Hungry Heart

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Fiche de l’anime :

Nom : ハングリーハート Wild Striker (Hungry Heart Wild Striker)

Studio : Nippon Animation

Années de production : 2002-2004

Première diffusion sur : Animax (JPN), 11 septembre 2002

Tiré du manga de : Yôichi Takahashi, 6 volumes (aux éditions Akita Shoten, publication dans Shônen Champion). Publié par Asuka en France (6,50 € le volume).

Nombre d’épisodes : 52 x 24 minutes

Licencié en France par : Mabell (4 coffrets x 3 DVDs, 39,40 € chaque)

Réalisateur : Koichi Motohashi

Producteur : Shunichi Kosao

Directeur : Satoshi Saga

Scénaristes : Yoshiyuki Saga, Kentarô Mizuno

Character design/Directeur artistique : Kenichi Imaizumi

Directeurs de l’animation : Tetsuro Aoki, Tatsuo Miura

Musique  : Nobuyuki Nakamura

Seiyû : Kyosuke Kanou – Kôsuke Toriumi

Miki Tsujiwaki – Natsuki Katô

Kazuto Mori – Yôko Ogai

Rodrigo – Ken Ishizuka

Koji Sakai Jefferson – Masaya Takatsuka

Kazuo Murakami – Takashi Matsuyama

Katori Dômoto – Kae Araki

Fukuko Omôri – Yoshiko Iseki

Openings (génériques de début) : 2nd Stage – KIDS ALIVE

Hungry your heart (Kiseki no Tsubasa) – Natsuki Katô feat. Athens Generation

Endings (génériques de fin) : Mi title – Utaibito Hane

Tell tell bozô – Kokia

Watashi no daiyô – Kokia

Hungry Heart Wild Striker nous narre l’histoire du jeune Kyosuke Kanou, footballeur frustré restant dans l’ombre de son grand frère Seisuke Kanou qui joue au Milan AC…Alors qu’il erre sans but particulier dans sa vie, il est remarqué par le lycée Akanégaoka pour sa frappe « particulière » et son potentiel d’attaquant. C’est ainsi que Kyosuke va repartir à zéro dans ce club, en compagnie de deux autres « 1ère année » étrangers, Sakai et Rodrigo…

Petit rappel sur l’anime : cette coproduction Nippon Animation/FujiTV/Animax, très récente (2002-2004), est le fruit de l’adaptation du manga éponyme de Yoichi Takahashi en 6 volumes – l’auteur ayant décidé d’arrêter sa série en avril dernier – et en 52 épisodes, ce qui est plutôt honorable. Pour l’anectode, sachez que l’oeuvre tire en fait son nom d’une chanson de Bruce Springsteen, Hungry Heart, que l’auteur écoutait en boucle à l’époque (dans un vol pour aller voir les J.O. de Sidney en 2000) !

A la réalisation, on retrouve Kenichi Imaizumi au chara-design, Tetsuro Aoki et Tatsuo Miura en directeurs de l’animation ainsi que Nobuyuki Nakamura pour la composition des musiques.
Au final, cela nous donne quelque chose de très correct et très « clean », avec un beau chara-design qui surpasse largement d’ailleurs les dessins brouillons du manga, même si ça n’est pas vraiment parfait car inégal selon les épisodes.

Le scénario est quant à lui très plaisant et accrocheur  : c’est tout simplement plus « mature » qu’un Captain Tsubasa puisqu’on suit vraiment l’évolution d’un club (ses joies, ses tristesses, les drames…) ! On se plait donc à suivre cette histoire bien rythmée, les grands matchs ne dépassant généralement pas les 2 épisodes, et tout en alternant les différents registres, sachant que la personnalité de chaque personnage est particulièrement bien étudiée (rapports dans la famille Kanou, complexes de Sakai, histoire de Rodrigo etc.). L’humour est également très présent dans l’anime, et il y a bien entendu une histoire d’amour beaucoup plus poussée que dans C.T. (je vous laisse deviner entre qui et qui ;p !). La dernière partie de la série est plus forte en émotion/action que les autres et c’est d’ailleurs une excellente surprise, puisqu’on pouvait très logiquement s’attendre à une baisse de cadence.

Quant aux matchs, ils sont naturellement très intenses, esprit nekketsu oblige  ; c’est d’ailleurs à ce moment-là qu’on ressent tout l’héritage de la série fleuve de Yôichi Takahashi, Captain Tsubasa : des « ce n’est pas fini » de Kyosuke aux frappes ultra-puissantes de Shinji Kamiyama en passant par les sauvetages impressionnants de Sakai, Hungry Heart ne renie pas totalement ses origines. A ce titre, on retiendra surtout les rencontres (anthologiques) contre la Koukuryu (1er match, épisode 19) et la Tenryû (les 2 matchs, éps. 31/32 et 50/51), ainsi que l’un des premiers matchs de Kyosuke (éps. 9/10). Cependant, tous les matchs ne relèvent pas du spectaculaire et des actions de « dernière minute », loin de là même ; la tactique est un aspect relativement important de la Jyoyo, qui butera à plusieurs reprises sur des équipes particulièrement « malignes ». Et, comme déjà énoncé dans le paragraphe ci-dessus, c’est ce qui fait tout l’intérêt de l’anime : suivre le parcours formateur de tout un groupe…

On pourra seulement regretter que le scénario « emprunte » beaucoup à Slam Dunk au début de la série, et déplorer qu’il y ait une certaine répétition dans la rivalité de la Jyoyo (une impression de déjà-vu dans les grandes équipes rivales). La fin est aussi assez « suprenante », quoique un peu normale compte tenu du fait que les scénaristes ont du sûrement finir la série prématurement. C’est d’ailleurs fort dommage tant il y avait à développer sur le sujet…Un joli cliffhanger, qui n’exclut pas une probable suite sous forme d’OAV. Regrettable également : l’arrêt brutal du manga de Takahashi, très en retard sur l’anime (un comble !), et qui aurait pu très certainement développer un scénario parallèle à l’anime.

