Le Football au Japon (mise à jour le 17 décembre 2005)

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Si l’on demande à un jeune français ce que représente le football japonais, cinq fois sur dix, sa réponse sera Hidetoshi Nakata ; ensuite, il vous dira « Olive et Tom ». Il est vrai que le football japonais commence tout juste à se faire connaître sur la scène internationale. La Coupe du Monde 2002, organisé conjointement avec la Corée du Sud, et les performances de l’équipe nationale ces dix dernières années n’y est pas étranger. Toutefois, peu d’initiés le savent mais le football japonais a connu une demi décennie de gloire, entre 1964 et 1970. Aujourd’hui, tout semble aller le mieux du monde pour la sélection de Zico, mais ce fabuleux succès a mis du temps à se dessiner. Flash-back.

De 1964 à 1970, les succès d’une génération d’amateurs

La Japan Football Association est né en 1921. Cependant, c’est seulement en 1964 que le football japonais décolle. A cette époque, le football au Japon était totalement déstructuré : Sans joueurs professionnels, ni compétitions majeures fédératrice. Pourtant, l’année 64 va être celle où tout à commencer, par un paradoxe dont le football a le secret.

Cette année là, Tokyo organise les Jeux Olympiques d’été. Devant son public, l’objectif majeur de l’équipe nationale japonaise est de faire bonne figure. Pour cela, le Japon s’était attacher les services, de 1960 à 1963, de Dettmar Cramer : un tacticien hautement reconnu aujourd’hui encore qui a révolutionné le football dans l’archipel, tactiquement, techniquement et structurellement. Le Japon était dans un groupe de trois équipes -contrairement aux autres qui se composaient de quatre pays- avec l’Argentine et le Ghana. Pour son entrée dans la compétition, les modestes japonais créent la surprise en s’imposant trois buts à deux devant le grand favori du groupe, l’Argentine. Galvanisés par cet exploit, c’est tout le Japon qui se met à encourager son équipe. La suite ne sera pas aussi éclatante.

Pour son second match, le Japon s’incline 3-2 face au Ghanéens. Grâce au match nul entre le Ghana et l’Argentine, le Japon se qualifie tout de même pour les 1/4 de final. Hélas, trahi par sa défense, le Japon est défait sévèrement (4-0) par la Tchécoslovaquie ; puis en match de classement, 6-1, par la Yougoslavie.

Malgré cela, le Japon a réussi son pari. D’autant plus que l’opération séduction a réussi auprès de son public. Pendant quelque mois, les japonais vont s’intéresser massivement au football ; mais ce ne sera qu’un feu de paille.

Deux ans plus tard, l’équipe nationale du Japon décroche la médaille de bronze aux Jeux d’Asie. Le Japon était pourtant près de la victoire. En 1/2 finale, le Japon est battu par l’Iran : une équipe qu’elle avait pourtant aisément écartée en groupe. La faute à un tournoi rocambolesque : six matchs en huit jours. La révélation du tournoi se nomme Kamamoto Kunishige. L’attaquant nippon, 22 ans, finit meilleur buteur de la compétition avec sept buts.

Sous le soleil de Mexico, en 1968, Kamamoto et les siens vont connaître la reconnaissance internationale : le tournoi est une réussite totale. Le Japon parvient à sortir invaincu d’un groupe difficile, composé de l’Espagne, du Brésil et du Nigeria. Puis en 1/8ème de final, le Japon sort la grande équipe de France (3-1), grâce, notamment, à un doublé de Kamamoto. Hélas, le Japon se heurte à l’invincible Hongrie en demi-finale ; la défaite est lourde (5-0) face au futur vainqueur. Fort heureusement, l’équipe de Ken Naganuma décroche le bronze, au nez et à la barbe du pays hôte, le Mexique (2-0)

C’est la fin de la génération Kamamoto, comme si le destin leur avait dit qu’il se séparerait dans la l’allégresse. Longtemps, cette médaille aura été le symbole de l’équipe nationale du Japon. Cette médaille est sans doute le fruit de la création de la Japan Soccer League : un championnat semi amateur avec 8 équipes soutenues par de puissantes entreprises telles que Nissan, Mitsubishi ou Yomiuri.

Ces six années auront permis au Japon de connaître la gloire internationale. Le groupe nippon revient comme prophète en son pays : la frénésie du football s’empare du Japon. On appelle ce phénomène le soccer boom. On célèbre ces héros et tout particulièrement Kamamoto : son charisme et l’exposition du poste de buteur font de lui la première star du football japonais. On peut tout juste regretter que Kamamoto et les siens n’aient jamais pu se qualifier pour un Mundial.

