Bilan de fin de saison : Kawasaki Frontale (8/18)

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11ème de l’exercice, Kawasaki Frontale opère un recul de 6 places par rapport à la saison précédente. Une régression considérable par rapport aux saisons où le club jouait les premiers rôles en J.League.

Une intersaison entre pessimisme et espoir

Jong Tae-Se, Eiji Kawashima, Hiroyuki Taniguchi. Les deux premiers sont les figures de proue du club en J.League, le troisième un joueur-clé du milieu de terrain. Kawasaki va commencer la saison sans eux puisque partis rejoindre d’autres cieux. Vitor Junior et Renatinho, les Brésiliens du club qui totalisent à eux deux 14 buts en 2010, ne seront plus là également. Une perte sèche de 5 joueurs importants pour une équipe de ce calibre.

Et au rang des arrivées ? Avec Yusuke Tanaka, le club se sert une nouvelle fois chez les Marinos pour obtenir un latéral de très bonne facture, qui fait la paire avec Takanobu Komiyama. Kosei Shibasaki arrive du Tokyo Verdy pour apporter du poids à la récupération au milieu de terrain et Koji Yamase, également en provenance des Yokohama F.Marinos, est un recrutement qui apporte un peu de clinquant à un mercato de bonne facture mais peu enthousiasmant. L’équipe est-elle moins forte que la saison passée ? Certainement.

Pour autant, la principale recrue n’est pas à chercher sur le terrain mais sur le banc : Naoki Soma, ancien grand latéral de la sélection nationale, retrouve un club dans lequel il a passé sa dernière saison en tant que professionnel. Est-il taillé pour le poste ? Avec une seule saison, certes convaincante, à la tête du Machida Zelvia, on peut en douter.

Cependant, relativiser le pessimisme ambiant à l’aube de l’exercice 2011 apparaissait être une attitude raisonnable. Le Frontale garde une équipe solide dans tous les secteurs de jeu et n’aura pas à disputer les joutes éreintantes d’ACL, qui ont un effet considérable sur la saison des équipes qui y participent. Kawasaki reste ainsi un candidat crédible au podium.

Une première moitié de saison convaincante

Avec 6 points en 5 matchs, les fans de Fronta-Kun, le crocodile maison, voient leur équipe entamer doucement son championnat mais sans que cela aille défier les lois de la logique sportive. Des défaites face à Nagoya et au Vegata, finalement logiques, un match perdu face à un Vissel Kobe très puissant physiquement mais également de belles victoires face à Kashima et le Jubilo Iwata. Les enseignements de ces premiers matchs seront valables pour le reste de la saison : le Frontale possède deux latéraux parmi les meilleurs de J.League alors que Jun’ichi Inamoto et Juninho sont bons pour la retraite.

L’équipe de Soma va ensuite trouver un excellent rythme, qui la verra rester invaincue pendant 8 matchs avant d’arriver à la moitié du championnat avec 33 points, contre 32 lors du précédent exercice. Bien placé au classement, Kawasaki a également collectionné quelques faits d’armes : une victoire 5-0 contre Omiya, une autre 3-2 contre le futur champion. Yu Kobayashi s’affirme comme un attaquant très intéressant et diablement efficace, Shibasaki est impressionnant au milieu, Komiyama et Tanaka continuent à régner sur leurs côtés, tandis que Kengo Nakamura et Yamase alignent les performances de bonne facture. Bref, tout va bien. Pas pour longtemps.

Comme un symbole, le mur se dresse devant le Kawasaki Frontale.

Un mois en enfer

7. Est-ce le nombre de supporters blessés par des centres de Komano (oui, c’est facile) ? Le chiffre de tension artérielle de Takeshi Okada ? Rien de tout cela. 7, c’est le nombre de défaites consécutives concédées par le Kawasaki Frontale entre Août et Septembre. Les supporters sont néanmoins habitués aux inexplicables et totalement irrationnelles baisses de forme de leur équipe, généralement aux meilleurs moments possibles dans une saison. Lors de la course finale pour un titre par exemple. Cette baisse de forme est compliquée à décrypter. Tout commence par une défaite face aux Reds d’Urawa durant laquelle le gardien Nobuhiro Kato aura réalisé le plus grand match de sa carrière. Battus ensuite par le Cerezo Osaka, encore une fois à domicile, puis par l’Avispa Fukuoka, les coéquipiers de Kengo Nakamura vont ensuite exploser à Osaka face à un Gamba en pleine réussite et au terme d’un match qui aurait pu devenir l’un des grands moments de cette saison si l’arbitrage n’avait pas été complètement défaillant. (défaite 3 – 6)

C’est le Montedio Yamagata qui sauvera le Kawasaki Frontale au terme d’un match conclu par une victoire 1-0 au terme d’un match qui conforterait Pierre Ménès dans ses théories fumeuses sur le niveau de la J.League et la machine se relance. En condamnant le Montedio, Kawasaki évite le pire. S’ensuivra une fin de saison assez quelconque, qui confirmera l’idée que l’on s’était faite de cette équipe au cours de la saison : capable de battre n’importe quelle équipe dans un bon jour, mais friable mentalement et terriblement inconstante.

Un onze de départ de bonne facture

Dans le onze de Naoki Soma, le danger vient des côtés. Le milieu de terrain abat un gros travail défensif pour permettre les montées de Tanaka et de Komiyama. Yamase et Nakamura, deux excellents joueurs de J.League, n’ont généralement aucun mal à amener le danger dans la surface adverse. Kusukami est un joker intéressant par sa vitesse et sa percussion, Noborizato aussi, par ses belles qualités techniques. Devant, Yajima est un attaquant de bonne facture, travailleur et physique. Yu Kobayashi, très bon finisseur, est amené à prendre de l’importance au fil des années. Ce 4-4-2 reste assez facile à contrer par son manque de possibilités tactiques, le milieu de terrain restant limité techniquement et la défense centrale parfois assez fébrile.

Concluons en rappelant que, malgré une saison décevante sous bien des aspects, le Kawasaki Frontale restera une équipe dangereuse l’année prochaine. Laissons à Naoki Soma le bénéfice du doute : le plus important est de recruter intelligemment, au milieu de terrain et en défense notamment. Cela devrait suffire à éviter de nouvelles errances estivales.

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