EAFF 2015 : Chine 1 – 1 Japon

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Chine - Japon

La rencontre a offert son lot d’âpres duels, comme ici entre Yu (Chine) et Yonekura (Japon).

Après le nul 1 – 1 contre la Corée du sud, il y a quatre jours, le Japon avait déjà mathématiquement perdu sa couronne de champion d’Asie de l’est. En effet, à la veille d’affronter la Chine pour le dernier match du tournoi, les samouraïs bleus, qui comptaient un point, ne pouvaient plus passer devant les deux corées (détentrices de 3 points pour le nord, 4 pour le sud) au classement général, puisque ces dernières allaient s’affronter lors de la dernière journée. Néanmoins, des enjeux existaient pour ce match : il fallait, tout d’abord, quitter la compétition avec les honneurs, bien figurer, tant sur le plan collectif qu’individuel pour des joueurs qui espèrent intégrer la vraie équipe nationale ; ensuite, il était question de gagner pour freiner la chute vertigineuse du Japon au classement FIFA, car les nippons viennent de tomber à la 56ème place (!), derrière l’Iran et la Corée du sud, ce qui fait qu’en l’état actuel des choses, ils ne seraient pas tête de série lors du tirage au sort du dernier tour de qualifications à la Coupe du monde 2018. De quoi motiver un groupe…

Un bon début, mais…

Sur la pelouse de Wuhan, qui aura accueilli pas moins de douze matchs en l’espace d’une semaine, ce qui vous laisse deviner son état, était alignée une équipe similaire à celle qui avait perdu contre la Corée du nord dimanche dernier, si l’on excepte les latéraux (Yonekura à gauche, Daiki Niwa à droite) et la présence de Wataru Endo au milieu pour assister Yamaguchi. Ah ! N’oublions pas la titularisation de Higashiguchi dans les cages…

Bref ! Avec ce onze, le début du match, en tout cas les premières minutes, a été probant : incisif, prenant le jeu à son compte, le Japon, établi haut sur le terrain, s’est procuré des situations voire des occasions but, dont la plus marquante est une inspiration géniale d’Usami (4′) : sa frappe enroulée à l’entrée de la surface heurte la barre transversale de Wang mais aurait mérité sans doute un meilleur sort. Ce tir sera le fait majeur de la rencontre de l’ex-munichois, qui s’éteindra progressivement. On attend beaucoup mieux d’un joueur de sa trempe, et on peut regretter le manque d’initiatives dont il a fait preuve, notamment dans les dribbles, où il aura été très frileux ; c’est pourtant le plus doué du groupe dans cet exercice.

Mais que dire de Kawamata ? L’avant-centre de Nagoya, auteur de 23 buts dans la J1 saison 2013, aura livré une performance désastreuse : léger aux duels, qu’il a parfois pris soin d’esquiver, et d’un niveau technique déplorable, il aura fait avorter plusieurs actions collectives de bonne facture, et perdu à peu près tous les ballons qu’il avait à négocier. Très mauvais tournoi pour l’ancienne coqueluche du public de Niigata, qui aura sûrement tout sauf marqué des points aux yeux  de Vahid.

Au coeur de la suprématie japonaise, c’est, comme souvent, l’adversaire qui trouvera la faille, à la suite d’un corner où l’arrière-garde nippone s’est montrée effarante de passivité. Sur une frappe contrée de Wu à l’entrée de la surface, Higashiguchi ne peut rien, si ce n’est accompagner le ballon dans son but (9′). 1-0 pour la Chine.

A partir de là, le Japon va connaître un moment de flottement pendant lequel, déboussolé, il souffrira du combat physique imposé par des chinois plus rugueux et athlétiques. Comme nous l’avons dit, Usami est timide, et l’équipe entière joue plus bas. On sera même proche du 2-0 à la 26ème minute, sur un long ballon d’aspect anodin, mais qui prendra la défense à revers ; sans un retour « héroïque » de Yonekura, le match était peut-être plié…

Heureusement, les samouraïs se reprennent : à la 40ème minute, Makino dépasse sa fonction, sert idéalement dans la profondeur Yonekura, sur son couloir gauche ; le joueur du Gamba Osaka centre en première intention, à ras de terre, et trouve Yuki Muto qui a surgi pour tromper le gardien adverse. 1-1 à la mi-temps, les espoirs sont permis.

Une seconde période de bon niveau

Au retour des vestiaires, les joueurs semblent animés de velléités plus offensives, plus conquérentes. Le pressing et l’occupation cohérente du terrain sont de retour, comme aux plus belles heures de l’époque Zaccheroni, ce temps révolu où le Japon était la meilleure équipe d’Asie (mais pas grâce à Zucchero, ‘faut pas déconner). La Chine souffre et le Japon fait bien circuler la balle, en plus de la récupérer rapidement grâce à des joueurs comme Kensuke Nagai, dont le travail de harcèlement sur les premiers relanceurs ont dû rappeler les fans au bon souvenir de ses formidables J.O 2012, qui constituent pour l’instant le zénith de sa jeune carrière.

Pourtant, il faut avouer que les occasions de but seront, finalement, assez rares. La plus franche, c’est sans conteste le face à face que Yuki Muto, dit << l’autre Muto >>, perdra face au gardien chinois à la 69ème minute, dans une position légèrement excentrée sur la droite, et à la suite un bon appel dans la profondeur.

Par la suite, la mainmise du Japon sur la rencontre ira s’affaiblissant. La fatigue aura joué encore sûrement de bien mauvais tours à nos ouailles, tout comme la faiblesse insigne de Kawamata (bon ok, elle était gratuite celle-là), dont la sortie sera quand même salutaire, puisqu’elle permettra au sous-côté Shinzo Koroki de faire valoir ses appréciables contrôles orientés dans le sens du jeu, chose que l’on voudrait voir plus souvent dans le football japonais. Le joueur d’Urawa, souvent critiqué pour son manque de réalisme devant le but, aura réussi en tout cas une entrée remarquée.

Plus rien ne sera marqué dans cette match, et le Japon finit donc, avec seulement deux petits points, à la dernière place du classement général, sans aucune victoire. Un bilan indigne de son statut, mais qui, au vu des circonstances (fatigue des joueurs et manque de temps pour se préparer), sera tout de même à relativiser.

Bravo quand même à la Corée du sud pour sa victoire finale, et à bientôt la revanche !

Le résumé du match :

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