Aujourd’hui, on retrouve une part importante de ces héros dans les hautes sphères du football japonais. En premier lieu, Kunishige Kamamoto est vice-président de la JFA ; Ken Naganuma fut président de la fédération jusqu’en 1994 ou encore Kawabuchi Saburo, le président de la J-League.

kamamoto la première star du japon

La frustration de 1970 à 1990 et aujourd’hui une nouvelle ère

On ne s’attardera pas sur les années 70 et 80. En effet, cette période fut blanche de trophées et de coups d’éclats : les performances de l’équipe nationale sont extrêmement décevantes ; les espoirs nés du fabuleux parcours de la génération de 1968 se sont évaporés et ont laissé place à vingt ans de frustration, sans Coupe du Monde, ni Coupe d’Asie.

Au début des années 90, le Japon obtient l’organisation de la Coupe d’Asie des nations en 1992. Son statut de pays organisateur place légitimement le Japon parmi les favoris. Trois joueurs japonais se dégagent : Kazuyoshi Miura, l’attaquant expatrié, Masashi Nakayama, l’habile buteur et Ruy Ramos, le milieu brésilien naturalisé

Crispé durant le premier tour, le Japon concède deux matchs nuls consécutifs face aux Émirats Arabes Unis puis la Corée du Nord. Il aurait fallu attendre la 85ème minutes du dernier match pour voir le Japon arracher sa qualification pour les demis finales. Son prochain adversaire est la Chine. Dans un match épique, à 2-2, Masashi Nakayama donne la qualification à son équipe. Ainsi, il libère bien plus que tout un stade, c’est tout un pays, à l’unisson, qui jubile. Pour la première fois de son histoire, le Japon se qualifie pour une finale. En finale face à l’Arabie Saoudite, Le Japon ouvre le score dès le début du match (6ème Takagi) et l’emporte finalement 1-0.

Kazu un des joueurs qui a relancé le football japonais

C’est historique, Le Japon obtient son premier trophée majeur. Un succès que le Japon doit à son abnégation et sa solidarité : Soit pour revenir au score ; soit pour arracher la victoire dans les dernières minutes du match. Mais aussi à un Masashi Nakayama époustouflant, qui a malheureusement manqué la finale.

Durant cette décennie, le Japon ne cessa de progresser : Après l’échec en Coupe d’Asie en 1996, le Japon se qualifie pour la phase finale de la Coupe du Monde : France 98*, mais ne passe pas le premier tour. Pour sa Coupe du Monde*, quatre ans plus tard, le Japon est défait en huitièmes de finale par le demi-finaliste turc.

La success-story japonaise aura connu une proéminence à ses extrémités : de 1964 à 1970 puis de 1992 à 2005. A l’été 2004, le pays du soleil levant a été pour la seconde fois consécutive sacré champion d’Asie. et s’est qualifié, non sans mal pour le Mondial 2006 en Allemagne, histoire de confirmer les belles promesses de la Coupe du Monde 2002, et enfin se faire une réputation dans le monde entier. Zico a succédé à Troussier (NDLR : l’entraineur français fera l’objet d’une retro prochainement) en 2002. Après des débuts difficiles, le technicien brésilien semble avoir trouver la formule. Avec lui, le Japon réussit ses grandes compétitions : les Coupes des confédérations 2003 et 2005 ont été pleine de promesses. De plus, il a réussit à glaner une deuxième Coupe d’Asie d’affilée.

Un championnat : la j-league

j-league

Depuis 1965, la Japan Soccer League, un championnat semi amateur, est la compétition majeure. Son président, Kenji Mori lance l’idée, en 1991, d’un championnat totalement professionnel au Japon. Après deux années de tractation, la JFA officialise le projet. Ce championnat a un nom : Japan Football League (J-league). Dix équipes sont rapidement désignés : la plupart proviennent de la JSL. C’est ainsi que le 15 mai 1993, au Tokyo National Stadium, le coup d’envoi du match premier match de l’histoire est donné entre les Verdy Kawasaki et les Yokohama Marinos.

Zico, Boli, Mozer : beaucoup de grands joueurs étrangers rejoignent le Japon. Après d’excellents débuts, la J-league marque le pas. En trois ans d’existence, l’affluence dans les stades chutent ; de nombreux clubs sont au bord de la faillite. On évoque la possible fin de la J-league. Heureusement, la première participation du Japon à la Coupe du Monde 98, l’avènement de la génération Hidetoshi Nakata et les différents aménagements apportés au championnat relancent le championnat.

