous les matchs d’une Coupe du monde, j’essaye d’en voir le plus possible. Et puis les gens qu’on côtoie tous les jours ne parlent pas vraiment de la C1 sauf si c’est leur club qui joue… On a plus de mal à se « mettre dedans » et à la vivre à fond que lorsqu’il s’agit d’une Coupe du monde, je trouve !

Rien ne peut remplacer le mondial, donc.

C’est mon événement sportif préféré, et de loin ! Parce qu’à l’inverse de la J-League, tout le monde est affecté y compris là où je vis ! A son approche, on croise la Coupe du monde dans la rue à travers les passants ou les affiches publicitaires, on en entend parler à la radio, à la télé, les articles à son sujet se multiplient, on reparle de son passé, de ses joueurs légendaires… on la voit partout, et si beaucoup de gens s’en contrefichent, on remarque surtout ceux qui l’attendent. Tu ne peux que la sentir dans l’atmosphère au quotidien durant cette période. Je veux dire, je me souviens quand j’étais au collège, certains profs annulaient leur cours et branchaient une télévision pour qu’on regarde les matchs ! C’était à ce point-là !

La Coupe du monde fait pour moi partie de ces événements auxquels tu associes forcément des bons souvenirs, de façon cognitive, rien que par l’ambiance qui s’en dégage pendant le mois où elle a lieu et un peu avant. En plus, c’est en été, en général il fait soleil, il fait chaud, c’est les vacances pour pas mal de monde. Et du coup, même les années sans Coupe du monde, quand il fait beau et chaud, je me remémore parfois les Coupes que j’ai vécues par le passé, les tournois à PES qu’on faisait avec les potes dans le même temps, et je me sens bien. Ce tournoi a ce pouvoir sur moi. Et ce, indépendamment des résultats du Japon ou de la France.

Justement, quel est ton pronostic pour le Japon ? Et qu’espères-tu ?

Je les vois aller en huitièmes de finale, mais chuter encore une fois. Après, c’est un pronostic. Si on me demande ce que je souhaite pour ce tournoi, ça serait d’aller au moins en quarts, car ça marquerait de façon nette la progression du pays sur la scène footballistique. Et c’est ce qu’on veut tous observer et promouvoir sur Nippon Ganbare, après tout.

Concernant le groupe C (Colombie, Japon, Côte d’Ivoire, Grèce), quel adversaire te fait le plus peur ? 

Sur le papier, la Colombie. Mais en considérant le planning des rencontres, cette peur pourra s’envoler si le Japon assure ses deux premiers matchs. J’adorerais voir le Japon jouer la Colombie sans pression aucune ! Je pense que ça nous assurerait du spectacle et une bonne prestation de la part de notre équipe.

Qu’est-ce qui pourrait nous faire aller loin, d’après toi ?

La sérénité, je dirais. Les joueurs japonais ont souvent eu tendance à paniquer dès que la situation leur était défavorable, surtout en défense. Nos leaders ont, aujourd’hui, le mental pour faire front, mais la majorité des joueurs du groupe est à mon sens encore un peu fébrile à ce niveau. Cela dit, et c’est là où je veux en venir, les beaux matchs de préparation face au Costa Rica et à la Zambie ont montré que le Japon peut remonter un score sans trop de problème si l’équipe reste concentrée, avec des phases de jeu fluides et des buts propres. J’espère que cela leur aura permis de s’en rendre compte !

A l’inverse, qu’est-ce qui peut nous éliminer ?…

Les buts gags où dus à des grosses erreurs d’inattention, comme ce lob de vingt mètres qu’a encaissé Nishikawa contre la Zambie… cela, combiné à un retour ponctuel de l’inefficacité offensive dont on a été témoin, sur Nippon Ganbare, pendant une longue période, pourra causer la perte de l’équipe dès le premier tour à mon sens. Mais je refuse de m’attendre à ce que ça se produise. Non pas parce que ça me plongerait dans un profond désarroi (personnellement, je pense qu’on serait plusieurs anciens membres à en rire plutôt qu’à en pleurer, la nostalgie aidant), mais parce que ça pourrait causer une vague de déprime générale sur tout le forum, tant les espoirs et les attentes des membres vis-à-vis de l’équipe, dans un tournoi aussi prestigieux, sont nombreux (et parfois assez hauts).

En effet, car beaucoup considèrent cette Coupe du monde comme la meilleure vitrine du football japonais pour lui permettre d’être reconnu. Partages-tu cet avis ?

Malheureusement oui. Je dis malheureusement, parce qu’à mon sens, se référer à ce tournoi, aussi important soit-il, pour juger les qualités d’un pays en football, c’est passer à côté de tous les efforts et les prouesses que réalise le pays en question chaque jour de l’année à l’échelle locale et à tous les niveaux hiérarchiques. Le Japon est un très bon pays de football actuellement, sérieusement. Mais si il se fait sortir au premier tour de la Coupe du monde, le reste du monde ne verra en lui qu’un pays encore novice, ce qui sera un peu triste, je trouve. Et Nippon Ganbare devra redoubler d’efforts pour faire comprendre à ses futurs lecteurs que l’équation n’est pas si simple !
Un grand merci à Tichmall pour avoir répondu aux questions avec simplicité. A très bientôt pour de nouvelles interviews !
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