Dans le cadre du trophée opposant le vainqueur de la Nabiso Cup japonaise au vainqueur de la Copa Sudamericana (équivalent de l’Europa League en Amérique du Sud), Kashima s’est offert une victoire aux tirs aux buts face à Universidad de Chile.
Le match
Pour la troisième fois d’affilée, un club japonais remporte donc le Suruga Bank Championship. Et cette 5ème édition s’est terminée, pour la troisième fois d’affilée, sur une victoire aux tirs aux buts après un score de 2-2 dans le temps réglementaire. En effet, le FC Tokyo (face à LDU Quito) et le Jubilo Iwata (face à Independiente) avaient gagné leurs confrontations après penalties sur le même score que Kashima aujourd’hui.
Universidad de Chile était un client pour Kashima. Le club domine actuellement le championnat chilien et est deuxième juste derrière Colo Colo au nombre de titres gagnés. Avec de nombreux internationaux dans ses rangs, il s’agissait d’un adversaire de toute évidence coriace. Et les Antlers vont vite s’en rendre compte : après une première énorme occasion ratée par Dutra sur une bonne passe de Yuya Osako, Universidad de Chile a pris le jeu à son compte, se créant un certain nombre d’occasions. Là où Renato et Dutra, les deux ailiers de Kashima, ont beaucoup repiqué au centre, combinant surtout dans l’axe du terrain, les joueurs de l’Universidad de Chile ont eux utilisé les côtés pour amener le danger dans la surface de réparation de Kashima.
C’est presque avec surprise que l’on a vu Iwamasa ouvrir le score à la 20ème minute, sur un coup franc bien frappé par Ogasawara. La situation s’est inversée : galvanisés par ce premier but, les hommes de Jorginho vont ensuite prendre le contrôle du match (en ayant tout de même frôlé l’égalisation sur une erreur d’Ogasawara) et c’est Renato qui marquera le but du 2-0, d’une frappe sèche après une série de dribbles. Les joueurs chiliens paraissaient abattus, l’affaire entendue. Mais il avait été décidé que ce match devait se terminer sur un score de 2-2 : Daiki Iwamasa, d’un but contre son camp juste avant la pause, va relancer Universidad de Chile, qui n’en espérait pas tant.
La deuxième mi-temps se passe mal pour les Antlers. Dominés dans tous les secteurs de jeu, ils jouaient comme souvent sans vrai milieu défensif, avec les deux seuls relayeurs que sont Shibasaki et Ogasawara. Jorginho sentit que son équipe cédait du terrain, et fit entrer Takeshi Aoki pour amener un plus à la récupération. C’est sur une faute de Shinzo Koroki, revenu défendre, que Aranguiz va permettre à son équipe de revenir en transformant son penalty. Une fin de match assez folle verra Sogahata être décisif à plusieurs reprises et Juninho manquer le but du K.O. Fin du temps réglementaire, 2-2 et tirs aux buts. Attaquants réalistes ou gardien attentistes ? Il faudra attendre le septième penalty pour voir Sogahata réaliser son premier arrêt. Daigo Nishi ne laissa pas passer l’occasion de donner la victoire à son équipe.
Les joueurs
Hitoshi Sogahata aura été fidèle à lui-même : des relances catastrophiques, des arrêts venus d’ailleurs et une séance de tirs aux buts pas vraiment à son avantage. Peu importe : il arrête le penalty qui permet à Daigo Nishi de donner la victoire à son équipe. Ce dernier aura été assez moyen : une erreur qui aurait pu coûter cher assez tôt dans le match, une présence offensive limitée, mais les qualités techniques qu’on lui connaît.
La charnière centrale Daiki Iwamasa – Koji Nakata avait bien commencé avant de subir énormément en deuxième mi-temps. Il faut dire que Gaku Shibasaki (remplacé par Takeshi Aoki, auteur d’une bonne entrée en jeu), dans un mauvais jour, et Mitsuo Ogasawara, passeur décisif mais également lent et pas vraiment efficace aujourd’hui, ne leur auront pas facilité la tâche. Toru Araiba a été solide défensivement et utile offensivement. Devant lui, Dutra n’a pas pesé et a été logiquement remplacé par un Yasushi Endo toujours aussi précieux. Renato a été correct et intéressant dans sa conduite de balle. Son but n’efface pas le caractère assez stéréotypé de son jeu, qui consiste essentiellement en course-frappe. Remplacé par Masashi Motoyama, qui aurait pu être passeur décisif si Juninho avait eu 4 ans de moins.
Le Brésilien avait remplacé Yuya Osako à la 67ème minute. S’il n’a pas marqué, l’attaquant aura été un problème insoluble pour les défenseurs chiliens : insaisissable, auteur d’excellentes passes, il a offert une prestation de premier plan. Shinzo Koroki s’est dépensé sans compter et a proposé de bons appels.
Un premier trophée donc pour Jorginho à la tête de Kashima et un bon point pour continuer sur une dynamique positive qui ne sera pas de trop pour poursuivre la remontée en championnat.