L’édito de Flop

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Comment ne pas commencer cet édito par un grand coup de chapeau aux Espoirs, qui ont validé leur ticket pour les JO de Londres ? Disposer du Bahreïn n’est certes pas franchement ce qu’il y a plus de compliqué mais le faire avec autant de maîtrise mérite des louanges par paquets de dix. Les quelques décisions curieuses de l’entraîneur Sekizuka (qui a malgré tout rempli son contrat) et la défaite en Syrie n’y ont rien fait, cette équipe est tout simplement d’un niveau trop élevé et peut se diriger vers la perfide Albion avec des espérances légitimes. Toutes les lignes sont fournies en qualité et en quantité, comme le prouve le nombre de joueurs utilisés avec succès lors de ces éliminatoires, avec au passage une mention particulière pour la paire du Cerezo Osaka Yamaguchi – Ogihara, souveraine défensivement et très à l’aise techniquement. Au fil des éliminatoires, cette équipe a gagné en maturité et en maîtrise collective. Comme d’habitude, l’équipe avancera masquée et le Japon sera considéré comme un tirage abordable en poule. Les Espoirs français n’étant pas qualifiés pour la compétition, la couverture médiatique devrait être particulièrement faible dans l’Hexagone et les critiques récurrentes sur un tournoi qui a l’outrecuidance de priver les clubs de leurs jeunes et prometteurs éléments pendant une période aussi importante que celle des matchs de préparation devraient ressortir des tiroirs de journalistes en mal d’actualité.

A ce propos, c’est facile mais je ne peux pas me retenir de dire un mot sur le traitement réservé à Nagatomo lors de sa performance, « ô combien désastreuse » lors du huitième de finale retour face à l’OM. « N’a rien à faire à ce niveau », « le maillon faible de l’équipe ». Je n’aime pas me prêter à l’exercice de flingage des médias français parce que l’on tombe rapidement -et encore plus dans notre cas, celui de passionnés de football japonais- dans la victimisation. Mais entendre de la bouche d’observateurs disposant d’un degré de visibilité aussi conséquent un jugement péremptoire sur un joueur qu’ils ont en tout et pour tout vu évoluer sur un match en deux ans est assez désagréable. L’exercice de désignation d’un bouc-émissaire a ceci de pratique qu’il évite d’analyser plus précisément les données d’un match, de se fatiguer à faire des phrases construites dépassant la construction « sujet-verbe-complément » il est vrai d’une complexité redoutable. Lorsque des chroniqueurs d’une chaîne cryptée (non, je ne citerai personne) remplacent l’analyse argumentée par l’opinion de comptoir, les cieux s’obscurcissent et c’est la honte qui tombe sur la profession. Ou, enfin, un truc dans le genre. Bref, passons, la révolution n’est pas pour demain, et pour l’heure, savourons la belle performance de ces Espoirs.

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