JO 2012 : Japon et Corée du Sud, destins croisés

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Nippon Ganbare revient sur les bonnes performances de la Corée du Sud et du Japon aux JO 2012, en vous proposant une interview de Pol, membre du forum et passionné de football coréen. L’occasion de (re)découvrir les forces et faiblesses des meilleurs rivaux du football asiatique.

Nippon Ganbare : question classique, qu’en est-il du football coréen ? Comment as-tu commencé à le suivre ?

En premier lieu, il s’agit bien simplement d’une attirance partagée, d’une part pour l’Asie Orientale d’un simple point de vue historique et culturel, et d’autre part bien entendu pour le football.

La Corée tout spécialement, car c’est une nation unique en son genre, à la fois proche et différente de ses deux grands voisins, passionnante d’histoire et de culture.

Alors pourquoi le football Coréen spécialement ?

Hong Myung-Bo.

J’ai personnellement commencé à suivre le football Coréen d’un regard assidu à partir des qualifications pour la Coupe du Monde 2010. Comme on s’en souvient, cette phase qualificative avait une saveur particulière, du fait d’un hasard du tirage au sort : les deux Corée avaient été par deux fois versées dans le même groupe, offrant ainsi quatre confrontations directes dans une période relativement restreinte, entre les deux « frères ennemis ». Au final, on s’en souvient, les deux Corée s’étaient qualifiées pour la Coupe du Monde, obtenant les deux premières places du groupe et triomphant d’équipes comme l’Iran et l’Arabie Saoudite. Le grand retour du nord sur la scène mondiale après 1966 ainsi que l’atmosphère de fraternité qui régnait à travers cet évènement avait alors quelque-chose de très émouvant, dans une période où malheureusement les relations diplomatiques entre les deux pays se dégradaient considérablement.

L’autre élément déclencheur, si j’ose dire, est un homme. Avec un total de 136 sélections sous le maillot des guerriers Taeguk, une capacité de leader, de ténacité, de volonté hors-norme, auréolé par le roi Pelé dans son fameux « FIFA 100 », second meilleur footballeur coréen de tous les temps après le légendaire Cha Bum-Kun, capitaine d’une équipe ayant atteint les demi-finales de la Coupe du Monde dans son pays : Hong Myung-Bo est pour moi un joueur-modèle.

Par rapport à d’autres stars asiatiques des décennies passées comme Hidetoshi Nakata, Shunsuke Nakamura ou encore Ahn Jung-Hwan, ce joueur a selon moi quelque-chose de plus, une sorte d’aura ou quelque-chose d’indéfinissable. Bref, il est et demeure une légende du football Asiatique dont le talent et la sobriété restent malheureusement très peu connus, voir inconnus en dehors du continent asiatique…

Qu’attendais-tu de cette équipe U23 aux JO ? Surpris par son parcours ?

Concernant cette équipe U23 de Corée du Sud, de bons espoirs reposaient sur le fait d’atteindre au moins les quarts de finales. Et pour mieux percevoir les attentes qui reposaient sur cette équipe, il nous faut revenir en Octobre 2009. Après l’échec des Jeux de Pékin et d’autres mauvaises performances, le sélectionneur Park Seong-Hwa donne sa démission. Hong Myung-Bo, alors sélectionneur des U20, lui succède.

Les premiers résultats sont d’abord décevants : les deux premiers matches amicaux se soldent par des échecs, l’un face au Japon, l’autre face à la Malaisie. Dans la foulée, les Jeux d’Asie se passent plutôt bien mais se terminent sur une décevante médaille de bronze pour une équipe qui, évidemment, convoitait l’or.

Il est toutefois important d’insister sur ces Jeux d’Asie. En effet, la base de joueurs qui composaient alors l’équipe composeront deux ans plus tard la base du groupe des Jeux Olympiques de Londres. On y retrouve par exemple des joueurs comme les offensifs Koo Ja-Cheol, Kim Bo-Kyung, Ji Dong-Won ou encore les défenseurs Kim Young-Gwon, Oh Jae-Seok, et Yun Suk-Young, ainsi que le gardien remplaçant Lee Beom-Young ou encore l’éternel joker de plus de 23 ans, Park Chu-Young.

Les deux années qui suivent sont fastes pour la sélection de Hong Myung-Bo : en effet, les Espoirs font un parcours de qualification parfaitement maîtrisé, terminant à la première place de leur groupe avec seulement quatre buts encaissés et aucune défaite à déplorer, tant à domicile qu’à l’extérieur. Avec trois nouvelles victoires lors des matches amicaux précédant les JO, c’est donc pleins de confiance que les Sud-coréens abordent le tournoi olympique, dans un groupe relevé qui contient notamment le Mexique et la Suisse. Bref, la sélection Olympique avait, en soi, la capacité de réitérer la performance de 2004, à savoir les quarts de finales.

Cela dit, entre les sombres et discrets murs de la KFA, certains se risquaient même à espérer les demi-finales, objectif qui évidemment n’a jamais été confirmé publiquement. On se souvient alors de ce qui s‘était passé à l’aube de la Coupe du Monde 2010, lorsque le Japon de Takeshi Okada et la Corée de Huh Jung-Moo avait publiquement affiché leur volonté d’accéder aux demi-finales, déclenchant l’ironie des « experts » du football en Europe…

On se retrouve la semaine prochaine pour la deuxième partie de cette interview. En attendant, si vous désirez en apprendre plus sur le football coréen, n’hésitez pas à aller poser quelques questions à nos collègues de footcoréen.

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