Bilan de fin de saison : Sanfrecce Hiroshima (12/18)

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7ème de J.League (14 victoires, 8 nuls, 12 défaites), éliminé au premier tour de Yamazaki Nabisco Cup par Kawasaki Frontale (2-2, 1-3), éliminé au 3ème tour de Coupe de l’Empereur par Ehime (0-1 à domicile), non-qualifié en ACL.

Après une saison 2009 synonyme de retour dans l’élite et de qualification en ACL, Hiroshima a fini la saison 2011 comme elle avait terminée la saison 2010 : à une décevante 7ème place. Examinons ensemble non pas le fil de cette saison (que vous pouvez retrouver sur le site officiel du Sanfrecce) mais les raisons de cette stagnation du club aux Trois Flèches.

Un hiver sans fraîcheur

Il est réaliste d’affirmer que le recrutement du Sanfrecce à l’intersaison 2010-2011 a été loin d’agiter la sphère footballistique nippone : aux départs notables de Makino (DF, Cologne), Stoyanov (DF, Okayama) et Hirashige (AT, prêté une 2ème saison de suite, cette fois à Tokyo Verdy) se sont substitués les transferts définitifs de Yamagishi (WG, Kawasaki) et Yamazaki (MO, Gamba Osaka), les arrivées de Mizumoto (DF, Kyoto) ainsi que celles, plus « exotiques », de Tomic (MF, Croatie) et Mujiri (MF, Géorgie).

Bref, on s’appuie sur un effectif de base solide composé « d’historiques » (les frères Morisaki, Hisato Sato, Aoyama, Takahagi), on garde les bons éléments arrivés récemment (Lee, Mikic, Yamagishi) et on y applique un recrutement « bouche-trou mais pas trop » en remplaçant à peu de choses près (et à peu de frais) les départs poste pour poste.

A noter la connotation très communiste est-européenne du recrutement étranger, une tendance forte (pour ne pas dire tradition) depuis l’arrivée de Mihailo Petrovic à la tête de l’équipe en 2006. Cette prospection de l’autre coté du rideau de fer n’a malheureusement pas toujours, voire rarement, été couronnée de succès : si l’apport d’un Stoyanov (2007~10) en défense centrale ou d’un Mikic (2009~) sur les ailes a été indiscutable, celui plus « nuancé » des Dabac (2006~08) et Jukic (2008) ne laisse pas forcément planer l’optimisme quant à la qualité des nouvelles recrues étrangères du crû 2011. La bonne nouvelle de ce recrutement fut la paliation du départ de Makino (mais aussi de celui de Stoyanov) par l’arrivée de Mizumoto, son ancien compère en équipe nationale lors de la Coupe du Monde U20 au Canada en 2007 ; auparavant passé par le Gamba Osaka puis Kyoto, celui-ci est une valeur-sûre du football nippon en défense centrale.

Équipe-type de début de saison

Un système Petrovic intéressant mais rigide

Cela faisait déjà depuis une saison (et l’explosion de Lee à son meilleur niveau) que Petrovic avait délaissé son 3-6-1 (!) fétiche pour un 3-5-2 plus « conventionnel ». Combinaison magique pour tout fan d’Hattrick qui se respecte mais peu utilisé dans la vraie vie, ce schéma tactique a néanmoins le mérite d’offrir des possibilités offensives intéressantes quand le quintet offensif Mikic – Takahagi – Yamagishi (ou Koji Morisaki) – Lee – Sato est en forme.

Néanmoins, le replacement défensif des ailiers n’étant visiblement pas ce sur quoi notre bon Mihailo insiste le plus à l’entraînement (contrairement à la bouteille), cela entraîne une fébrilité certaine de la défense à trois, notamment lors des débordements adverses sur les ailes.

La paire de récupérateurs emmenée par Aoyama, elle, fait plutôt bien son boulot, même si la relance n’est pas toujours propre ni inspirée. C’est d’ailleurs dans l’optique d’améliorer celle-ci que Tomic et Mujiri ont été recrutés. Malheureusement, après une relativement longue période où il a pu faire illusion grâce à quelques coups d’éclat, Mujiri cédera sa place de titulaire à mi-saison pour prendre un rôle de remplaçant du pauvre. Quant à Tomic, il n’a jamais convaincu et a été utilisé uniquement en dernier recours, quand l’épidémie de blessures au milieu a eu raison des véritables forces vives de l’équipe. Comme on le pressentait, ces joueurs ne laisseront pas une trace indélébile dans le cœur des fans, tout au contraire du banc de touche, qui gardera à jamais les stigmates des éclaboussures d’oranges mal épluchées. Ces deux-là n’étaient décidément pas des flèches

Une compo à l'image de la saison du Sanfrecce : chaotique

Le problème ? La défense !

Malgré un nombre de buts marqués plutôt honnête (52, 7ème meilleure attaque), Hiroshima accuse un nombre de buts encaissés beaucoup trop important (49, 11ème défense) pour espérer se retrouver plus haut au classement final. Quand on encaisse quasiment autant de buts qu’on en marque, il est naturellement difficile de gagner ses matchs ! Hiroshima reste pourtant une des équipes les plus plaisantes à voir jouer puisque, sur tout le championnat, le nombre de matchs où elle n’a pas marqué de but n’est que de 8, dont seulement 4 se sont soldés par un score nul et vierge.

