Festival international Espoirs de Toulon 2016 : Road to Rio

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Japon-Paraguay : les deux équipes

Samedi 21 mai, le Japon a pris part à la 44e édition du tournoi international de Toulon, rassemblant 10 équipes de moins de 23 ans de tous les continents. Un avant-goût des olympiades d’été souvent apprécié par la Fédération nippone, qui en est à sa 9e participation à la compétition, la première depuis 2012. Une fois encore, Nippon Ganbare était présent pour couvrir l’évènement.

Le contexte

Champion d’Asie Espoir depuis le mois de janvier, le Japon est sur la route de la préparation aux J.O. de Rio, qui se dérouleront en août prochain, avec un programme plutôt corsé en poule : Nigeria, Colombie, Suède. Autant dire que les oppositions prévues pour le tournoi de Toulon (Paraguay, Portugal, Guinée, Angleterre) ne seront pas de trop avant de partir à l’assaut des pelouses brésiliennes cet été. Car si les Espoirs ont fait deux sorties convaincantes en amical, respectivement contre le Mexique en mars (victoire 2-1) et le Ghana en mai (victoire 3-0), rien de tel qu’une compétition comme Toulon pour se remettre dans le bain et pour le point sur les derniers préparatifs à quelques deux mois de l’objectif suprême.

Les joueurs

Pour ce test « grandeur nature » avant un ultime match amical, Makoto Teguramori a sélectionné 20 joueurs, dont 13 déjà présents à l’épopée qatarie du début d’année.

Du côté des gardiens, on retrouvera sans surprise Masatoshi Kushibiki (Kashima Antlers), le titulaire habituel, accompagné de Kosuke Nakamura (Kashiwa Reysol), qui excelle actuellement dans le championnat japonais.

A la défense, seront présents Masashi Kamekawa (Avispa Fukuoka), Naomichi Ueda (Kashima Antlers), Takuya Iwanami (Vissel Kobe), le leader Naomichi Ueda (Kashima Antlers) – également présent chez les A, le nouveau venu nippono-néerlandais Sai Van Wermeskeren (FC Dordrecht), et enfin Genta Miura (Shimizu S-Pulse), qui pallie le forfait de Tatsuki Nara (Kawasaki Frontale).

Pour les milieux, quelques cadres (le capitaine Wataru Endo, Shoya Nakajima notamment) ont été retenus par leurs clubs respectifs pour cause de quarts de finale d’ACL ; restent malgré tout Ryota Oshima (Kawasaki Frontale), le vice-capitaine, Riki Harakawa (Kawasaki Frontale), Shinya Yajima (Fagiano Okayama), Yosuke Ideguchi (Gamba Osaka) et bien entendu Takayuki Minamino (Red Bull Salzbourg), qui rejoindra le groupe un peu plus tard. On se réjouira à l’idée de voir à l’oeuvre quelques jeunes prometteurs comme Gakuto Notsuda (Albirex Nigata), Takuya Kida (Yokohama Marinos) et Naoki Maeda (Yokohama F. Marinos). L’attaque n’est pas en reste avec l’américano-nippon Cayman Togashi (Yokohama F. Marinos), Daichi Kamada (Sagan Tosu) et la “star” Takuma Asano (Sanfrecce Hiroshima) ; on regrettera en revanche la blessure de dernière minute de l’autre leader offensif européen, Yuya Kubo, remplacé par le nippono-nigérian Ado Onaiwu (JEF United Chiba).

En résumé, avec un effectif combinant cadres et joueurs talentueux à expérimenter, le staff japonais aura quelques cartes à abattre durant le tournoi, qui pourront utilement servir de références avant d’établir la liste définitive pour Rio…possiblement agrémentée d’un joueur de plus de 23 ans.

L’opposition du jour

Arrivé le 16 mai en France, le groupe japonais a pris ses quartiers à Toulon, avec six entraînements depuis mardi. Le Japon entame la compétition samedi 21 mai, après les deux premiers matches de son groupe, qui se sont soldés par les victoires du Paraguay et de l’Angleterre en milieu de semaine.