Aujourd’hui, la J-League semble avoir trouver la bonne formule : l’affluence moyenne ces dernières années tourne autour de 18000 spectateurs par match et les audiences TV sont au beau fixe. En outre depuis la saison 2004/2005, la J-league se déroule en un championnat unique de 34 journées. Fini donc les deux phases de championnats, on se rapproche de plus en plus du modèle occidental.

Les 18 équipes du championnat disputent cinq compétitions :

–   Xerox Cup  : L’équivalent de notre Trophée des Champions. Ce match oppose le vainqueur du championnat et le vainqueur de la Coupe de l’Empereur

–   J-League  : Le championnat professionnel de 18 équipes en première division (J1) et de 16 équipes en seconde division (J2). Depuis cette année, les matchs se disputent en une phase unique de match aller-retour.

–   Coupe de l’Empereur  : La coupe nationale japonaise

–   Yamazaki Nabisco Cup  : Une autre coupe nationale qui ressemble dans sa popularité à la Coupe de Ligue anglaise

–   Japan Energy All-Star Soccer Match  : Le All Star Game japonais. Ce match oppose les meilleurs joueurs de l’Ouest et de l’Est

De superbes infrastructures

Tous ces matchs se disputent dans de superbes enceintes. La plupart des stars ayant été rénovée ou construit à l’occasion de la Coupe du Monde 2002. Ainsi le Japon disposent de superbes installations comme le Big Eye de Oita, le Stade international de Yokohama, ou le Saitama Stadium. le Stade National de Tokyo (国立霞ヶ丘陸上競技場 Kokuritsu Kasumigaoka Rikujo Kyogijo) a un statut à part. Le Kokuritsu, comme il est d’usage de l’appeler, fut érigé en 1958 pour les Jeux Olympiques d’Asie de la même année ; puis six ans plus tard, les Jeux Olympiques d’Eté. Sa capacité est de 60000 spectateurs. Aujourd’hui, le Stade National de Tokyo continue d’accueillir des événements sportifs majeurs : tel la finale de la Coupe de l’Empereur, la finale du championnat des lycées mais aussi les matchs de l’équipe nationale du Japon. Aucune équipe de J-league occupe ce stade sédentairement. Parfois, à titre exceptionnel, les clubs tokyoïte occupe l’enceinte l’espace de quelques matchs, pour de grandes affiches.

L’enceinte peut paraïtre désuete. Comme le vélodrome à Marseille, il n’est pas couvert sur les trois quarts de l’enceinte. De nombreux stades au Japon sont nettement plus modernes. Mais le Stade National de Tokyo n’a jamais perdu en popularité. On dit bien souvent que ce stade a une âme. Vous pouvez voir l’enceinte depuis Google Earth avec les coordonnées terrestres suivantes : Longitude « 139°42’53 » Latitude : « 35°40’40 »

La formation des jeunes

Au Japon, la formation des jeunes est dispensée principalement par des structures scolaires. Contrairement à l’Europe, les clubs privés sont peu répandus. On pratique généralement un sport avec son école, son collège, son lycée ou son université. Intéressons-nous au football lycéen qui concernent les jeunes de 15 à 18 ans.

Dès l’été, les lycéens disputent la « Interhigh » Comme son nom l’indique, c’est une compétition entre les lycées. Le « Koukousenshuken » -la compétition majeure- débute en hiver. Tous les lycées japonais disputent deux séries d’éliminatoires : municipales puis préfectorales (NDLR : Le Japon est découpé en 47 préfectures ; elles correspondent grosso modo à une région)

Au bout de ces qualifications, un lycée représente une région, sauf Tokyo qui compte deux représentants. Le Koukousenshuken est populaire au Japon : beaucoup de match sont diffusés à la télévision ; et la finale se joue au mythique Stade National de Tokyo. En 2004, le champion fut Kagoshima Jitsu, de la préfecture de Kagoshima.

Viens ensuite le « Kokutai ». Pour cette compétition, chaque préfecture sélectionne les meilleurs joueurs de sa région pour un tournoi inter région. Enfin, la saison se clos par un tournoi mêlant les juniors de J-League et de lycée : le « Zennihonyouth »

Le système de formation scolaire ressemble dans sa structure à l’organisation des sports aux Etats-Unis. Depuis sa création, la J-League oblige ses pensionnaires à investir dans la formation. En J1, chaque équipe doit disposer de structures de formation en -18 ans, -15 ans et -12 ans (Seulement en -15 et -12 pour la J2) Ces équipes de jeunes disputent le « clubyouthsenkushen » et le « JyouthHai »

Peu de joueurs nippons débutent en J-League avant dix-neuf ans. La plupart des jeunes évoluent dans le championnat universitaire puis, pour les plus talentueux, ils entrent en J-League. Cependant, certains délaissent les bancs des universités et entrent directement à la fin du lycée chez les professionnels.

