Le Japon a chuté en Jordanie pour la première fois dans ce dernier tour éliminatoire au Mondial 2014. Nippon Ganbare revient sur la rencontre des Samurai Blue face à un adversaire pourtant largement prenable.
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas
C’est sans surprise que le Japon a outrageusement dominé son adversaire du jour. Bien que diminués en l’absence de Keisuke Honda et Yuto Nagatomo, les Nippons ont bien entamé leur match grâce au milieu de terrain Kiyotake, Kagawa, Okazaki très actif. Comme prévu, le Japon montrait un tout autre visage que lors de leur répétition face au Canada.
Malgré quelques approximations, le duo Kagawa-Kiyotake a montré de belles choses.
Se projetant rapidement vers l’avant avec une meilleure maîtrise du ballon, les Japonais ont inquiété à plusieurs reprises les Jordaniens. Mais quand ce n’était pas le dernier geste qui posait problème, la malchance pointait de suite le bout de son nez. Maeda, pourtant seul, voyait ainsi sa tête s’écraser sur la barre transversale.
Et comme bien souvent dans ce genre de grand classique du football, c’est l’équipe dominée qui parvient à ouvrir la marque sur… un corner. Une tête rageuse de Khalil Bani Ateyah, mondialement connu, est venu mettre le feu dans les tribunes. Juste avant le repos, comme si c’était écrit, le Japon rentre la tête basse aux vestiaires, mené au score contre le cours du jeu.
Un manque de maturité… et de chance.
Bien que talentueuse, cette génération de joueurs a montré malgré elle son manque de maturité lors de la seconde période. On l’oublie souvent et on le répète très peu : cette équipe du Japon est jeune. Gotoku Sakai, qui remplaçait Nagatomo, a été à la hauteur de l’évènement pour les quelques sélections qu’il possède à son actif mais il n’a pas été aussi rassurant que Nagatomo. Maya Yoshida est en revanche directement responsable sur le second but jordanien. Totalement battu à la course par Ahmad Ibrahim, le défenseur de Southampton, avec un peu de naïveté, anticipe mal la trajectoire du ballon. Un petit manque de concentration qui a coûté très cher.
Malgré sa domination, le Japon s’est fait surprendre sur les rares occasions de la Jordanie.
La déception consécutive à cette contre-performance a même fait oublier à certains la beauté de la déviation de Kiyotake pour Kagawa, tout en touché et finesse. Une petite merveille de passe qui passera hélas inaperçue. Et ce n’est pas le pénalty manqué d’Endo qui arrangera les choses. Malgré quelques occasions franches, dont un pénalty évident non sifflé sur Shinji Okazaki, le Japon s’incline 2-1 et devra donc encore patienter avant de valider son ticket pour le Mondial 2014. Le football le plus « simple » l’a emporté sur le football « complexe ».
Nous signalerons également l’attitude déplorable de certains supporters jordaniens qui auront harcelé Kawashima et Endo avec leurs lasers. Une pratique de plus en plus courante qui, malgré sa faible répercussion sur le jeu, peut tout de même altérer la concentration des joueurs dans des moments-clé. Attention, il ne s’agit en rien d’une excuse (des dires d’Endo lui-même) mais il est important de souligner ce manque de fair play.
Kawashima pris pour cible par les lasers interfulgurants
Un simple accident de parcours ?
Avec le recul nécessaire et en revisionnant les images, le Japon n’a pas fait un mauvais match sur le plan offensif. Il lui a manqué un peu plus de spontanéité dans le dernier geste, un peu moins de calcul et plus de folie pour véritablement surclasser son adversaire du jour.
En revanche, des mauvais points sont à distribuer au niveau de la défense, passive sur coups de pied arrêtés (qui est définitivement la faiblesse numéro 1 du Japon), naïve et très (trop) craintive face aux Jordaniens. Alors certes, beaucoup soutiendront l’appel de nouveaux joueurs pour venir remplacer Konno et Endo (qui évoluent en 2ème division nippone) pour voir de nouvelles têtes comme Yamaguchi ou Ogihara prendre le relais. Toutefois, il est encore trop tôt pour tirer de véritables conclusions tant le contenu n’est au final pas si mauvais que ça. Nous sommes plus proche du simple accident de parcours que d’un véritable début de « crise ».
Très actif sur le terrain, Okazaki s’est vu refuser injustement un pénalty en seconde mi-temps.
Le retour de Keisuke Honda et Yuto Nagatomo pour le match face à l’Australie en juin prochain pourrait aussi aider l’équipe à se remettre définitivement sur de bons rails afin de valider son ticket pour la Coupe du Monde. Un match qui s’annonce explosif car les Australiens n’auront pas d’autre option que la victoire sous peine de voir leur rêve de Mondial brésilien s’envoler dans le ciel de Saitama.
Un dernier mot tout de même sur Mike Havenaar, qui a littéralement déchaîné les passions. Ce n’est pas sa faute, ce n’est tout simplement pas sa faute…