J.League : le Cerezo Osaka n’y arrive plus

Be Sociable, Share!

Treizième de J.League malgré un effectif fourni en joueurs de haut niveau, le Cerezo Osaka de Ranko Popovic n’a pas cessé de décevoir depuis le début de la saison. Analyse d’une situation inquiétante.

Des promesses non tenues

Le bas de tableau en J.League et une élimination piteuse en AFC Champion’s League pour seuls faits d’armes : Ranko Popovic a, et c’est le moins que l’on puisse dire, raté ses débuts avec le Cerezo Osaka. Le problème est qu’il n’a que peu d’excuses. Sans transformer cet article en réquisitoire contre l’ancien entraîneur du FC Tokyo, force est de constater que l’effectif qu’il a à disposition est sans contestation possible l’un des meilleurs de J.League.

Une concession : les défenseurs centraux ne sont sans doute pas au diapason du reste de l’équipe. Mais à leur décharge, ils n’ont pas été aidés : Ranko Popovic multiplie les expérimentations, et il n’existe toujours pas de charnière centrale titulaire au premier tiers du championnat. Surprenant. Mais pour le reste, tous les compartiments de jeu sont dotés de joueur d’exception. Yusuke Maruhashi et le sous estimé Noriyuki Sakemoto font parti des meilleurs latéraux de J.League, Hotaru Yamaguchi, Aria Jasuru Hasegawa et Takahiro Ogihara forment l’un des milieux les plus prometteurs du championnat et le secteur offensif est fourni en joueurs de grande qualité.

Moins connu que nombre de ses coéquipiers, Yusuke Maruhashi reste un excellent joueur de J.League.

Une faillite avant tout collective

Le début de saison avait été satisfaisant. Reste à se demander si il ne portait pas encore la marque de Levir Culpi. Mais la première défaite à Kashiwa aura été l’élément déclencheur : depuis, le collectif ne cesse de se déliter. Le football de Ranko Popovic semble parfois ne se dérouler que dans les trente derniers mètres de l’adversaire : à ce niveau, le Cerezo Osaka sait encore combiner. Heureusement, serait-on tenté de dire, avec des garçons de l’acabit de Yoichiro Kakitani ou de Takumi Minamino. Encore faut-il arriver dans cette zone du terrain. Or il ne semble pas y avoir de véritable cohérence tactique dans cette équipe, qui se présente le plus souvent avec des milieux de terrain à vocation défensive sans véritable capacité d’organiser le jeu. Ainsi, le Cerezo semble être avant tout une addition de ce qui se fait de meilleur, addition qui prend malheureusement le plus souvent la forme d’un jeu à somme nulle.

Maruhashi et Sakemoto amènent le danger dans les couloirs de manière sporadique, Minamino et Kakitani allument les mèches sur les ballons de contre qu’ils ont, et Diego Forlan fait avec ce qu’on lui donne. L’absence de liant dans cette équipe a été particulièrement visible lors du dernier match perdu face à Urawa, mais par une comparaison avec le club de Saitama, qui avait en la personne de Yosuke Kashiwagi cet organisateur, ce meneur technique capable de donner une autre dimension à une somme d’individualités de talent. Cantonnés dans leurs zones respectives, Yamaguchi et Kacar n’ont pas pu sortir de leurs rôles de milieux défensifs pour tenter de donner du volume au jeu de leur équipe.

Minamino et Kakitani, principaux atouts offensifs du Cerezo Osaka.

Des joueurs à remobiliser

La charge contre Ranko Popovic parait sévère ; mais elle est également faite au regard de son bilan moyen avec le FC Tokyo, qui laissait déjà entrevoir les défauts constatés aujourd’hui (son ancien club s’était rappelé à son bon souvenir lors d’une victoire 2-0, à revoir au moins pour la rentrée exceptionnelle de Yoshinori Muto). Pourtant, on serait tenté de dire que le Cerezo a les ressources pour s’en sortir. Réintégrer Takahiro Ogihara de façon durable dans l’équipe paraît nécessaire, lui qui a vu son temps de jeu baisser depuis le début de la saison. En défense centrale, poste qu’il a déjà occupé avec succès, pour apporter de la solidité à une équipe en grande difficulté dans son secteur défensif, ou au milieu, pour laisser plus de libertés à Hotaru Yamaguchi ? La question doit être posée. Mitch Nichols ou dans une moindre mesure Jumpei Kusukami mériteraient sans doute plus que quelques minutes de jeu, les deux joueurs ayant ce profil de meneur de jeu qui manque à l’équipe. Certains joueurs qui ont sans doute subi le rythme de l’ACL devraient revenir à un meilleur niveau, on pense notamment à Takumi Minamino ou à Kenyu Sugimoto, qui reviennent à leurs meilleurs niveaux au fil des semaines. De manière générale, il y a beaucoup trop de talent dans cette équipe pour rester coincé à une treizième place au classement. Ranko Popovic a les clés en main.

Be Sociable, Share!