La relative efficacité offensive explique la fébrilité défensive : quand on compare les deux lignes, on se rend compte que la ligne d’attaque est quasiment toujours composée des 5-6 même joueurs alors que la défense (à trois, l’une des obsessions de Petrovic) a été remaniée à maintes reprises.

Au quintet offensif Mikic – Takahagi – Yamagishi – Lee – Sato quasi-inamovible s’oppose ainsi une défense passée par (et pas forcément dans l’ordre) du Moriwaki – Nakajima – Mizumoto à du Kazu Morisaki – Nakajima – Yokotake ou du Kazu Morisaki – Nakajima – Mizumoto (quand Moriwaki remplace Yamagishi en ailier) en passant par du Moriwaki – Mizumoto – Yokotake (quand Nakajima monte d’un cran à la récupération), du Moriwaki – Kazu Morisaki – Mizumoto ou encore du Kazu Morisaki – Mizumoto – Morita, voire du Moriwaki – Kazu Morisaki – Morita mais aussi du Kazu Morisaki – Morita – Yokotake ou encore du Moriwaki – Kazu Morisaki – Yokotake quand Nakajima et/ou Moriwaki sont vraiment obligés de pallier les absences au milieu ou quand Mizumoto est blessé. La « solution » papy Morita en défense étant la pire qui puisse exister connaissant sa vitesse de pointe et sa qualité technique, légendaires du côté de l’Hiroshima Big Arch

Oui, la liste est longue et pénible à lire mais ça donne une idée des chamboulements permanents que le secteur a connu lors de la saison, rendant ainsi plus que perméable l’avant-dernier rempart des violets et bleu. A noter aussi que des joueurs comme Nakajima, Yokotake et Kazu Morisaki sont des milieux de formation, ce qui n’est pas là pour arranger les choses.

Dans ces conditions-là, difficile donc pour Nishikawa de rester concentré tout le long de la saison. Coupable de quelques bourdes, dont certaines en grande partie imputables à sa défense changeante et en clair manque de communication, il n’a cette saison (encore?) pas été le rempart imperméable et rassurant qu’il pouvait être à Oita.

Satisfactions et déceptions au cas par cas

+ Lee (15 buts, son meilleur total ever),
+ Sato (14 buts toutes compétitions confondues, 8ème saison d’affilée à plus de 10 buts),
+ Mikic : après une saison 2010 marquée par les blessures, il est redevenu le dynamiteur principal de l’attaque,
+ Aoyama : solide et de plus en plus influent sur le jeu, il est devenu un élément indispensable de l’effectif,
+ Les frères Morisaki : fidèles au poste, leur polyvalence leur permet de donner plus que des coups de main à l’équipe en cas de pépin physique des titulaires, les amenant chaque saison à devenir titulaires eux-même à nouveau,
+ Le départ de Petrovic pour Urawa à la fin de la saison : enfin ! La fin de son système bizarre et rigide ainsi que de son recrutement et coaching frileux ?

– Un recrutement étranger mi-figue mi-raisin,
– Nishikawa : on attend toujours le moment où il retrouvera la sérénité et la présence qu’il avait du temps d’Oita,
– Mizumoto : il a mis du temps à s’adapter mais sera l’une des pièces maîtresses en 2012,
– Les résultats en-deçà des espérances, notamment les éliminations honteuses en coupes, épreuves réussissant traditionnellement au club,
– Petrovic : tactique pauvre et rigide ; incapable de s’adapter à la situation ; coaching inexistant,
– Le départ de Lee pour Southampton : il aura véritablement explosé avec Hiroshima et laissera un grand trou sur le front de l’attaque. Bon vent à lui et merci !
– Le retour de Makino… à Urawa ! On aurait espéré un retour au bercail…

Équipe-type en fin de saison

2012, retour à la compétitivité ?

Le principal (et rédempteur) changement pour la nouvelle saison est sans aucun doute le départ de Petrovic pour Urawa. Remplacé par Moriyasu, certes novice en la matière mais joueur emblématique du club, cela ne peut être qu’une bonne chose. A nouvelles méthodes et nouveau coach, nouvelle dynamique ?

Au niveau des départs notables, on décompte : Lee (Southampton), Yamazaki (transfert définitif à Yamagata), Takayanagi (Sapporo), Hattori (figure emblématique du club, pré-retraite à Okayama), Morita (beaucoup moins emblématique, pré-retraite à Kofu, une équipe qui lui sied à ravir), Tomic (relégué en J2, à Ehime) et Mujiri (de retour au pays).

Les arrivées notables : Ishihara (Omiya) aura la lourde tâche de faire oublier Lee, pourquoi pas en alternance avec Hirashige, de retour de prêt de Verdy et éternel espoir en attaque ; Chiba (Niigata) et une doublette de jeunes internationaux Sud-coréens composée de Hwang Seok-Ho et Lee Dae-Hon (provenant de leur université et lycée respectifs) complètent un recrutement sur lequel on espère pouvoir compter à l’avenir.

Encore une fois, le recrutement ne casse pas des briques mais la base de l’équipe reste solide et on se prend à espérer que le nouveau staff donnera un coup de peps au club pour la saison à venir, lui permettant de se battre, au moins, pour une place en ACL.

Le slogan pour la saison à venir ? Le même que les saisons précédentes (« We Fight Together ! »), pardi ! Tout de même agrémenté du sous-titre 団結, « Unité ».

C'est beau, une équipe soudée T_T
Tous ensemble, tous ensemble ! Hey ! Hey !

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