Une montée en forme de cadeau empoisonné ?
Oita Trinita a donc, à la surprise générale, retrouvé une première division que le club avait quittée en 2009. Rappelons-le : il aura fallu des play-offs pour que le club de Kyushu obtienne son précieux sésame, après deux saisons plutôt moroses en J2. Un sésame sans doute mérité après un championnat consistant récompensé par une sixième place mais qui paraissait plutôt destiné au JEF United Chiba. Car l’histoire récente d’Oita Trinita est surtout ponctuée par des difficultés financières et les irrégularités d’une équipe très correcte mais loin d’être suffisamment compétitive pour évoluer en première division. Inquiétant quand on sait ce qu’a coûté financièrement au Consadole Sapporo son éphémère passage dans l’élite… Quoi qu’il en soit, Oita Trinita a obtenu la montée après de brillants play-offs et n’a pas usurpé sa place.
L’équipe
Dire qu’Oita Trinita a fait avec les moyens du bord n’est pas forcément faux. Peu de mouvements notables sont à constater par rapport à l’équipe de l’année dernière. Keisuke Shimizu devrait conserver sa place de titulaire dans des buts où il n’a pas démérité l’année passée. Comme on pouvait s’y attendre, c’est défensivement que Kazuaki Tasaka a renforcé l’équipe. Les départs de Yuji Sakuda et du très important Naoya Ishigami devaient être compensés et Tasaka a pour se faire choisi l’expérience. Yuki Fukaya, qui ne jouait plus à Omiya, fait son retour au club. Kohei Tokita, un autre ancien d’Omiya, est définitivement transféré et l’expérimenté Kazumichi Takagi vient compléter cette arrivée de défenseurs centraux. Sur les côtés, Shinji Tsujio et Arata Kodama ont signé et renforcent cette impression que, sans être exceptionnellement bien fourni, le secteur défensif tient assez bien la route et peut compter sur l’éclosion du jeune Ken Matsubara.
Au milieu, Takuya Marutani a de nouveau été prêté par le Sanfrecce Hiroshima et aura sans doute du temps de jeu au poste de milieu défensif. Les vieux briscards que sont le capitaine Masashi Miyazawa et Shinji Murai, en charge de l’animation offensive, se sont vus adjoindre Yuji Kimura, le passeur en chef du Giravanz Kitakyushu. Enfin, il faudra surveiller de très près le polyvalent Hirotaka Tameda, excellent l’année dernière. Le départ de Kazushi Mitsuhira et ses quatorze buts semble par contre laisser un vide : Rei Matsumoto est arrivé de Yokohama F.Marinos pour évoluer à sa place sur le côté droit mais paraît encore bien tendre pour faire illusion sur une saison.
De manière surprenante, seul un joueur offensif expérimenté est arrivé cet hiver en la personne de Rui Komatsu. Yasuhito Morishima, qui a presque offert la montée au club à lui seul, sera titulaire indiscutable dans le système à une pointe de Tasaka. C’est donc pour le suppléer en cas de blessure qu’arrive l’ancien joueur de Kawasaki et du Cerezo Osaka, qui n’a pas marqué la saison passée mais présente un gabarit intéressant pour le schéma tactique utilisé par l’entraîneur d’Oita. Yu Kijima et Daiki Takamatsu n’auront quant à eux que peu d’occasions de s’illustrer.
L’homme clé : Yasuhito Morishima
Leurs destins sont liés : la saison d’Oita Trinita dépendra beaucoup de la réussite de Yasuhito Morishima devant le but. Artificier en chef la saison passée (18 buts en 39 matchs), l’ancien attaquant du Japon à la Coupe du Monde U20 au  Mexique a trouvé une efficacité qui lui a longtemps fait défaut depuis ses débuts en J.League. Très impressionnant physiquement, Morishima a certainement franchi un cap ; cependant force est de constater qu’il n’a strictement aucune expérience au niveau J1. Son acclimatation sera donc intéressante à suivre.
Conclusion
On ne peut qu’être sceptique face aux chances de survie d’Oita Trinita. Kazuaki Tasaka a semble-t-il bâti une équipe travailleuse et tout à fait honnête mais qui accuse un déficit de talent trop important par rapport à d’autres clubs de J.League. On suivra avec intérêt certains des jeunes joueurs de l’équipe mais aussi la véritable arrivée de Yasuhito Morishima en première division.
Notre pronostic :Â 