Préparation JO 2012 : Japon 1-1 Nouvelle-Zélande

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Cruelle déception pour les joueurs de Takashi Sekizuka

A une minute près, un résultat peut passer de satisfaisant à particulièrement frustrant. Les Japonais en ont fait l’amère expérience aujourd’hui, en encaissant dans les dernières secondes un but très largement évitable après avoir complètement dominé leur sujet pendant 90 minutes.

Il faut relativiser les leçons à tirer d’un premier match de préparation où même les réservistes ont eu du temps de jeu. Cependant, on peut déjà dégager quelques points que les coéquipiers de Yuki Otsu, excellent aujourd’hui, devront travailler s’ils veulent aller chercher un résultat à Londres. On le sait, cette équipe a du ballon, et elle ne nous a pas fait mentir aujourd’hui. Parfaitement en place collectivement, le Japon a littéralement étouffé son adversaire du jour, réduit au rôle de sparring-partner. La ligne offensive constituée de Nagai, Kiyotake, Otsu et Higashi a parfaitement combiné, permutant à merveille et déstabilisant complètement la défense néo-zélandaise. Attirée vers le centre, l’équipe japonaise n’en a pas moins bien exploité les côtés, bien aidée par l’intelligence de placement d’Otsu et la vitesse de Nagai.

Sugimoto, buteur aujourd'hui

La défense néo-zélandaise a donc vécu un supplice pendant la quasi-totalité du match. Avec une seule occasion au compteur sur un coup franc bien sorti par Gonda, le score nul à la mi-temps faisait pour les Néo-zélandais figure de miracle, tant les Japonais ont gaspillé leurs nombreuses occasions. Excellents dans la construction, défaillants dans la finition. L’entame de la seconde mi-temps a montré une volonté de tuer le match rapidement : frappe sur le poteau de Nagai, puis succession d’occasions jusqu’à la 50ème. Pour forcer le destin, Sekizuka décide de sortir l’un de ses milieux pour faire rentrer l’invité-surprise de la liste : Kenyu Sugimoto. Ce choix s’avère payant à la 72ème minute lorsque l’attaquant du Tokyo Verdy ouvre le score en reprenant à bout portant une lourde frappe de Tokunaga détournée par le gardien néo-zélandais. Deux changements plus tard, l’équipe baisse un peu le pied mais semble gérer sa fin de match. Une fébrilité de Gonda dans les airs sur deux corners successifs des Néo-zélandais inquiète mais, à une minute près, on se dit que ça va passer. Manabu Saito s’offre une dernière occasion, d’une frappe croisée juste à côté du poteau. Et à 5 secondes de la fin, Taisuke Muramatsu perd un ballon anodin au milieu de terrain. Le contre enclenché, Dakota Lucas n’a plus qu’a tranquillement ajuster Gonda. Score final, 1 – 1 : c’est ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied. Les Espoirs japonais n’ont pas vraiment d’excuse pour n’avoir jamais su tuer le match. Qu’on se le dise, il manque un buteur véritable, un Hisato Sato ou un Ryoichi Maeda dans cette équipe… Coup de fouet salvateur ou coup dangereux sur le moral ? Les prochains matchs de préparation nous le diront.

Des remplacements à effet variable

Keigo Higashi a disputé 55 minutes de bonne facture.

Bien en place sur la seule occasion des Néo-zélandais en fin de première mi-temps, Shuichi Gonda a passé un match relativement tranquille avant de s’incliner dans le temps additionnel. Sa charnière centrale a réalisé un bon match : Kazuya Yamamura, propre dans ses relances (et présent sur les coups de pied arrêtés offensifs, sa tête à la 53ème aurait mérité meilleur sort) et Daisuke Suzuki, jaillissant au bon moment et avec autorité dans les pieds des Espoirs néo-zélandais (61ème notamment), ont offert une prestation de bonne facture. Hiroki Sakai a été moins précis que d’habitude (centre raté à la 66ème) dans ses montées offensives mais sérieux sur son couloir. Aligné côté gauche, Yuhei Tokunaga a été bon, bien que peu sollicité : un bon centre pour le retourné d’Otsu (30ème) et la frappe qui amène le but sont à mettre à son actif.

Yuhei Tokunaga, auteur d'un très bon match aujourd'hui

La paire Ogihara – Yamaguchi a une nouvelle fois été souveraine au milieu de terrain malgré quelques imprécisions, notamment du premier cité, remplacé par Yonemoto qui n’a pas touché beaucoup de ballon. Taisuke Muramatsu est entré à la place de Hotaru Yamaguchi (62ème) et, malgré une très belle récupération (89ème) qui amène un ballon de contre pour son équipe, sa prestation est assombrie par la perte de balle qui amène l’égalisation néo-zélandaise. La ligne offensive a bien combiné, avec vitesse et intelligence dans ses permutations et son placement. Keigo Higashi a rassuré et semblé retrouver son jeu, comme sur un bijou de passe vers Kiyotake (34ème). Sorti relativement tôt, il aura joué juste et bien, sans déchet technique (travail dos au but pour servir Kiyotake, 39ème). Son remplaçant, Kenyu Sugimoto, a eu le mérite de mettre ce but opportuniste (72ème) qui a délivré le Japon. Mais, emprunté et discret, il n’aura pas pleinement convaincu (comme sur le contre obtenu à la 89ème par Muramatsu) et les comparaisons avec le grand absent Hiroshi Ibusuki pourraient arriver rapidement. Yuki Otsu peut être considéré comme l’homme du match. Il a usé de sa liberté de placement avec intelligence, sa vitesse et sa conduite de balle le rendant insaisissable pendant la totalité de la rencontre. De belles occasions (20ème, 53ème), une activité incessante qui s’est prolongée jusqu’à la fin du match (enchaînement contrôle de la poitrine, accélération à la 89ème) : sa performance a été remarquable et il a marqué un certain nombre de points malgré une finition perfectible. Victime de nombreuses fautes (dont une très dangereuse du capitaine néo-zélandais à la 77ème), il a semblé affecté par le résultat. Son engagement a fait plaisir à voir.

Kensuke Nagai, qui a souvent évolué sur le côté gauche, a amené sa vitesse et son explosivité : en une occasion (frappe sur le poteau à la 46ème), il a rappelé les raisons de sa présence dans la liste. Parfois imprécis mais très actif, il a été remplacé par le réserviste Ryohei Yamazaki, peu en vue (70ème). La performance de Hiroshi Kiyotake est plus contrastée : beaucoup de ballons touchés, une vraie présence, comme sur une belle récupération à la 53ème, mais également un grand nombre d’occasions gâchées. Remplacé à la 82ème par Manabu Saito, dont l’entrée aurait pu être déterminante s’il avait conclu son occasion après avoir passé trois joueurs néo-zélandais.

Rendez-vous le 18 pour un match face à la Biélorussie.

Le résumé de la rencontre à partir de 2,28 minutes :

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