Au stade De Lattre d’Aubagne, ville natale de Marcel Pagnol à quelques encablures de Marseille, les Japonais avaient à affronter le Paraguay dirigé par Carlos Humberto Paredes, ancien international de renom qui avait déjà fait face aux seniors lors de la Kirin Cup 2008. Il s’agissait de la première participation au tournoi de la sélection albiroja, arrivée en même temps que les Nippons sur le sol français. Jeudi, les Paraguayens ont infligé un 3-1 sans appel à la Guinée de l’ancien marseillais Kaba Diawara.

Le onze nippon contre le Paraguay

Pour cette première rencontre, Makoto Teguramori optait pour son système classique en 4-4-2, avec deux latéraux (Kamekawa à gauche, Iwanami à droite), deux milieux défensifs (Harakawa et Kida), deux milieux latéraux (le capitaine Yajima à gauche, Notsuda à droite), et deux attaquants (Asano et Togashi). La surprise est venue de la titularisation de Sai aux côtés d’Ueda en défense centrale ; un choix qui, hélas, n’allait pas s’avérer payant. Après une entame prometteuse qui voit le Japon monopoliser le ballon et se procurer quelques occasions dans la surface adverse, la défense nippone est prise à revers par une mauvaise transmission en arrière qui se transforme en contre meurtrier pour le Paraguay : Villasanti centre à ras-terre pour Baez, totalement démarqué dans la surface, qui conclue facilement (0-1, 18′).

Notsuda à la lutte

L’ouverture du score douche les ambitions japonaises, qui vont baisser d’un pied face au pressing intense mené par les Paraguayens, bien cadrés par leur volubile sélectionneur ; le contraste avec le banc nippon, placide, n’en est d’ailleurs que plus saisissant…Seul éclair en attaque : la barre transversale trouvée par Notsuda, à quelques minutes de la mi-temps. Mais cette première période, frustrante, est également marquée par la sortie d’Iwanami sur blessure, après un choc genou contre genou avec un joueur adverse ; à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne connaissons pas encore la nature de cette blessure ni la durée de son indisponibilité.

Sortie d'Iwanami

Pour la seconde période, le staff nippon fait sortir Sai – qui a traversé la première tel un fantôme – au profit de Mitsumaru, en espérant trouver la faille dans la défense adverse, tenace. L’attaque nippone ose davantage et rate quelques belles occasions, entre Notsuda, Yajima et Asano…Teguramori tente le tout pour le tout en faisant également entrer Onaiwu à la place de Togashi, peu incisif dans la rencontre. Et la situation se débloque enfin sur une passe en profondeur d’Harakawa pour Asano, qui voit l’attaquant d’Hiroshima gagner son duel face au gardien adverse et égaliser (1-1, 61′).

L'égalisation d'Asano

Malheureusement, la joie japonaise sera de courte durée : dix minutes plus tard, le Paraguay obtient un coup-franc bien placé, à une vingtaine de mètres de la cage de Kushibiki. La frappe de Diaz est implacable et vient se loger dans le petit filet gauche (2-1, 70′). Nouveau coup dur pour le Japon, qui devra s’incliner définitivement cette fois-ci…

Le coup-franc fatidique...

A la fin de la rencontre, la déception pouvait se lire sur les visages des jeunes nippons pour leur première défaite depuis les Jeux d’Asie en septembre 2014 (!). Si plusieurs joueurs, comme Yajima ou Togashi, se sont montrés en-dessous de leur niveau habituel, certains ont toutefois livré une prestation plus qu’intéressante, à l’image de Kamekawa, impérial dans son couloir gauche. Tout n’est pas à jeter sur ce match mais le chemin pour Rio est encore long, le tournoi de Toulon étant une bonne occasion pour le rappeler…

Épilogue et suite du programme
Après le Paraguay, les Japonais joueront un deuxième match à Aubagne contre le Portugal (23 mai) avant la Guinée à Six-Fours-les-Plages (25 mai) et enfin l’Angleterre à Toulon (27 mai). En cas de 1ère place, le Japon affronterait le premier du groupe A le 29 mai à Toulon ; à défaut, un match pour la 3e place le même jour à Avignon si l’équipe termine deuxième de son groupe. De retour au Japon, les Espoirs auront une dernière rencontre pour se rôder avant le départ pour le Brésil, contre l’Afrique du Sud, le 29 juin à Nagano (Kirin Challenge Cup).

Remerciement à Guillaume pour  certaines des photos illustrant l’article.

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