Rencontre avec les membres : Tichmall, l’artiste fondateur (1/2)

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Tandis que la Coupe du monde approche à grands pas, l’équipe de nippon-ganbare vous propose une nouvelle interview d’un membre de son forum ! Ce coup-ci, c’est Tichmall qui a accepté de se prêter au jeu avec enthousiasme. Ce fan inconditionnel de la J-League reviendra pour nous sur son vécu de fan de football, son amour de la création et du football japonais dont on espère que le mondial au Brésil confirmera sa progression fulgurante. A ne manquer sous aucun prétexte !

Première partie : Tichmall, le football japonais, le Shimizu S-Pulse, nippon-ganbare


Alors alors ! Pour commencer, Tichmall, tu vas nous en dire un peu plus sur toi. Qui es-tu vraiment ? Eclaire-nous ! 

Eh bien, moi c’est Tichmall, mais sur les divers forums que j’ai fréquentés ou que je fréquente encore, les autres membres m’appellent le plus souvent Tich. Il y en a une qui m’appelle Tim Schall, j’ai jamais compris pourquoi vu que je ne suis pas Allemand. Dans la vie de tous les jours, je suis architecte et enseignant en architecture en plus de débuter ma thèse, mais il faut savoir que j’ai beaucoup de hobbies à côté : déjà, je suis membre fondateur, designer, rédacteur, modérateur et podcasteur occasionnel sur Nippon Ganbare, mais j’aime aussi suivre d’autres sports collectifs, je fais du volleyball, j’aime la bande dessinée (Gotlib et Greg principalement), les jeux video retros, customiser toutes sortes d’objets ou de médias… et bien sûr, ma grande passion : les maillots de sport. J’ai d’ailleurs deux ouvrages de poche retraçant l’historique des uniformes de la J.League entre 1993 et 2007, que j’adore. Oui, ça existe !

C’est un sujet qui me fascine parce qu’il possède beaucoup d’enjeux, que ça soit la symbolique qu’il dégage, son intégration dans le courant de la mode, la technologie qu’on lui prête, et plein d’autres choses que vous pouvez découvrir vous-même en lisant ma rubrique Nylon Ganbare. J’en collectionne depuis plus de dix ans, et c’est par ce biais que j’ai tiqué sur le championnat japonais.


Ta passion du football japonais est donc très ancienne !

Mon attirance pour le football nippon s’est développée un peu avant la coupe du monde 2002. Je n’avais jamais vraiment fait attention à ce pays avant que, d’une part, la prestigieuse compétition se déroule chez eux, et, d’autre part, que je tombe sur une publicité dans un magazine qui proposait les maillots de la sélection. Ce qui m’a fait tilter, c’était que les maillots du Japon avaient l’air bien plus élaborés que tous les autres présents sur la pub. Alors j’ai commencé à regarder des photos de l’équipe pour voir à quoi ils ressemblaient portés, et par là-même à connaître quelques joueurs. J’ai regardé quelques vidéos de match, et j’ai commencé à avoir de la sympathie pour l’équipe, et surtout pour les défenseurs parce que c’est le poste que j’occupais quand je faisais encore du football. Je trouvais que certains joueurs de l’équipe dégageaient beaucoup de charisme : Hidetoshi Nakata bien sûr, mais aussi Tsuneyasu Miyamoto avec sa coupe en pétard et son masque, Seigo Narazaki que, pour une raison qui m’échappe un peu, j’ai toujours assimilé à une sorte de Landreau japonais, Inamoto et son visage naturel de clown, Toda et sa crète rouge feu… et Ryuzo Morioka.

Morioka, c’est vite devenu mon chouchou. Déjà parce que c’était le blond de la charnière donc il était facile à repérer. Et puis il avait toujours l’air extrêmement serein. Il défendait bien, il était parfois capitaine, mais il n’avait jamais montré une quelconque volonté de se mettre en avant. Il se donnait à fond pour son job et laissait les honneurs aux autres. Et ça, c’est le genre de joueur que j’aime suivre. Les autres japonais étaient aussi tous un peu comme ça à leur manière, et c’est pour ça que ça me rafraîchissait de regarder des extraits de match de l’équipe nationale. Ca contrastait avec le marasme starificatif de l’Europe, et ça me plaisait beaucoup.

A la même époque, je tenais un forum de discussion sur le football en général, que j’aggrémentais d’avatars en forme de maillots. Si pendant un certain temps je faisais les clubs les plus connus, le fait de m’intéresser à l’équipe du Japon a fait que j’ai commencé à dessiner les avatars de ses maillots, puis à regarder à quoi ressemblaient ceux du championnat local grâce à quelques catalogues que j’avais et qui en contenaient certains, en import et à des prix prohibitifs, cela va sans dire.

Mon forum est par la suite décédé pour cause de hacking et d’une certaine mauvaise ambiance qui régnait parce que tout le monde voulait son avatar-maillot sans même dire « s’il te plaît », mais en cherchant un site qui pouvait m’en dire plus sur les équipes nippones, je me suis inscrit sur un NG tout juste né, en 2005. Les quelques membres présents sur le forum de l’époque me connaissaient parce qu’ils avaient vu sur d’autres sites des gens utiliser mes petits avatars ! Ca m’a touché au point que je m’en souviens encore parfaitement, et je me suis mis à en faire pour le forum de Nippon Ganbare, avant que Flop, le tchitrec que j’avais inventé pour en faire une BD, n’en devienne carrément la mascotte quelques temps plus tard. A partir de là, j’ai voulu m’impliquer à fond dans le projet et suivre aussi bien la sélection que le championnat local, avec une grande attention.

