Ce qui attend le Sanfrecce Hiroshima
A l’instar de l’année précédente, le champion du Japon participera à la Coupe du Monde des Clubs, qui se déroulera pour la sixième fois (en 9 éditions) au Japon et notamment à Nagoya, ville du sponsor de la compétition, Toyota. Cette année encore, c’est en sa qualité de pays hôte que le Japon a gagné le droit de participer à la compétition, Ulsan Hyundai ayant gagné l’ACL (la Ligue des Champions Asiatique) face à Al Ahli le 10 novembre dernier (3-0).
Il faut remonter à 2008 et la participation du Gamba Osaka pour retrouver la présence d’un club japonais roi d’Asie, autant dire une éternité. Ainsi, c’est par un match de barrage face au Champion de l’OFC (Océanie) que le Sanfrecce Hiroshima commencera son périple jeudi, avant de peut-être rencontrer trois jours plus tard le champion d’Afrique en titre.
En cas de victoire, les joueurs de Hajime Moriyasu affronteront le vainqueur de la Copa Libertadores (Amérique du Sud) le 13 décembre… avec la possibilité ensuite d’affronter l’un des membres du deuxième tableau (champions d’Europe, d’Amérique du Nord ou d’Asie). Quoi qu’il en soit, une victoire en barrages lui assurerait la participation à un match de classement ; reste à savoir lequel…
Hajime Moriyasu parviendra-t-il à remobiliser son équipe après un titre de champion obtenu à l’issue d’une saison éreintante ?
L’objectif du club
Qu’on se le dise, la formule actuelle de la compétition fait la part belle aux représentants européen et sud-américain, qui n’entrent en lice qu’à partir des quarts de finale. Ainsi, après s’être écharpés durant les tours précédents, les clubs asiatiques, africain, océanien et nord-américain arrivent trop émoussés pour affronter les deux favoris d’égal à égal. Ils sont alors condamnés à l’exploit, souvent vain (en 8 éditions, seul le club congolais Tout-Puissant Mazembe a réussi à accéder à la finale).
Ainsi, le véritable intérêt de cette compétition (sauf exploit) se situe dans les tours précédents, dans les matchs qui désigneront la troisième force footballistique au monde, derrière l’Europe et l’Amérique du Sud. L’objectif principal pour le Sanfrecce sera donc d’accéder aux demies, après avoir éliminé les représentants océanien et africain. Dans l’autre tableau, une victoire d’Ulsan face aux Mexicains de Monterrey offrirait un duel 100% asiatique, qui remettra encore la rivalité entre le Japon et la Corée du Sud sur le tapis. En tout cas, jusqu’aux demi-finales, le Sanfrecce se battra pour la reconnaissance de l’Asie.
Les équipes
Auckland City FC (Nouvelle-Zélande, OFC) : Premier adversaire en barrages pour le Sanfrecce Hiroshima, cette équipe néo-zélandaise a remporté son ticket pour la Coupe du Monde des Clubs en se défaisant de l’AS Tefana, équipe tahitienne en Mai dernier (3-1 sur l’ensemble des deux matchs). C’est la deuxième victoire consécutive pour le FC Auckland City dans cette compétition, notamment grâce à l’Espagnol Manuel Expósito, formé au FC Barcelone et meilleur buteur de la compétition. Le défenseur japonais Takuya Iwata fait également partie de cette équipe. Après 5 journées de championnat, le FC Auckland City est 4ème, à quatre points du leader et un match en retard.
Ulsan Hyundai (Corée du Sud, AFC) : Leader de son groupe en ACL devant le FC Tokyo et tombeur de Kashiwa Reysol en huitièmes de finales, le club coréen, emmené par Rafinha, transféré du Gamba Osaka en cours de saison, a connu une campagne continentale relativement aisée en disposant de Al Hilal (5-0 sur l’ensemble des deux matchs) et Bunyodkor (5-1) en quart et demi-finales, puis de Al Ahli en finale. Ce fut cependant plus compliqué en championnat avec une décevante 5ème place.
Al Ahly (Égypte, CAF) : Alors que son championnat n’a toujours pas repris depuis le drame de Port Saïd en Février dernier (ayant vu les supporters d’Al Ahly et Al Masry s’affronter, sous fond de luttes politiques, faisant près de 77morts), c’est donc avec seulement quelques matchs amicaux dans les jambes que le club de la légende égyptienne Abo Trika a remporté la Ligue des Champions de la CAF face à l’Espérance de Tunis le 17 novembre dernier (3-2 sur l’ensemble des deux matchs). Cette équipe risque de plonger le Sanfrecce dans le flou si le club nippon passe les barrages.
CF Monterrey (Mexique, CONCACAF) : Vainqueur pour la seconde fois consécutive de la Ligue des Champion de la zone Amérique du Nord (dominée par les clubs mexicains : 3 représentants en demi-finales de la dernière édition), le club emmené par l’ancien lyonnais César Delgado, l’expérimenté Osorio (ex-Stuttgart) et l’attaquant chilien Humberto Suazo a des arguments à faire valoir. Cependant, son élimination en quart de finale de l’Apertura le mois dernier reste un point noir sur une très bonne année 2012. Peu probable finaliste de la compétition, il pourrait cependant rencontrer le Sanfrecce en match de classement, tout comme le premier adversaire du club mexicain : le champion d’Asie en titre, Ulsan.
Sport Club Corinthians Paulista (Brésil, CONMEBOL) : Vainqueur de la première édition de la Coupe du Monde des Clubs en 2000, le club brésilien archi-titré a remporté pour la première fois de son histoire la Copa Libertadores, face aux Argentins de Boca Juniors (3-1 sur l’ensemble des deux matchs) en juillet dernier. La saison 2012 a cependant été moins brillante en championnat, avec une décevante 6ème place, à vingt points du leader Fluminense. Comprenant dans son équipe l’ancien Lisboète Anderson Polga, le Qatari Emerson Sheik (meilleur buteur du club en Libertadores 2012), le Péruvien Guerreo (ex-Hambourg) et sa redoutable paire de milieux terrain Ralf-Paulinho, le club paulista a de sérieux arguments à faire valoir et se pose en candidat pour la finale… à moins que le Sanfrecce ne crée la surprise ?
Chelsea FC (Angleterre, UEFA) : Doit-on encore présenter le club de Roman Abramovitch ? Nous pouvons simplement dire que, « enfin ! », le club londonien a remporté l’épreuve reine en Europe, objectif annoncé depuis 2003 et le rachat du club par le milliardaire russe (victoire face au Bayern Munich 1-1, 3-4 t.a.b). Cependant, cette nouvelle saison est loin d’être une réussite. En effet, malgré un recrutement intéressant (Hazard, Oscar, Azpilicueta, Marin), le club a déjà limogé son entraineur, Roberto Di Matteo, pour le remplacer par Raphael Benitez, honni des supporters. Et si l’on ajoute à cela l’absence de réel milieu défensif dans l’équipe et l’inefficacité de Fernando Torres, le bilan à mi-saison est alarmant. Peut-être Raphael Benitez, qui a remporté la Coupe du Monde des Clubs 2010 après avoir succédé à José Mourinho à la tête de l’Inter Milan, trouvera-t-il à nouveau la formule pour accrocher un deuxième titre mondial à son palmarès ?
Mon pronostic
1-Â Â Â Â Â Corinthians
2-Â Â Â Â Â Chelsea
3-Â Â Â Â Â Ulsan
4-Â Â Â Â Â Sanfrecce Hiroshima
5-Â Â Â Â Â Monterrey
6-Â Â Â Â Â Al Ahly
7-Â Â Â Â Â Auckland City