Le Japon bat l’Argentine de Lionel Messi

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Le Japon s’est imposé pour la première fois  depuis 1964 face à l’équipe d’Argentine (1-0). Une victoire retentissante  pour Alberto Zaccheroni.

Une première période sous préssion

L’entame de match du Japon  a donné le ton à  l’équipe d’Alberto ZACCHERONI.  Intimidés durant les premiers instants de la partie,  les japonais se sont rapidement réveillés en se  montrant les plus dangereux sur une occasion à bout portant d’OKAZAKI ,bien servit par UCHIDA. Quelques minutes plus tard, c’était Yuto NAGATOMO qui se montrait dangereux sur une frappe de trente mètres qui passait à côté du cadre. Les argentins réagissaient sur une erreur de relance nippone mais le centre de Lionel MESSI était bien coupé par KAWASHIMA.
Totalement décomplexé, c’est sur une perte de ballon argentine que le Japon trouvera la faille. OKAZAKI  à l’affut ouvre le score suite à  une frappe puissante d’HASEBE repoussée par ROMERO (1-0, 19′).

Malgré une domination technique dans le jeu de la part des argentins, la seule occasion dangereuse de l’Albiceleste viendra d’un coup franc de Lionel MESSI, bien écarté par un KAWASHIMA impérial.  Opérant, en contre, les japonais manqueront une chance de conforter leur avance au tableau d’affichage sur une frappe d’UCHIDA frôlant la barre transversale. L’Argentine  passait de son côté une bien mauvaise soirée en perdant sur blessure Diego MILITO et Esteban CAMBIASSO juste avant la fin de la première mi-temps.

Un Japon solide tactiquement en seconde mi-temps

Malgré leur avantage, les japonais revenaient des vestiaires avec l’intention de se mettre rapidement à l’abri. Shinji KAGAWA était tout près d’inscrire un second but mais la frappe du joueur de Dortmund s’envolait au dessus du cadre.  La domination technique et physique de l’Argentine n’a pu bousculer une formation nippone très rigoureuse. Le sacrifice individuel au service du collectif qui avait  fait la force de l’équipe en Afrique du Sud a permis au Japon de tenir face aux offensives de TEVEZ, MESSI et PASTORE .  Les attaquants argentins n’ont pu produire un jeu attractif et efficace et ce sont des japonais bien mieux organisés collectivement qui procédaient en contre. MAEDA, entré en cours de jeu à la place de MORIMOTO était tout près d’aggraver le score sur une percée solitaire de 50 mètres conclue d’ une frappe détournée par ROMERO. Le dernier coup franc tiré par Lionel MESSI n’empêchera pas le Japon de remporter une victoire historique, la première depuis les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964.

Le jeu du Japon

Alberto ZACCHERONI est resté fidèle à sa réputation d’entraîneur. Alignant un 4-3-3 inédit, le Japon a décidé de jouer la carte de l’offensive.  Le trio OKAZAKI (côté droit), MORIMOTO (en pointe) et KAGAWA (côté gauche) a considérablement gêné la relance adverse par un pressing de tous les instants. Derrière, Keisuke HONDA s’est montré toujours aussi rassurant par des contrôles de balles impeccables et une vision de jeu très intelligente. Le duo HASEBE/ENDO a fonctionné à merveille en coupant les transmissions de balles latérales et en isolant Lionel MESSI du reste de  ses coéquipiers.
La défense centrale KONNO/ KURIHARA, qui était certainement la plus grande inquiétude du sélectionneur ,s’est montrée solide devant les offensives et le pressing argentin. Nul doute que la confiance revenue au sein de l’équipe n’est pas étrangère à cette bonne performance de la charnière centrale.
Enfin sur les côtés, Yuto NAGATOMO a une nouvelle fois démontré ses qualités athlétiques et fait honneur à sa réputation de marathonien. Solide comme un roc, le petit arrière gauche n’a strictement rien laissé passer sur son côté et a pris de vitesse plusieurs fois un Gonzalo HIGUAIN méconnaissable. Atsuto UCHIDA s’est en revanche montré plus discret. Auteur d’un match correct, l’arrière droit de Schalke 04 semble avoir retrouvé une certaine confiance malgré une approximation sur quelques centres. Il y a là un sacré potentiel à exploiter pour le Japon qui possède une génération de jeunes joueurs audacieux.

Le jeu de l’Argentine

Les supporters l’attendaient, il a répondu présent. Le moins que l’on puisse dire c’est que la JFA n’aura pas déboursé 200 000 euros en vain pour la présence de  Lionel MESSI au Japon…et sur le terrain. Le meilleur joueur du monde qui a percé la défense japonaise plus d’une fois grâce à une conduite de balle hors du commun a bien failli faire basculer le match à lui tout seul notamment en première mi-temps.  Hélas pour le prodige barcelonais, il ne fut pas imiter par ses coéquipiers, loin de là. Peu de mouvements autour du numéro 10 argentin et beaucoup de transmissions manquées, l’Argentine est loin d’avoir livrée son meilleur match et montrée son meilleur visage. La faute à une défense très fébrile et vieillissante et à un manque de combinaisons offensives rigoureuses. Il ne fait pourtant aucun doute que l’Argentine possède l’un des potentiels de jeu les plus intéressants, permettant de rivaliser avec n’importe quelle équipe.  Le Japon s’est donc logiquement montré plus organisé et rigoureux d’un plan de vue collectif et c’est ce qui a très certainement fait la différence au bout du compte.

