Le Jubilo Iwata entame un nouveau cycle. Exit les Funatani, Sho Naruoka ou encore Kota Ueda. 8ème du classement, le club de Yamaha a entamé sa transition en douceur et montré à tous qu’il faudrait compter avec lui dans les saisons à venir.
Une nouvelle génération
A l’aube de l’exercice 2011, Masaaki Yanagishita est toujours aux commandes mais son équipe a bien changé. Le Jubilo Iwata reste sur deux saisons tout juste correctes et, pour retrouver les sommets occupés entre 1997 et 2003, période qui a vu les légendaires Fukunishi, Nakayama, Nanami et Fujita accrocher trois titres et une Ligue des Champions asiatique, le club a décidé de miser sur une campagne de rajeunissement. Kosuke Yamamoto, international espoir déjà présent au club depuis plusieurs saisons, est amené à prendre une nouvelle dimension. Ryohei Yamazaki, Hiroki Yamada et Hidetaka Kanazono savent qu’ils auront du temps de jeu. Rajeunir une équipe est toujours un exercice périlleux, souvent dicté par des contraintes économiques. Les pertes sèches au milieu de terrain suscitent l’interrogation, alors que le club n’a pas été très actif sur le marché des transferts. Finalement, un observateur lambda du football japonais peut tout simplement considérer que le Jubilo Iwata s’apprête à vivre une saison compliquée et sans grand intérêt.
Cependant, le club conserve les historiques que sont Ryoichi Maeda, Yuichi Komano et Yoshikatsu Kawaguchi pour encadrer une jeune garde que l’on peut qualifier au moins de prometteuse. Ryohei Yamazaki, déjà au club la saison passée, un habitué des sélections espoirs, est un attaquant rapide et très à l’aise balle au pied. Hiroki Yamada est la caution technique de l’équipe, drafté à sa sortie de l’université et doté d’une qualité de passe remarquable. Yuki Kobayashi, également drafté, est un joueur très fin et intelligent qui dicte le tempo et soulage le capitaine Daisuke Nasu, autrefois obligé de défendre et mener le jeu en l’absence d’un relayeur consistent à ses côtés.
Un onze de départ de grande qualité
Si le onze de départ avait pu soulever un certain scepticisme avant le début  de la saison, il impressionne à la fin de celle-ci. Un 4-4-2 classique, qui aura finalement peu changé au fil des matchs. La charnière centrale n’est pas le point fort de l’équipe mais est d’un niveau correct : Ken’ichi Kaga et Yoshiaki Fujita sont deux défenseurs centraux athlétiques qui se complètent assez bien. Yuichi Komano reste, malgré les sarcasmes de détracteurs qui l’admirent en secret, l’un des meilleurs latéraux de J.League alors que Park Joo-Ho, international coréen, est également un bon joueur.
La paire Nasu-Kobayashi est très intéressante au milieu, jouant intelligemment et avec beaucoup de rigueur. D’apparence assez défensive, les qualités techniques des deux joueurs ne sont pas à négliger. Kosuke Yamamoto permet les montées de Komano tout en apportant offensivement ; son placement assez libre lui permet de compenser au milieu de terrain lorsque c’est nécessaire, faisant de lui l’un des joueurs-clé de Yanagishita. Hiroki Yamada évolue dans un rôle plus offensif que Yamamoto et possède également un registre très intéressant. Capable d’apporter à la fois vitesse et percussion en repiquant dans l’axe, sa qualité de centre en a également fait l’un des meilleurs passeurs du championnat.
En attaque, il n’est pas nécessaire de disserter longtemps sur l’immense joueur qu’est Ryoichi Maeda. Hidetaka Kanazono et Ryohei Yamazaki sont les joueurs qui complètent avec brio la paire d’attaquants. Gilsinho reste un joueur important de l’effectif grâce à sa polyvalence.
Derrière ce onze de départ impressionnant, force est de constater que le banc ne suit pas vraiment. Yamamoto a remplacé Park Joo-Ho, parti à Bâle, en offrant une certaine régularité mais Yanagishita peut se réjouir de ne pas avoir eu à souffrir d’une avalanche de blessures en défense, qui auraient rendu les choses beaucoup plus compliquées pour son équipe. Rodrigo Souto est venu renforcer le milieu de terrain à l’intersaison mais n’aura pas apporté autant que prévu malgré de bons débuts.
Une première moitié de championnat réussie
A la moitié du championnat, le Jubilo Iwata présente un bilan conforme à son rang. Des défaites contre des équipes meilleures sur le papier, un quasi sans-faute contre des équipes inférieures, le tout ponctué par quelques très belles victoires (2-1 à Kashima, 3-0 puis 6-1 face à Kashiwa) et quelques défaites inexplicables (2-6 face au Cerezo). Cela renforce l’idée selon laquelle le Jubilo Iwata est une équipe encore en construction, capable de battre à peu près n’importe qui dans un bon jour.
La victoire en Suruga Bank Cup, qui a donné de l’éclat à une saison tout à fait correcte mais pas exceptionnellement enthousiasmante non plus, est très intéressante car elle est le reflet de la saison du Jubilo. Face à l’Independiente, bon club de première division argentine, le Jubilo a offert une première mi-temps excellente en tous points. Avant de chuter en deuxième mi-temps, pour finalement l’emporter de justesse aux tirs aux buts grâce à un Kawaguchi rajeuni de 20 ans. Cette irrégularité dans la performance au cours d’un même match est le signe d’une équipe vivant une transition. Cet élément va se confirmer par la suite.
Yuichi Komano, ce bel homme.
Une fin de saison anecdotique
Un mois d’Août très compliqué avec 4 défaites et plus généralement des matchs d’une qualité assez largement inférieure à ce à quoi nous avait habitué le Jubilo Iwata. Est-ce une surprise ? Pas vraiment, le Jubilo Iwata ne disposant pas de la profondeur de banc nécessaire pour viser plus haut que la première moitié de classement. On peut tout simplement décréter que le Jubilo Iwata a réalisé une saison conforme à la qualité d’un effectif limité d’un point de vue quantitatif.
Si le Jubilo Iwata peut donc compter  sur la progression de sa jeune garde et semble finalement dans une dynamique positive, des efforts sont nécessaires pour maintenir celle-ci. Étoffer l’effectif en défense paraît nécessaire pour anticiper sur d’éventuelles blessures. Un onze de départ solide est bien installé, reste à apporter quelques ajustements. Nul doute que cette équipe sera à surveiller en 2012, au moins pour voir si les Yamazaki, Yamada et Kobayashi peuvent viser plus haut que la J.League.