Bilan de fin de saison : Yokohama F.Marinos (14/18)

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Parmi les équipes de J.League qui souhaitent revenir sur le devant de la scène, je veux les Yokohama F.Marinos ! Le club emblématique, qui a connu un nombre impressionnant de difficultés depuis le passage à la nouvelle formule du championnat, a bien failli confirmer son renouveau en 2011. L’équipe, qui a terminé 5ème la saison passée (meilleure performance depuis 2004), peut désormais nourrir de beaux espoirs quant à un futur plus radieux. Nippon Ganbare dresse le bilan.

A la recherche du « prestige perdu »

Dans la catégorie des équipes japonaises au passé prestigieux, le club des Yokohama F.Marinos occupe certainement aujourd’hui une place de choix. L’équipe traîne en effet depuis des années une réputation de « grand » qui prend son origine au début des années 1960. Présents au lancement professionnel du championnat J.League en 1993, les Marinos se sont aussi dotés de célébrités mondialement reconnues dans le milieu du football (Ramon Diaz, David Bisconti).

Vous l’aurez compris, le club s’est taillé une réputation de prétendant au titre depuis une quinzaine d’années. Du côté des supporters, on est alors devenu par la même occasion beaucoup plus exigeant. Ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on regarde le classement de l’équipe depuis 2002 (le club a remporté la majorité de ses titres à cette période) et l’ancienne formule du championnat qui se jouait alors en deux parties (où les vainqueurs de chaque phase, aller et retour, s’affrontaient dans une rencontre décisive pour le titre).

Seulement voilà, depuis le passage à la formule standard que nous connaissons tous aujourd’hui, les Yokohama F.Marinos ont rencontré toutes les difficultés du monde pour assumer leur héritage. Dans le même temps, d’autres écuries sont parvenues à atteindre le sommet du championnat, compliquant ainsi considérablement la tâche du club. 2011 fut pourtant une année plus qu’encourageante pour le club, qui a livré une prestation des plus prometteuses. Voilà qui redonnera le sourire à Marinos-kun, la mascotte emblématique de l’équipe.

Une phase aller parfaitement négociée

Sur les dix-sept matchs de la phase aller, Yokohama a pratiquement réalisé un parcours de champion. La seconde rencontre de l’équipe (soldée par une victoire de prestige 3-0 sur le terrain des Antlers) aura permit de lancer le club sur une bonne dynamique. Même les défaites concédées sur le terrain d’Hiroshima lors de la sixième journée (3-2) et le revers subi à domicile (0-2) face au futur champion (Kashiwa Reysol) n’auront pas suffit à déstabiliser un groupe de joueurs motivés comme jamais.

Non, ce qui a fait la force de l’équipe lors de cette phase aller, c’est cette capacité de s’imposer à l’extérieur et sur les pelouses « hostiles » d’Urawa, de Kashima, du Cerezo Osaka ou du Jubilo Iwata. Autant de points précieux qui n’auront, hélas, pas été convertis lors de la phase retour.

Une équipe à bout de souffle lors du sprint final

L’effectif limité et l’intensité des efforts déployés lors de la phase aller allait malheureusement laisser des traces. Dans le même temps, les joueurs de Kashiwa, tout simplement euphoriques, enchaînent les prestations de haut niveau, Nagoya refait petit à petit son retard alors que le Gamba Osaka réclame aussi sa part du gâteau.

Le rythme infernal imposé par les prétendants au titre est hélas beaucoup trop élevé pour les coéquipiers de Shunsuke Nakamura. A bout de souffle, l’équipe n’aura enregistré que six victoires et subi sept défaites (dont trois à domicile) sur la phase retour. Un bilan négatif et très insuffisant pour prétendre au titre.

L’équipe-type de la saison

Yokohama a souvent évolué dans ce 4-4-2 classique au cours de la saison, en alternant avec un 4-4-2 en diamant où Shunsuke Nakamura prenait le numéro 10. Yuji Ono évolue généralement un cran plus bas que l’autre attaquant de pointe, qu’il s’agisse d’Oguro ou de Watanabe. Le premier cité, souvent désespérant, réussit le coup d’éclat de terminer la saison avec un total de 10 buts. Kazuma Watanabe a fini par perdre sa place de titulaire indiscutable sur le front de l’attaque, la faute à un relatif manque d’efficacité. Au milieu, Taniguchi s’est montré excellent tout au long de la saison au point de frapper à la porte de l’équipe nationale et Nakamura est parvenu à maintenir un niveau de performance tout à fait satisfaisant. Shingo Hyodo et Shohei Ogura ont également contribué de manière non négligeable à la bonne tenue de l’équipe en championnat, Ogura remplissant le rôle de milieu défensif travailleur et efficace.

La ligne défensive n’a pas démérité mais n’a pas atteint un niveau digne d’un club pouvant prétendre à un titre de champion. Kurihara n’a pas réalisé sa meilleure saison, sans doute affecté par une perte de crédit au profit de Maya Yoshida dans les yeux de Zaccheroni. Et ce n’est pas faire injure à Nakazawa que de dire qu’il va devenir compliqué pour lui, à 34 ans, d’enchaîner les performances de haut niveau.

Et maintenant?

Le club s’est activé pour relancer la machine lors de la saison 2012. On enregistre tout d’abord le départ de l’entraîneur Kimura, remplacé par monsieur Higuchi. Le CV n’est pas des plus enthousiasmants, on l’accordera volontiers : une saison très mauvaise avec le Yokohama FC en 2009, une saison tout juste moyenne avec Omiya l’année d’avant. Pas la carte de visite la plus clinquante pour coacher un club du calibre de Yokohama.

Du côté des joueurs, l’ancien attaquant brésilien de Kashima, Marquinhos, en provenance de l’Atletico Mineiro, portera les couleurs des Marinos cette année. Une arrivée qui correspond au départ du buteur Watanabe vers le FC Tokyo. Là encore, on est en droit d’être sceptique sur le bien fondé qui consiste à faire d’un joueur de 35 ans sans rythme, toute légende qu’il soit, l’un des plus gros salaires du club. Enfin, le club aura aussi dépouillé l’Avispa Fukuoka de deux éléments : le capitaine Kosuke Nakamachi (joueur de l’année 2010 en deuxième division) et le gardien Yuji Rokutan, particulièrement désastreux l’année dernière.

Malgré ce mercato peu ambitieux, on misera sur le talent de jeunes joueurs comme Yusuke Higa et Manabu Saito, tous deux internationaux chez les moins de 23 ans, et sur la qualité des joueurs déjà présents.

A première vue, Yokohama cherche la stabilité et la confirmation de son renouveau en tentant de maintenir une confiance aux joueurs qui ont fait le succès du club en 2010. Une expérience supplémentaire dans le domaine offensif (Marquinhos), un renfort au milieu de terrain (Nakamachi), une nouvelle doublure (ou futur titulaire) dans les buts (Rokutan), des jeunes ambitieux qui voudront briller (Higa et Saito), nul doute que, sur le papier, le projet semble osé mais intéressant à suivre. Reste à voir désormais si le succès sera, lui, au rendez-vous.

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