J.League 2014 : Urawa, la reprise en tête

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Après une longue trêve, les clubs de J.League reviennent aux affaires en ce mois de Juillet. Quatre d’entre eux se sont déjà illustrés mardi 15, pour disputer des matchs en retard. Pour Urawa, plusieurs questions se posent alors que le club entame les deux derniers tiers du championnat dans la peau du leader.

(c) football.channel.jp

Une défense imperméable

En 2013, la défense d’Urawa avait globalement coûté le titre de champion au club : 56 buts encaissés, soit le double des buts concédés par le champion en titre, le Sanfrecce Hiroshima. En 2014, avec 9 buts en 14 matchs, Urawa fait figure d’élève modèle. Quels sont les nouvelles arrivées qui ont permis au club de s’améliorer à ce point dans le secteur défensif ? Ryota Moriwaki, Daisuke Nasu et Tomoaki Makino sont toujours les titulaires inamovibles de la défense à trois. Les nouveaux venus ne sont pas à chercher de ce côté. Les joueurs de couloir sont eux aussi le plus souvent les mêmes : Tomoya Ugajin sur le côté gauche, et Tsukasa Umesaki à droite.

Et le milieu de terrain, nécessaire à la bonne stabilité défensive d’une équipe ? Là encore, et ce malgré l’arrivée de Takuya Aoki, Keita Suzuki et Yuki Abe jouent toujours les premiers rôles. La question est facile à formuler : qu’est ce qui a changé dans cette équipe d’Urawa version 2014 ? Du point de vue des joueurs, force est de le constater : à une exception près, absolument rien. Cette exception a un nom : celui de Shusaku Nishikawa. Mais au vu de la saison tout à fait correcte réalisée par Nobuhiro Kato en 2013, pas sûr que cette solidité défensive retrouvée soit due à l’arrivée d’un nouveau gardien.

Shusaku Nishikawa, ancien gardien du Sanfrecce Hiroshima.

L’équipe a progressé, sans l’ombre d’un doute. Quelques performances méritent d’être soulignées : la victoire 1-0 à domicile contre Yokohama, impressionnante de maîtrise, et celle sur le même score sur le terrain de l’Albirex Niigata, n’auraient pas eu lieu en 2013. Plus rigoureux, mieux installé, le collectif a progressé. Et illustre bien à quel point les critiques envers les joueurs qui composent une défense centrale peuvent être vaines : Daisuke Nasu, Tomoaki Makino et Ryota Moriwaki ne sont ni les meilleurs défenseurs de J.League, ni les plus mauvais. Mais dans un collectif mieux huilé, ils sont moins exposés, prennent confiance et leurs performances s’en ressentent. Cette observation prend encore plus de sens lorsqu’il est question du 3-4-3 de Michael Petrovic. Avec des joueurs de couloir qui semblent plus à l’aise dans leur rôle cette saison (mention à Tomoya Ugajin qui prend vraiment une autre dimension depuis quelques mois), gagner des matchs est tout de suite plus facile.

Yosuke Kashiwagi en chef d’orchestre

En voilà un qui a de la classe. Depuis le début de la saison, Yosuke Kashiwagi est excellent. Finalement, dans les cinq premiers au classement, chaque équipe, à l’exception de Kawasaki joue avec un meneur de jeu. Shoma Doi à Kashima, le très bon Ryota Morioka au Vissel Kobe, Kei Ikeda (certes dans un rôle plus offensif, mais avec une grande liberté dans le placement) au Sagan Tosu. Kashiwagi, plus que tout autre, dicte le rythme dans cette équipe d’Urawa. Dans un style très différent de celui de Yojiro Takahagi au Sanfrecce Hiroshima, il pourrait être considéré comme un meneur de jeu « dynamique », nerveux, qui n’hésite pas à enclencher les frappes ou à se montrer plus agressif lorsque son équipe faiblit. Et cela était particulièrement visible lors de la victoire 1-0 face au Cerezo Osaka.

Qui pour le remplacer en cas de blessure ? C’est un peu le problème. Marcio Richardes accumule les pépins physiques, Naoki Yamada n’arrive toujours pas à véritablement revenir de ses graves blessures, et Shinya Yajima, bien que talentueux, reste encore trop tendre. Il reste l’option qui consiste à replacer Tsukasa Umesaki au centre, et à faire rentrer Kunimitsu Sekiguchi sur le côté droit ; option peu convaincante…

Parti en Bundesliga, Genki Haraguchi va laisser un vide.

Et c’est peut être de là que viendront les problèmes pour Urawa. Genki Haraguchi, excellent depuis le début de la saison, va laisser un grand vide après son départ pour l’Europe. Son non remplacement interroge : Takahiro Sekine est pétri de talent mais n’a sans doute pas les épaules pour porter le jeu offensif pendant le reste de la saison. C’est donc Tadanari Lee qui, a court terme, devrait remplacer Haraguchi en soutien de Shinzo Koroki. Les joueurs n’ont pas les mêmes qualités, et le jeu d’Urawa s’en ressentira. En bien ou en mal ? Quoi qu’il en soit, les cadres de cette équipe (Daisuke Nasu, Yuki Abe, Keita Suzuki ou encore Tadaaki Hirakawa) ne seront pas éternels, et c’est peut être l’amorce d’une fin de cycle pour le club de manière plus générale, le vivier de jeunes joueurs semblant finalement assez limité. L’occasion de finir en beauté est là : il ne faudra pas la rater.

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