D’autres à titre exceptionnel sont autorisés à concilier, en parallèle, leur cursus universitaire ou lycéens et la J-League, du fait de leur talent. C’est le cas de Takayuki Morimoto. L’attaquant japonais, 17ans, de Tokyo Verdy a ainsi débuté en J-league à seulement 15 et 10 mois ! Et fut buteur à 15 ans et 363 jours !

Pour plus d’informations, je vous invite à lire le dossier de Tomohisa sur le football lycéen.

La popularité de rockstars

Au Japon, les footballeurs professionnels sont des superstars. Les joueurs japonais sont adulés par les jeunes et tout particulièrement les femmes, car au pays du soleil levant, le football est autant suivi par les jeunes femmes que par les hommes. Les joueurs les plus populaires évoluent en Europe. Ainsi, le néo-marseillais Koji Nakata  semble avoir pris une nouvelle dimension depuis son arrivée dans la cité phocéenne. Comme tous ses compatriotes expatriés, Koji est suivi par une horde de journaliste qui épie et commente chacun de ses faits et gestes. Son homonyme, Hidetoshi Nakta, est la star parmi les stars au Japon. A tord ou à raison, le meneur de jeu de Bolton est omniprésent dans les médias, bien que ses performances sportives -en club- déçoivent depuis deux ans.

Au Japon, deux émissions majeures sont consacrées au football. En premier lieu, il y a Super Soccer, un magazine diffusé sur TBS ; Mais aussi, Yabecchi FC, diffusé tous les dimanches sur TV Asahi. Pendant vingt-quatre minutes, Yabe et toutes son équipes font le tour de l’actualité de la J-League et des championnats européens où évoluent les joueurs japonais de l’étranger. Aujourd’hui, sept autres joueurs nippons évoluent en Europe :

Yoshito OKUBO(Attaquant/09.06.1982/Majorque) marque le pas après des débuts tonitruants à Majorque. Sa fin de saison 2004/2005 avait poussé les dirigeants espagnoles à prolonger le prêt d’Okubo. Mais il marque trop peu que ce soit en clubs ou en équipe nationale (0 but en une vingtaine de sélection)

Shinji ONO (Milieu de terrain relayeur/27.09.1979/Feyenoord Rotterdam) est un titulaire indiscutable du milieu de terrain du Feyenoord Rotterdam. Toutefois, Ono est fragile. L’international japonais se blesse souvent, mais en plein possession de ses moyens, il est un des meilleurs joueurs japonais, si ce n’est le meilleur.

Naohiro TAKAHARA (Attaquant/04.06.1979/Hambourg) avait trouvé enfin ses marques au Hambourg SV en 2004-2005, il avait fini le championnat avec sept but au compteur. Le meilleur buteur de la J-League 2001 depuis la saison 2005-2006 n’est plus titulaire et est cantoné au banc de touche.

Daisuke MATSUI, (Milieu de terrain offensif/11.05.1981/ Le Mans) l’excellent dribbleur fait une superbe saison au Mans. Le club Sarthois, promu en Ligue 1, est calé au milieu de tableau.

Shunsuke NAKAMURA(Meneur de jeu/24.06.1978/Celtic Glasgow) s’est parfaitement adapté au jeu écossais. . Nakamura est de même excellent en sélection.

Atsushi YANAGISAWA(Attaquant/27.05.1977/Messine) ne joue pratiquement que des bouts de matchs à Messine en Italie. Sa situation semble lui plaire puisque cela fait deux saison consécutive qu’il se morfont sur le banc.

Junichi INAMOTO(Milieu de terrain défensif/18.09.1979/West Bromwich Albion)a été prêté par West Bromwich Albion à Cardiff au Pays de Galles, en 2004/2005. De retour de prêt, après un début de saison difficile, Inamoto est devenu un titulaire indiscutable de l’équipe.

