France – Japon : Mike Havenaar, le flop du match

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Non, il ne s’agit pas de notre mascotte mais d’un véritable flop appelé « Mike Havenaar ». Passées la victoire et les festivités, Nippon Ganbare vous explique pourquoi Mike Havenaar est passé complètement à côté de France-Japon.

Sa grande taille est-elle vraiment un atout ?

C’était pourtant l’idée de base : le grand attaquant de Vitesse Arnhem devait permettre d’offrir un point d’appui à son équipe par son jeu de tête, si impressionnant lorsqu’il évoluait en J.League. Mais « grand » ne veut pas dire « puissant » et c’est avec assez de facilité que Sakho et Koscienly, bien plus petits, ont pris le dessus. La faute à la détente insuffisante du joueur mais surtout à sa faiblesse affligeante face aux charges des défenseurs.

Havenaar n’impressionne pas malgré sa taille et n’offre donc pas un profil de pivot capable de conserver le ballon pour mieux servir ses partenaires remontant le terrain. Du moins, au très haut niveau. D’ailleurs, sa technique balle au pied aurait rendu la tâche quelque peu difficile.

Face à Koscienly, Havenaar a eu les pires difficultés à jouer en point d’appui.

Aucune prise de profondeur et manque de mouvement

L’Équipe de France a joué haut, nous l’avons dit, et cela a posé des problèmes au Japon. Pourtant, l’équipe n’a pu profiter des espaces dans le dos des défenseurs centraux français. L’exploitation de ces derniers semblait la solution la plus appropriée afin de se montrer dangereux. Mais, cette fois-ci, c’est le manque de vitesse du géant nippon qui a enrayé le développement de plusieurs actions alors qu’Endo, Yoshida et Konno s’assuraient de ressortir le ballon proprement. A plusieurs reprises, les Japonais engageaient leurs actions sur les côtés, bien aidés par le relais d’un Endo omniprésent à la construction. Cependant, cette configuration a vu Kiyotake et Kagawa être rapidement isolés, la faute au manque de soutien sur la largeur et à Havenaar restant bien au centre. C’est dans ce genre de situation que Maeda et Okazaki, nettement plus mobiles, ont indéniablement manqué.

Malgré toute sa bonne volonté, Mike Havenaar n’était jamais dans le bon tempo.

Une réelle complémentarité avec les autres joueurs offensifs ?

Oui, on a pas mal tapé sur le joueur. Mais Mike Havenaar n’est pas le seul à blâmer dans cette situation. En première période, on ne peut pas dire que le jeu de Nakamura, Kagawa et Kiyotake ait tout fait pour le mettre dans de bonnes conditions. Excellents joueurs de ballon, eux non plus n’ont quasiment offert aucun appel en profondeur, alors qu’Endo était en position pour les servir. Au milieu, Hasebe (complètement à côté de la plaque défensivement) n’avait tout simplement pas la tête à attaquer. D’ailleurs, les entrées d’Inui et surtout d’Hosogai ont apporté de la profondeur. La prise de risque au milieu, nécessaire à la domination territoriale, a pu mettre davantage en évidence les qualités de Mike Havenaar. Ces qualités, c’est évidemment son jeu de tête face au but et la présence qu’il possède dans la surface, comme en atteste la panique qu’il a provoqué sur deux centres de Nagatomo (76e, 81e).

Mike Havenaar était le meilleur buteur de la J.League en 2011 avec 17 buts.

Havenaar efficace quand le Japon domine et emballe le match

Oui, Mike Havenaar peut être efficace. Ainsi, c’est lorsque les Samurai Blue arrivent à créer des espaces et imposer leur jeu sur l’adversaire que l’échasse japonaise peut se retrouver dans une position idéale : face au but et dans la surface, prêt à réceptionner des centres et donc à profiter du décalage créé par ses partenaires. Havenaar, ne crée pas d’espaces, participe peu au jeu mais est un bon finisseur. Il l’a démontré face au Tadjikistan en octobre dernier ou encore face aux Émirats Arabes Unis le 6 septembre. Le nom de ces nations étant révélateur de leur statut, le Japon les avait outrageusement dominés. Ce fut loin d’être le cas face à la France et il en sera de même face aux équipes contre lesquelles le Japon souhaite rivaliser dans un futur proche.

Nul doute cependant que l’expérience européenne de Mike Havenaar aura un impact positif sur son jeu, à l’instar d’un Maya Yoshida qui a pris une nouvelle dimension après deux saisons en Eredivise et aujourd’hui à Southampton.

Mike Havenaar buteur face au Tadjikistan.

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