Equipe nationale : Iran 1 – 1 Japon [Amical]

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Sans titre 7

Takashi Usami, peu inspiré face à l’Iran de Ramin Rezaeian.

Après une longue série de matchs qualificatifs contre des adversaires médiocres, cet Iran – Japon avait l’allure d’un test appréciable. Une belle et rare occasion de juger l’attitude des joueurs hors de leurs bases, contre un possible adversaire du second tour. Coach Vahid avait annoncé qu’il ferait tourner, on a envie de voir. Mais le joueur attendu, Minamino, est sur le banc. Honda et Kagawa, eux, sont bien là, intouchables. Quelle que soit leur forme du moment, leur statut, leur passé, les protège de tout. Autour d’eux, Muto, Usami, ont la charge de rajeunir le secteur offensif. Derrière, Shibasaki remplace l’inutile Yamaguchi aux côtés d’Hasebe. Là encore, une curiosité alléchante.

Le coup d’envoi est donné, et ce qui frappe les esprits d’abord, ce sont les tribunes, aux trois quarts vides. On promettait l’enfer au Japon, une ambiance de feu dans une stade archi-comble, c’est finalement des travées désertes qui s’offrent aux 22 acteurs. On sent flotter le parfum d’un match amical, malgré le prestige d’une affiche inédite depuis 10 ans.

Et dans le jeu ? Eh bien justement, pas grand-chose. Le Japon ne prend pas le jeu à son compte, pire, n’essaye même pas. Le système de Vahid est illisible. Est-ce qu’on défend ? On attaque ? On joue long ? On construit ? Aucune ligne directrice n’émerge. Pas de style défini. Certaines phases de jeu nous rappellent avec un sourire jaune la sélection olympique de Teguramori. Techniquement, c’est médiocre. Nos leaders techniques présumés ratent des passes faciles, multiplient les contrôles foireux, les touches de balle inutiles. Dans ce marasme, Kagawa est, comme d’habitude, transparent. On peut se demander dans quelle mesure il n’est pas insultant pour le football japonais d’insister avec lui. Le message envoyé est clair : le réservoir du Japon est pauvre, on n’a rien de mieux, alors il faut s’entêter à lui donner un statut qu’il ne mérite pas, qu’il n’assume plus. A gauche, Usami ne fait rien que des passes latérales, en arrière, bouge peu. On commence à croire qu’il est mieux en joker. Titulaire, il disparaît trop souvent au cours d’un match, faute de caisse et de consistance. Et ce qui effraie surtout, c’est son peu d’audace : il ne dribble personne, ne tente pas les débordements ou des un contre un. C’est le point fort de son jeu pourtant, son premier atout. Devant, Muto est seul, reçoit peu de ballons exploitables. Quelques bonnes prises de balle, et c’est tout.

La première mi-temps est globalement à l’avantage des iraniens. C’est confus et brouillon dans le jeu, ça attaque mal, mais comme le Japon ne fait rien… L’emprise iranienne va croissant, bien aidée en cela par la maladresse de japonais trop fébriles. Derrière, la tendance à paniquer frise le ridicule. A la moindre alerte, on dégage n’importe où. Morishige ne fait pas confiance à sa technique, Yoshida non plus. Les deux explosent sous le pressing. Morishige a d’ailleurs souffert dans les rares un contre un qui l’ont opposé à Azmoun. Azmoun, un joueur de 20 ans qui nous rappelle que, côté Japon, Minamino est sur le banc…

Sur une faute stupide, Yoshida concède un penalty à quelques minutes de la pause. Avez-vous observé sa réaction ? C’est toute l’expression de la fatalité de l’échec qui se reflète sur son visage. La Coupe du monde et la cascade de galères qui ont suivi trottent encore dans les têtes. Le Japon doute, reste englué dans un état d’esprit morose. Pendant ce temps, Nishikawa repousse la tentative de Dejagah ! Assez rare pour être souligné. Malheureusement, le jeune Torabi (encore un !), 21 ans, suit bien, et convertit le péno qu’il a lui-même provoqué. 1-0 à la pause, score mérité.

En seconde mi-temps, Kagawa sort très vite, et on est forcé d’avouer qu’avec Kiyotake, ça marche mieux. Plus tranchant, plus juste, il lance de nombreuses attaques. Mais c’est sur un centre de Honda, fantomatique par ailleurs, que le gardien adverse se troue et remet le Japon dans le match. 1-1. Dès lors, la rencontre s’anime. Des espaces sont ouverts, le Japon devient dangereux sur les phases de contre, mais ne concrétise pas. Sur une belle passe d’Usami (son seul fait d’armes du match !), Muto perd son duel avec le gardien après une conduite de balle approximative…

Les changements contribuent à apporter un peu de folie au match. Usami, Honda sortent. Toujours pas de Minamino, très loin décidément dans la hiérarchie des joueurs offensifs. Que fait Vahid ? Pousser les clubs de J-League à faire jouer plus de jeunes, et laisser sur le banc le meilleur d’entre eux, le seul qui réussit véritablement en Europe, c’est incohérent. En face, Ezziatollahi, 19 ans, réalise un bon match. L’audace paie, parfois. Ou alors, c’est que l’Iran dispose de meilleurs jeunes que nous.

Le score ne bougera plus. Attendu, espéré, voué à devenir l’attraction principale du match côté Japon, Minamino aura joué 7 minutes. Trop peu pour se mettre en valeur. Quant au jeu, rien de nouveau : si les trois premiers matchs sous Vahid avaient laissé entrevoir des promesses, les samouraïs bleus affichent aujourd’hui des dispositions inquiétantes, et une fébrilité qui se prolonge. Pas très rassurant en vue du prochain tour de qualifs au mondial…

Iran – Japon : les highlights :

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