Eintracht Francfort : Inui va-t-il rater la Coupe du monde ?

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Aussi brillant avec l’Eintracht Francfort que Fabien Barthez chevelu, Takashi Inui est en plein doute. Sa position de joueur international n’en finit plus de s’éroder…Une petite mise au point s’impose : le nippon sera-t-il privé de mondial brésilien ? 

Takashi Inui flamboyant en 2012

Avec l’Eintracht Francfort, l’histoire avait bien démarré. Transféré à l’été 2012 en provenance de Bochum, ce dribbleur véloce est devenu dès les premières semaines de Bundesliga un solide titulaire dans l’équipe d’Armin Veh, son entraîneur emblématique. Vif (!), décisif dans le dernier tiers adverse, avec 5 buts et 3 « assists » à son compteur lors des matchs aller, cet ailier de poche (1 mètre 69) se révèle insaisissable et donne le tournis aux défenses outre-Rhin. Sa vitesse, sa qualité de passe ou de frappe en font un atout considérable au sein d’une équipe alors promue, qui réalise un début de saison remarquable au point de titiller parfois les deux géants du pays que sont le Bayern Munich et le Borussia Dortmund.

Rien ne semble pouvoir stopper l’ascension de Takashi Inui, qui suit alors les traces de son illustre prédécesseur Shinji Kagawa dans la lignée des transfuges nippons qui cartonnent en Bundesliga. Les observateurs du football saluent de concert ses prouesses, et des comparaisons flatteuses avec des grands joueurs tel Iniesta fusent un peu partout dans les médias allemands. La hype Inui est en marche…

En parallèle, le joueur se fend de matchs aboutis en équipe nationale, notamment lors de la victoire de prestige des nippons au Stade de France (0-1) le 12 octobre 2012, où son entrée en jeu dynamise une attaque japonaise alors privée de Keisuke Honda. Plus que jamais, Takashi Inui s’impose comme un véritable joker de luxe, plus dangereux et incisif qu’un Hiroshi Kiyotake encore timide.

Le début d’une chute vertigineuse avec l’Eintracht Francfort

Après avoir terminé en beauté 2012, 2013 sonne comme l’année de la confirmation pour Inui. Elle marque cependant une cassure évidente pour l’international japonais, qui perd peu à peu son football. Toujours en jambes, Inui reste un joueur percutant adroit balle au pied mais se fait moins décisif et enchaîne les mauvais choix devant le but, alors que sa technique de frappe se détériore.

 

En tout et pour tout, l’ancien joueur du Cerezo Osaka marque un but en deuxième partie de saison 2012-2013. Et ce n’est guère mieux au niveau des passes décisives : une seule, là encore. Un total famélique. Nonchalant, il ne participe même plus à la construction des buts de son équipe. Quand l’action arrive du côté gauche, lui se retrouve à l’extrême opposé du terrain, complètement spectateur.

Sa méforme prolongée et inexplicable a bien sûr des répercussions sur son rendement en équipe nationale. Avec la balle, Inui se démène mais a tendance à oublier ses partenaires. Ses tentatives de frappe répétées expédient le ballon ou bien dans les tribunes, ou bien dans la stratosphère (le match – amical certes – face au Canada en mars 2013 en est l’une des meilleures illustrations). Son apport s’amenuise. Il se voit devancé par Kiyotake dans la hiérarchie de l’équipe nationale et ne doit alors ses sélections qu’au penchant conservateur de Zaccheroni, lequel rechigne à explorer d’autres pistes avec des joueurs évoluant en J-League.

Le coach italien doit créer toutefois un groupe issu à 100% de la ligue locale à l’occasion du championnat d’Asie de l’est disputé en juillet 2013, alors que les cylindrées européennes en pleine préparation refusent de prêter leurs joueurs. Il découvre alors plusieurs attaquants comme Yuya Osako, Yoichiro Kakitani, Manabu Saito ou encore Masato Kudo, grâce auxquels il remporte le tournoi aux dépends de la Corée du sud, de l’Australie et de la Chine. Séduit, il intègre alors ces jeunes joueurs à la « vraie » sélection nationale dès le match suivant du Japon face à l’Uruguay en août 2013 (un match soldé par une sèche défaite 2-4 à domicile), excluant Inui du groupe.

La fin de Takashi Inui en sélection ?

Depuis cet avertissement sans frais, l’ancien partenaire de Shinji Kagawa au Cerezo Osaka poursuit sa descente aux enfers en club. Auteur de… 0 but et 0 passe décisive dans la première partie de la Bundesliga 2013-2014, il a même reçu un billet pour le banc de touche gentiment offert par son entraîneur qui lui accorde malgré tout une place de titulaire parfois, ou des entrées en jeu, sans qu’il s’avère jamais convaincant… Ce qui lui a valu de petit à petit se faire damer le pion par Manabu Saito dans les récentes listes de Zaccheroni pour l’équipe nationale.

Dès lors, une question prend tout son sens : l’équipe nationale doit-elle favoriser un joueur qui flambe en J-League ou un « européen » médiocre ?

Inui, qui semblait à l’époque juste derrière Honda et Kagawa dans la hiérarchie offensive de l’équipe nationale, va-t-il vraiment rater la Coupe du monde ? Qui pour le remplacer ? Saito, Haraguchi, Minamino, Usami ? La lutte pour le Brésil s’annonce acharnée…

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