Enfin, pour ce qui est de la musique, elle est sympatique (j’aime beaucoup le thème de Rodrigo) sans casser des briques…Les Openings et Endings sont inégaux, les meilleurs étant – à mon humble avis – 2nd Stage de KIDS ALIVE (côté opening) et Mi title de Utaibito Hane (côté ending). Les comédiens de doublage s’investissent bien dans leur rôle (même si Natsuki Katô/Miki paraît un peu faiblarde), avec une mention spéciale à Kôsuke Toriumi/Kyosuke. Il n’y a donc rien à redire.

Voilà pour ce rapide tour d’horizon de la série. Hungry Heart n’aurait pu être qu’une très bonne alternative à tous ceux qui voulaient quelque chose de plus profond que Captain Tsubasa, mais voilà, l’anime va encore plus loin puisque son point central n’est autre que le football japonais lui-même. Et c’est certainement de loin l’aspect le plus intéressant à étudier, car nous entrons véritablement dans tout ce qui constitue le système nippon…

La série souligne bien justement la différence entre football lycéen et football professionnel, l’entraîneur Murakami disant que devenir pro au Japon ou dans n’importe quel autre pays est une chance à saisir tant il y a des avantages considérables pour les jeunes joueurs (installations, support etc.), mais d’un autre côté le football lycéen présente une ambiance exceptionnelle (« vous vivez des choses même lorsque vous ne touchez pas le ballon »). D’autre part, les quelques subtilités du système footballistique Japonais, comme la « double appartenance (club pro/université) », sont relativement bien expliquées au téléspectateur. La question de la sélection en Equipe Nationale Espoirs est quant à elle (trop ?) rapidement esquissée à la fin de Hungry Heart.

Le rapport avec la réalité est donc constant, et l’on ressent nettement l’impatience ainsi que les hésitations que suscitent le passage en pro ; l’impatience tout d’abord, avec Rodrigo le Brésilien qui n’avait qu’un seul but en tête en intégrant l’équipe du lycée Akanégaoka : se faire remarquer par les recruteurs de la J.League. De même, dans la deuxième partie de la série, Yuya Kiba (le petit nouveau) nous martèle sans cesse son ambition de « jouer en J.League », l’équipe de la Jyoyo n’étant alors qu’un tremplin pour la concrétiser. Plusieurs joueurs de l’équipe ont également passé des détections dans des clubs de J1, avec plus ou moins de succès. Puis viennent les hésitations, caractérisées par la phrase du coach énoncée ci-dessus, et même les regrets pour ceux qui jouent désormais en université…

Mais là où la série va encore plus loin, c’est lorsque réalité et fiction se rejoignent ! L’exemple le plus flagrant reste à l’épisode 24 : Le coach Murakami, durant le stage à Shizuoka, fait venir une de ses « anciennes connaissances en Equipe Nationale » à l’entraînement, qui n’est autre que…Masashi Nakayama en personne ! Celui-ci, quelque peu idéalisé d’ailleurs (« oh quel joueur ! Quelle force  ! On voit que c’est un international etc. »), vient prodiguer ses conseils à Kanou et ses coéquipiers, et se permet même de jouer contre eux. Même si cela ne semble être qu’une manifestation du sponsor de l’anime (à savoir Puma), on pourra toutefois relever la présence « officieuse » de Santos ou encore Suzuki aux côtés de Seisuke Kanou à l’occasion d’un match d’exhibition de l’Equipe Nationale. Une tendance déjà observable dans Captain Tsubasa avec ses Rivaul, Zedane et autres Shigo.

Outre les liens étroits entretenus avec le réel, Hungry Heart balaye certaines idées reçues, comme celles que se font les Japonais sur les joueurs nationaux à l’étranger (largement idéalisés) lorsque Seisuke Kanou, star médiatisée de l’Equipe Nationale jouant dans un des plus grands clubs de la Serie A, vient avouer à son frère la dure bataille pour rester titulaire au sein de l’effectif et les nombreuses blessures qui viennent l’émailler.

De la même manière, autant dire que, à l’image du gardien anglo-japonais Koji Sakai Jefferson « qui se mesurait aux plus grandes joueurs européens », les appréhensions sur le football nippon étaient nombreuses au départ, Rodrigo n’étant quant à lui qu’au Japon que pour faire gagner de l’argent à sa famille pauvre au Brésil. Mais cette condescendance, somme toute « naturelle » pour des étrangers ne connaissant pas le football asiatique, va bien entendu rapidement s’effacer à l’entraînement tout d’abord puis durant les matchs des tournois inter-lycéens…

En conclusion, Hungry Heart Wild Striker est une série qui n’était censée être qu’un sous-C.T. au départ mais qui se permet de le surpasser allégrement, grâce entre autres à son excellente narration, ses personnages attachants, ses matchs passionnants, et son côté « réaliste » (car extra-sportif). Certainement l’une des meilleurs séries sportives de ces dernières années, si ce n’est la meilleure bien évidemment, et qui traite d’autant plus du football japonais en profondeur ! Chapeau bas donc à tous les artisans de cette superbe adaptation du (court) manga de Takahashi, qui mériterait amplement qu’on lui donne suite…Everybody’s got a Hungry Heart !

(Remerciments spéciaux à Naoki, et un très grand merci à Yoshiko, auteur d’un excellent site sur cette magnifique série, et qui m’a permis d’utiliser certains de ses éléments pour illustrer mes propos !)

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