Cette défaite de l’Argentine vient ternir le tableau du sélectionneur BATISTA qui restait sur un succès prometteur face à l’Espagne 4-1. De mauvais augure pour l’avenir du technicien à la tête de l’Albiceleste.

Que faut-il retenir de ce match?

L’état d’esprit est sans aucun doute l’élément le plus important à retenir. Opposé à une équipe nettement supérieure sur le papier, le Japon a fait preuve d’une mentalité irréprochable en jouant sur ses qualités propres et de façon décomplexée. A l’image de leur coupe du monde en Afrique du Sud, les japonais auront fourni d’énormes efforts physiques et une maîtrise technique séduisante. L’Argentine est très certainement passée à côté de son sujet mais c’est une équipe du Japon très compact et solidaire qui a mérité  sa victoire au vue de la physionomie de la rencontre . Pour la première fois de son histoire, le Japon s’est imposé face à une grande nation du football alignant son équipe type (malgré l’absence de taille de ZANETTI). Ceci est un fait.

Il faut cependant rester prudent. Nous ne pouvons tirer aucune conclusion d’un tel match amical,  loin d’une ambiance survoltée et d’une tension intense d’un match officiel. Cette performance offre tout de même de belles perspectives à l’équipe en pleine construction.  Seule ombre au tableau : la blessure de KAWASHIMA en fin de rencontre qui pourrait priver le gardien de but du prochain match face à la Corée du Sud.

Les notes des joueurs.

KAWASHIMA (6.5)

Serein et décisif sur quelques interventions, il est le numéro 1 du Japon. Sa blessure à la cuisse en fin de rencontre ne semble pas trop grave mais Alberto ZACCHERONI devrait le laisser au repos lors du prochain match.

KURIHARA (6.0)

Constamment pris de vitesse par Lionel MESSI, le défenseur de Yokohama a pourtant tenu le choc toute la rencontre et ce malgré sa faible expérience au niveau international.

KONNO (6.0)

Un bon placement et de bonnes interceptions. L’influence de son jeu de milieu défensif s’est fait ressentir. KONNO n’est pas un défenseur central de formation et l’on craignait le pire avant cette rencontre. Au final il aura réalisé un bon match en dépannant parfaitement l’équipe.

NAGATOMO (7.0)

Une véritable locomotive sur son côté gauche. Il n’a rien laissé passer et s’est montré dangereux offensivement. NAGATOMO est en train d’exploser en équipe nationale au point de devenir indispensable à l’équipe.

UCHIDA (6.0)

Bien plus concerné que face au Paraguay, UCHIDA aura réalisé un match honnête (si l’on oublie ses quelques centres complètement manqués) . L’arrière droit semble avoir retrouvé la confiance pourrait lui permettre d’apporter beaucoup plus au Japon d’un point de vue offensif.

ENDO (6.5)

Repositionné au poste de milieu défensif, le joueur du Gamba Osaka est bien plus utile à l’équipe en évoluant à ce poste. Sa relation avec Makoto HASEBE a permis de couper un bon nombre d’offensives argentines. Son intelligence et sa vision de jeu ont  gêné considérablement les milieux argentins.vRemplacé par Yuki ABE, solide et rassurant.

HASEBE (6.5)

Absent face au Paraguay et au Guatemala, HASEBE retrouvait l’équipe nationale et le brassard de capitaine depuis la coupe du monde en Afrique du Sud. Le milieu de terrain de Wolfsburg a apporté toute son expérience à son équipe en remontant rapidement le ballon et en défendant de manière remarquable. Un titulaire indiscutable.

HONDA (7.0)

Surveillé de très près par les défenseurs argentins, HONDA n’a pas eu beaucoup d’espaces mais a réalisé l’un de ses meilleurs matchs depuis la coupe du monde. Ses contrôles de balles et sa volonté de faire jouer ses partenaires est un atout indispensable au Japon. On l’a sentit rapidement à l’aise dans le match, sans complexes. Quelques pertes de ballons en seconde période viennent entacher une excellente performance dans son ensemble.

KAGAWA (6.0)

De bonnes passes, une bonne conduite de balle mais de mauvais choix étonnants de la part du milieu de terrain du Borussia Dortmund.  Nul doute qu’avec un grand Shinji KAGAWA, le Japon aurait du s’imposer sur un score plus large.Remplacé par Kengo NAKAMURA, toujours aussi bon.

MORIMOTO (6.0)

Un pressing de tous les instants mais aucune occasion franche à son actif. Si MORIMOTO a parfaitement rempli son rôle sur les phases défensives, il n’aura hélas pas montré grand chose offensivement. Son manque de temps de jeu à Catane ne devrait pas arranger les affaires du joueur, remplacé par un MAEDA beaucoup plus tranchant en seconde période.

OKAZAKI (7.0)

Auteur du seul et unique but de la rencontre, OKAZAKI s’est aussi illustré par de nombreuses récupérations de balles et un très bon centre en seconde mi-temps pour KAGAWA.  Remplacé par un SEKIGUCHI discret, très discret.

La déclaration d’Alberto ZACCHERONI

« Je suis très heureux. Mes débuts à la tête de l’équipe nationale marquent un évènement important dans l’histoire du football japonais. J’avais dis à mes joueurs avant le match qu’il n’y avait pas de raisons de ne pas obtenir un résultat si ils  travaillaient dur.« 

Il reste maintenant au Japon de confirmer face à la Corée du Sud le 12 octobre prochain. Un match qui sera loin d’être une partie de plaisir après les deux dernières défaites face aux Sud-Coréens en Février (1-3) et Mai derniers (0-2).

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