Quels sont les objectifs du Japon face à la France et le Brésil ?

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Quels objectifs lors de cette tournée européenne ?

Avec deux oppositions de prestige face à la France vendredi puis face au Brésil mardi prochain, les Samurai Blue se rendent en Europe avec pour but de se jauger face au football mondial en vue de la prochaine Coupe du Monde, dont la qualification semble d’ores et déjà assurée. Mais quels sont les objectifs de cette tournée européenne ?

Se situer au niveau mondial

Fort de son bon parcours lors du Mondial sud-africain (8ème de finaliste, éliminé aux tirs aux buts face au Paraguay) et de la performance de son équipe U23 aux Jeux Olympiques 2012 (4ème), le Japon commence à faire parler en dehors du continent asiatique, qu’il a d’ailleurs conquis en Janvier 2011. Cela s’est notamment traduit en Europe par l’arrivée d’un grand nombre de joueurs en provenance du pays du Soleil Levant, avec une bonne part de succès.

Après avoir remporté la Coupe d’Asie, le sélectionneur national et son
capitaine savent qu’il sera plus compliqué de s’attaquer au gotha mondial.

Pourtant, il semble encore difficile de considérer le Japon comme un potentiel trouble-fête à l’hégémonie des représentants européens et sud-américains lors des prochaines échéances, la faute notamment au faible nombre de confrontations directes face aux « nations majeures ».

Cette tournée européenne, vivement souhaitée par le sélectionneur Alberto Zaccheroni, va offrir à la sélection nippone deux oppositions de haut niveau afin de pouvoir tester la fiabilité de son collectif mais aussi d’afficher des ambitions plus élevées que celles d’un pays émergent au niveau footballistique. Car même si ses adversaires n’engageront sans doute pas toutes leurs forces dans ces matchs-là, une victoire ne pourrait être qu’un bon point en vue de la Coupe des Confédérations de 2013.

Balayer les doutes pour confirmer

La sélection nationale à l’échauffement lors du dernier match officiel de l’équipe.

Solidité défensive, récupération et animation, efficacité offensive. Ces trois conceptions sont aujourd’hui au cÅ“ur de la réflexion sur le niveau des Samurai Blue. Très complète avec Keisuke Honda à la baguette et des ailes très talentueuses (Kagawa – Nagatomo à gauche, Uchida – Kiyotake ou Okazaki à droite), l’équipe laisse pourtant planer quelques doutes dans chacune des lignes qui la composent. Entre une charnière centrale pas toujours sereine au niveau continental, des questions au sujet de la forme des joueurs au milieu et l’absence d’une référence au poste d’avant-centre, le Japon peut laisser perplexe quant à sa capacité à vaincre face à des nations de premier plan.

La question est d’ailleurs très importante en ce qui concerne Yasuhito Endo, cadre de l’équipe et rouage essentiel du milieu de terrain, qui, à 32ans, laisse sceptique sur sa capacité à remplir son rôle pendant 90 minutes dans l’intensité des matchs de très haut niveau. Alors qu’en sera-t-il en 2014 ?

Alors qu’il deviendra peut-être le joueur le plus capé de la sélection (122ème et 123ème capes cette semaine), Yasuhito Endo soulève des interrogations sur sa capacité à enchaîner des matchs de haut niveau.

Ainsi, ces deux matchs seront une véritable mise à l’épreuve du haut niveau. Quelle prestation pour la charnière centrale face à des joueurs habitués aux joutes européennes ou encore face à Neymar ou Leandro Damiao ? Comment le milieu résistera-t-il face au talent et à la vitesse brésilienne ? Face à l’impact physique et au pressing français ? Enfin, face à des gardiens de but et défenseurs de talent, des organisations d’une grande discipline tactique, le nouveau venu Hisato Sato (appelé en lieu et place de Ryoichi Maeda) et Mike Havenaar réussiront-il à s’imposer et à marquer ?

Plus que tout, ces deux confrontations permettront à Alberto Zaccheroni de se faire une idée précise du niveau de son équipe et d’agir en conséquence. Nul doute que ce serait alors une chance à saisir pour Takashi Inui, Hajime Hosogai ou Hideto Takahashi, notamment.

Le grand test tactique du 4-2-3-1 ou 3-4-3 ?

Dès sa prise de fonction, le technicien italien avait fait part de sa volonté de voir évoluer son équipe dans un système à trois défenseurs afin d’exploiter les qualités de ses joueurs majeurs et pouvoir s’adapter à l’adversaire (et le déstabiliser) grâce à une équipe « caméléon » capable de passer d’un système à l’autre en cours de match. Cet autre système c’est le 4-2-3-1, celui qui semble aujourd’hui le plus naturel puisque c’est ce dernier qui a permis au Japon de dominer l’Asie et d’écraser son groupe qualificatif pour la prochaine Coupe du Monde, notamment grâce à un Honda hyper-influent. Pourtant, ce système demeure assez fragile au niveau défensif, oblige Shinji Kagawa à s’exiler sur le côté gauche où il perd en influence et s’enraye complètement en l’absence de son chef d’orchestre.

Shinji Kagawa peut-il assumer à l’avenir le rôle de meneur de jeu de l’équipe nationale ?

C’est pourquoi il n’est pas interdit de penser que Zaccheroni tentera à nouveau de placer son équipe dans un système à trois défenseurs centraux afin de sécuriser sa défense et de partager la création entre Honda et Kagawa. Par ailleurs, de par le questionnement vis-à-vis d’Endo, recomposer une paire de récupérateur plus mobiles, plus agressifs, propre au 3-4-3 permettrait d’assurer un après-Endo de plus en plus proche. Pour cela, il faudra cependant que l’équipe délivre une bien meilleure prestation que face à la République Tchèque (0-0) et au Pérou (0-0) lors de la Kirin Cup 2011.

Cette tournée européenne ne semble donc pas vouée à être un simple rassemblement mais bel et bien à donner le coup d’envoi vers 2014. Les enseignements tirés à l’issue de ces matchs permettront alors au sélectionneur de conforter ses choix… ou de trancher.

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