Manchester United : Shinji Kagawa séduisant contre Sunderland

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Réintégré au onze titulaire à l’occasion d’une demi-finale retour de Capitale One Cup, contre Sunderland, Shinji Kagawa a livré une heure de bonne facture sur la pelouse d’Old Trafford, mais n’a su empêcher la piteuse élimination aux tirs au but de Manchester United, après un succès laborieux (2-1) sur un adversaire pourtant modeste qui l’avait défait au match aller sur le même score. L’aventure s’arrête aux portes de Wembley pour des Red Devils bien pâles. 

Manchester United au pied du mur

 

Au pied du mur, contraint de l’emporter avec une marge de deux buts pour se qualifier, David Moyes devait se résoudre à une tactique audacieuse et offensive, avec des joueurs conquérants pour gagner la bataille du milieu de terrain, sans oublier la justesse technique indispensable à la tenue le ballon. Dans cette optique, Shinji Kagawa a été préféré à Antonio Valencia, auteur d’un match en tout point médiocre à Chelsea quelques jours plus tôt. Positionné à son poste fétiche, celui de neuf et demi, le japonais avait pour charge une partie de la création du jeu, dans un quatuor où l’accompagnaient Welbeck, le très prometteur Adnan Januzaj et le mexicain Chicharito, suppléant de Robin Van Persie toujours blessé à la cuisse.

 

Shinji Kagawa permet à son équipe de tenir le ballon…

 

Dès les premiers instants, l’ex-vedette du Cerezo Osaka laisse entrevoir de bonnes dispositions. Mobile, adroit et fin techniquement – une qualité qu’il avait perdue ces dernières semaines, c’est le joueur le plus disponible dans son équipe, le seul à couvrir toute la moitié de terrain adverse par ses courses, ses appels, ses déplacements entre les lignes sur toute la surface du pré. Autour de lui, les partenaires sont comme d’habitude désespérément statiques et soucieux d’écarter les lignes au lieu de les resserrer. La disponibilité affichée par Kagawa, toujours sur la brèche, est donc une bénédiction pour des coéquipiers souvent privés de solution proches.

Si Shinji ne percute jamais, ne tente aucun dribble et hésite à frapper au but, il s’illustre toutefois par sa qualité de passe, que ce soit sur du jeu au sol (à destination de Chicharito qui, comble de poisse, se révélera systématiquement hors-jeu ou repris par son défenseur) ou, il est important de le souligner, à travers un jeu long précis et tranchant. Ainsi, sa merveille de centre brossé en direction de la tête de Fletcher, tout comme son ouverture bien dosée en première intention pour sauter la défense adverse et trouver Chicharito, auraient mérité meilleur dénouement.

Impulsé par un Kagawa dont la technique et les mouvements assurent à l’équipe de Moyes un bon équilibre et un taux de possession de balle confortable, Manchester United, jamais inquiété par un adversaire qui montre alors ses limites, finit par ouvrir le score logiquement par l’intermédiaire de Jonathan Evans. Très en jambes, Shinji a besoin d’un but pour valider sa belle performance, et ainsi déflorer une feuille de statistiques anormalement vierge cette saison.

…mais David Moyes ne s’en rend pas compte.

 

Hélas, comme toujours ou presque, le très contesté David Moyes prive le champion d’Asie de la fin du match, le remplaçant à l’heure de jeu par Antonio Valencia. A partir de cet instant qu’on qualifiera plus tard de décisif, Manchester United perd l’emprise du ballon et recule. Si l’ailier équatorien multiplie les allers-retour sur son couloir bien-aimé et répond présent dans les duels, il n’a en revanche pas l’habileté technique du japonais dans la conservation du ballon. Soudain secoué, le bloc de Manchester United se replie derrière la ligne médiane, sans plus parvenir à imposer le tempo du match à l’adversaire qui égalisera en prolongations avant d’encaisser un deuxième but dans une fin de partie complètement débridée et folle, puis d’enfin triompher à l’issue d’une séance de penaltys vaudevillesque, émaillé d’un raté épique d’un joueur totalement dépourvu de finesse, Phil Jones. Tout un symbole que de voir le milieu de terrain anglais éliminer son équipe alors que Shinji Kagawa se morfond sur le banc de touche…

Dans cet incroyable naufrage collectif (un de plus !), l’ancienne coqueluche du Signal Iduna Park a livré un match propre, sans toutefois se donner la chance d’inscrire ce but qui le fuit depuis si longtemps. Gageons que Moyes saura tirer les enseignements de sa nouvelle débâcle et favorisera enfin les joueurs mobiles et techniques dans ses compositions. Le temps presse pour Shinji. Mata arrive…

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