Sota HIRAYAMA(Attaquant/06.06.1985/Heracles) a pris tout son petit monde de cours. Alors qu’il était pressenti depuis de nombreuses années en J-league -et notamment à Jubilo-, le géant nippon (190cm) a décidé de faire l’impasse sur le championnat japonais. Il a rejoint les rangs d’heracles aux Pays-Bas. Avec 3 buts en une demi-saison, Sota s’est assez bien acclimaté à la vie hollandaise. Il est l’attaquant d’avenir sur lequel repose énormèment d’espoirs

La venue d’un joueur japonais en occident constitue un événement au Japon. Les fans nippons se ruent sur les produits dérivés des clubs de leurs idoles, ce qui apporte des retombées financières importantes. D’où une certaine dérive de la part de certains clubs, tentés de recruter un joueur japonais uniquement pour exporter leurs marques. Une stratégie discutable qui nuit aux joueurs japonais que le grand public considère comme des accessits à des marchés juteux.

Des clubs, comme le Real Madrid, partent en tournée au Japon en été, disputer des matchs amicaux contre les meilleurs équipes de J-League. La tournée 2004 a rapportée dix millions d’euros au club madrilène. Le Real Madrid doit cette nouvelle popularité à David Beckham. Le numéro 23 du madrilène est bien plus qu’une star au Japon, c’est une icône. Il n’y a qu’à voir la masse de supportrices qui se pressent à l’aéroport de Tokyo à chacun des ses voyages dans l’archipel pour se rendre compte du « phénomène Beckham »

L’Equipe nationale, un statut à part

L’équipe nationale est la vitrine du football nippon. En effet, l’engouement des japonais pour leur équipe nationale est immense. Les résultats aidant, chaque match se du Japon se dispute à guichets fermés. L’ambiance dans les tribunes est chaque fois exceptionnelle : à coup de chants et de larges drapeaux agités, tout de bleu vêtu, les supporteurs japonais créent une ambiance extraordinaire. Il est difficile de se procurer des places. Bien souvent les demandes sont cinq à six fois supérieur aux capacités du stade. La Fédération a donc mis en place un système de lotterie !

D’un point de vue technique, le football japonais met l’accent sur le collectif : un football rapide, percutant et rigoureux. La plupart des équipes de j-league évoluent en 3-5-2. Zico, le sélectionneur national s’appuie sur quatre joueurs clés : Tsuneyasu Miyamoto le capitaine (Gamba Osaka)et Yuji Nakazawa (Yokohama Marinos) en défense centrale. Ainsi que Shinji Ono et Shunsuke Nakamura au milieu de terrain. Toutefois, on peut reprocher au Japon une relative naïveté, un impact physique moindre au milieu de terrain, un manque d’agressivité et surtout un manque d’expérience face aux meilleures équipes mondiales comme la France.

L’avenir

L’avenir du football japonais n’est pas sujet à inquiétude. Le système de formation depuis dix ans est performant : surtout en milieux de terrain et en attaquants. De plus, l’engouement toujours croissant du football dans l’archipel devrait permettre au Japon de disposer d’un réservoir de joueurs intéressants. Jusqu’à la prochaine Coupe du Monde 2010, la génération dorée des Shinji Ono, Koji Nakata ou Naohiro Takahara devrait s’imposer. Avant de laisser sa place aux Shingo Hydo, Robert Cullen, Takayuki Morimoto ou Sota Hirayama entre autres.

Une légère inquiétude tout de même émerge à l’évocation du futur : le secteur défensif est nettement moins prometteur que le secteur offensif. Peu de joueurs semblent avoir la solidité de Nakazawa ou l’assurance de Miyamoto. L’échec de la World Youth 2005 a mis à la lumière de nombreuses lacunes défensives ; mais tout de même, un potentiel offensif intéressant.

Conclusion

Sans se reposer sur ses succès, les instances fédérales continuent d’œuvrer pour hisser le Japon vers les sommets. A la mi-temps de la finale de la Coupe de l’Empereur, entre les Yokohama Marinos et les Tokyo Verdy, Kawabuchi Saburo -le président de la fédération (JFA) a déclaré qu’en 2050, le Japon accueillerait la phase finale de la Coupe du Monde et l’emporterait. Le futur est extrêmement indécis en football, chaque match se joue sur des centimètres. Mais ce projet ambitieux, fait rêver, alors Pourquoi pas ?

Le football japonais est un football émergent, tout comme le football asiatique. Depuis ces dix dernières années, le Japon ne cesse de progresser. Il ne faudrait pas oublier que pendant près de vingt ans, l’équipe nationale a connu une traversée du désert. Le pays du soleil levant règne aujourd’hui depuis six ans sur l’Asie. Cette année de Coupe du Monde sera donc instructive et permettra de voir où se situe le Japon sur l’échiquier mondial. Un coup d’éclat permettrait de se faire une réputation et faire que les jeunes répondent que le football japonais est un football qui compte dans le monde.

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