Le championnat local, où chacun sur le forum sait que tu supportes ardemment le Shimizu S-Pulse. Pourquoi ce club ? 

Au moment de suivre la J.League, j’avais eu l’envie de soutenir une équipe en particulier, parce que ça participe à me faire vibrer, et ce dans tous les sports que je regarde. Mon choix n’a pas trainé, il faut dire que j’avais des prédispositions à aimer S-Pulse puisqu’il réunissait des critères majeurs, de mon point de vue : Morioka jouait dans ce club depuis quasiment toujours, l’équipe possédait une tripotée de joueurs ultra-fidèles, ce que j’apprécie énormément, elle avait jusqu’alors des résulats moyens, une aura très conviviale, des bons supporters, et une identité assez originale avec la carte du monde présente sur le blason et sur le paletot, une chanson officielle ou encore une danse de la victoire appelée le « Kachiloko ». Le orange est ma deuxième couleurs favorite après le vert pomme, et j’avais vu leur maillot dans le catalogue parmi quelques autres comme celui de Reysol ou du FC Tokyo. Au moment de m’intéresser à l’équipe, je me suis dit : « Ah tiens, c’est eux qui le portent ! Ca alors ! ». Du coup, j’avais peu de raisons de ne pas les suivre. Et ça va bientôt faire dix ans que je suis supporter de Shimizu. Et bientôt dix ans que je ne les ai pas vus soulever un seul trophée, mais c’est un autre débat. Une chose est sûre : j’espère pouvoir un jour assister à un match là-bas.

Après, il ne faut pas croire : j’adore la ligue dans sa globalité, et j’aime les autres clubs aussi. Sauf Kofu parce qu’ils ne servent strictement à rien. Mais c’est à ça que je vois que c’est mon championnat préféré : si il arrivait un malheur à un de ses clubs, ça m’atteindrait.

Et c’est ainsi que tu t’es attaché à nippon-ganbare… 

Avec du recul, je dois beaucoup au forum de Nippon Ganbare parce que lorsque je suis arrivé dessus, c’était le support qui me permettait d’en apprendre plus sur le football japonais, de m’exprimer sur le sujet, de montrer mes créations en rapport avec celui-ci dont plusieurs « patchs » ajoutant la J.League à des jeux de football sur ordinateur, d’avoir la possibilité d’acquérir de nouvelles pièces pour ma collection de maillots (en grande partie grâce à Oldguy, que je remercie encore et qui en plus possède comme moi l’amour de l’orthographe et de la grammaire), de participer à certains délires autour des joueurs, de faire des blagues en rapport… et tout ça a créé une sorte d’émulation et un conditionnement pour apprécier ce football japonais au maximum. Ca et le fait que pour tout le monde, nous compris, c’était un football pas très sérieux à l’époque, et ça favorisait les fous rires ! Aujourd’hui, le niveau du Japon fait que certaines opinions et certains débats sont très sérieux sur le forum, voire parfois pris beaucoup trop à coeur selon moi, mais aux débuts de la communauté, l’essentiel était de se divertir, de voir un football nouveau, dans une ambiance festive et saine, et de se créer un peu notre propre univers autour de tout ça. Je ne cache pas que je ressens parfois de la nostalgie en repensant à tout ça. Surtout la période où on pouvait en venir à vendre notre frigo ou notre chien pour choper une contrefaçon des Kashima Antlers trop grande pour nous.

Dans le même temps, ça a permis à Flop de prendre de la bouteille, et je suis toujours très heureux de constater qu’il est apprécié par la communauté. Ca m’a permis de développer des motifs pour t-shirts et d’en faire une boutique Nippon Ganbare, dont j’adore m’occuper. Ca a aussi donné lieu à des choses vraiment surprenantes comme le voyage à la rencontre de l’équipe d’Urawa en Allemagne, le toujours récent déplacement au Stade de France pour la victoire du Japon, ou les singles que plusieurs membres de la période 2005-2007 avaient sortis pour délirer, dont le célèbre « Nippon Ganbare au coeur de l’action », véritable hymne du site réalisé par Boubata ! Du grand art.

J’ai très peu de mauvais souvenirs sur le forum, et la plupart des membres qui ont pu nous poser des problèmes sont finalement devenus des espèces de mythes que seuls les plus anciens peuvent se remémorer avec le sourire. Shojapan, on pense à toi. Quand le nouveau forum a été lancé en 2010, certains membres ont souhaité que le premier forum reste accessible en archive pour qu’ils puissent relire toutes les âneries qu’on avait pu poster dessus pendant cinq ans, je pense que ça en dit long. En tout cas, j’espère qu’il existera un forum Nippon Ganbare pour encore longtemps, car c’est l’URL sur laquelle je suis le plus souvent connecté !

Rendez-vous très bientôt pour la seconde partie de notre interview ! 

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